La corruption de l’Éducation nationale
20 novembre 2016 15:36, par BuckBonjour à tous,
Je suis enseignant d’histoire dans le secondaire et suis titulaire du CAPES. Je suis d’accord avec une partie du constat (qui ne date pas d’hier concernant la baisse du niveau). Simplement attention à ne pas tomber dans la caricature. Dans la plupart des sujets de concours dont Madame moque l’intitulé ceux-ci sont en fait totalement accessibles voire intéressants (la question de l’or notamment). Elle n’est pas sans savoir que la quantité faramineuse de connaissance qu’un candidat du CAPES ou de l’AGREGATION doit ingurgiter est censé lui permettre de construire un plan et de rédiger plusieurs pages à n’importe quel type d’approche thématique. Les concours d’histoire sont très sélectifs. J’ai vu beaucoup de candidats s’effondrer à l’oral et certains n’y parviennent jamais car c’est une filière où il n’y a aucun débouché hormis l’éducation. Le niveau des professeurs est plutôt boncar la concurrence est forte. Allez donc voire les filières en Français et en Mathématique et on en reparle. J’ai vu dans ma REP débarquer un jour une enseignante roumaine pour faire un remplacement en Français. Son accent était à couper au couteau et sa maîtrise de la synthase catastrophique. Sur l’exemple du fleuve ou de la ville à placer : nous leur apprenons tous les fleuves et toutes les grandes villes. Les bons élèves qui seront toujours bons et réussiront par méritocratie ou culture sociale les connaîtront au final. Pour les plus nuls c’est un moyen de les raccrocher et qu’ils ne rendent pas copie blanche. Il faut vraiment voir le niveau de certains élèves, des milieux d’où ils viennent... on fait ce que l’on peut avec ce que l’on a. C’est la conséquence de l’égalitarisme et du nivellement par le bas démocratique. On accepte tout le monde donc forcément on raccroche aux wagons les élèves les plus "misérables" et je vous jure que parfois ce n’est pas beau à voir. Ce n’est pas l’école qui rend la société imbécile c’est elle qui se prend de plein fouet son produit. Des élèves qui regardent Hanouna qui écoutent des clips de rap dont les paroles sont de la pure sauvagerie. Et nous on compose avec ça tous les jours. Les examens s’adaptent à ce nouveau public. Ne vous inquiétez pas : les élèves d’Henri IV de Sainte Barbe produiront toujours de magnifiques étudiants en sciences politiques et en journalisme et les enfants dont les parents ont un background culturel important auront toujours la possibilité de recoller les pots cassés d’un enseignement limité.