Excellente émission, comme toujours.
Passage très pertinent sur le Gabon et le panafricanisme, et la difficulté que nous européens pouvons avoir en abordant le "bordel" étatique africain ; il faut "simplement" se positionner dans une toute autre logique, qui a à voir avec les formations ancestrales des communautés primitives et locales, par opposition aux formations nationales à vocation universelles qu’on trouve en Europe. Et comment l’Europe a finalement transmis cette conscience universaliste (et marxienne) aux immigrés qui retournent ensuite dans leur pays d’origine.
Là où j’ai beaucoup de mal, c’est sur la question turque.
Difficile d’occulter le fait très explicit que M. Erdogan se rêve depuis toujours en sultan ottoman nouvelle génération (cf. les cérémonies officielles grotesques tellement on est dans la mise en scène).
Les discours hallucinants qu’il a pu tenir à la diaspora (allemande notamment), où il appelle clairement à la non-intégration et à la conquête démographique et idéologique islamique ont déjà révéler la vraie nature du personnage. Ensuite, comment ne pas voir son soutien explicite au wahhabisme saoudien (salafisation de la société turque), à l’État Islamique (filiale de pétrole du fils Erdogan) et à Israêl (déstabilisation de la Syrie et propagation des pires mensonges atlantistes).
En fait, il n’y a guère que Poutine pour tenter de raisonner un Erdogan en roue libre, notamment en le ramenant sur les terrains très cartésiens de l’économie non-alignée (projet de gazoduc) ; mais là encore, difficile à croire que cela suffira à calmer ses ardeurs, surtout quand on lui promet une adhésion cadeau à l’EU (un scandale) et d’accueillir tous les migrants dont ils se débarrassent volontiers histoire de déstabiliser un peu plus les socles sociaux fragiles de nos sociétés occidentales. Erdogan promet de donner des ailes à son peuple alors qu’il ne sait pas voler.
Poutine est donc notre dernier garant.
Sinon, sur l’intervention globale, le style est très reposé et plaisant mais je suis étonné que M. Soral reste tant dans le commentaire, sans vraiment prendre de hauteur (dommage !).
En entendant la prochaine, merci pour votre travail !