Le Japon est (même si cela est en train de changer) loin d’être un pays libéral tel que l’imaginent beaucoup d’occidentaux : l’industrie et l’état sont intimement liés sans qu’il n’y ait de lobbying institutionnalisé et l’on peut comparer le système japonais à un certain fascisme mêlant capitalisme d’état et recherche de l’harmonie sociale.
Pendant longtemps l’écart de salaire entre ouvrier et patron au sein des entreprises était de l’ordre de 20, contre 30 en Europe et 35 aux Etats-unis. Le capitalisme d’état japonais a dans les années 80 réussi l’exploit de faire passer une majorité de la population dans la classe moyenne. Et les japonais partent de loin, quand on connait l’état du pays à la sortie de la guerre.
Aussi, on parle beaucoup de l’efficacité et du service japonais, mais il faut savoir relativiser. Les travailleurs français sont bien plus efficaces que les travailleurs japonais, et le japon regorge d’emplois inutiles (personnel en surnombre dans les magasins et administrations, nombre improbable de personnes âgées payées à faire la circulation à des endroit où les français se seraient contentés d’une barrière de sécurité...). L’harmonie sociale et un taux de chômage bas sont préférés à une gestion à court terme qui effectuerait des coupes dans toutes les dépenses jugées inutiles mais bénéfiques pour la société.
Cependant, cette situation est en train de changer fortement, avec la multiplication des petits boulots pour faire tourner une industrie toujours plus portée vers la consommation et le service et l’arrivée d’immigrés qui sont de plus en plus nombreux, même si bien évidemment il n’y a pas de comparaison possible avec la France.
A titre d’expérience personnelle, je le remarque tous les jours dans les restaurants, les convenience store ou même l’ingénierie (IT) le nombre de chinois et d’indiens ne fait qu’augmenter d’années en années, avec parfois un staff communicant en chinois dans certaines chaines de restaurants pourtant typiquement japonais.
De plus, le gouvernement ne fait strictement rien pour augmenter les naissances, élever un enfant au Japon coûtant toujours atrocement cher (rien que le fait d’accoucher peut coûter 3500 euros et les allocations dépendant des mairies seules les villes riches peuvent rembourser tous les frais, sans compter les frais d’éducations (universités payantes).
Pour autant, le Japon reste un pays (très) avancé et qui aura moins de problèmes à gérer que la France.