Disparition de Chuck Berry, pionnier du rock’n’roll
19 mars 2017 21:32, par Mojo RisinChuck Berry avait compris beaucoup de chose depuis longtemps. Il savait comment marche le capital, la promotion, la politique et où était sa place.
Du coup au lieu d’être la star attendue, il usait de stratégies de filou (qui lui ont permis de vivre jusqu’à hier... pas comme tous ces petits cons du rock qui tenaient quatre ans en selle avant de crever) Pas de groupe, pas de séjours prolongés en studio, pas de démarche artistique. Il jouait spontanément quand c’était le moment, avec des groupes de fortunes. Les gars étaient censés connaître le truc : one, two, tree, four... Ce qui donne des interprétations fraiches et bizarres comme ce C’est la Vie de 72 avec une équipe de teutons dont un avec une gratte sèche et l’autre avec un piano à queue. Ce qui est curieux pour accompagner le "pionnier du rock’n’roll". Mais visiblement Chuck qui ne cherchait pas l’avant-garde mais la vraie vie y a trouvé son compte. Et puis parfois c’est carrément immonde. Tout particulièrement ce passage télé avec l’ignoble Lennon seventies et sa naine jaune : une profanation de chef d’oeuvre par des milliardaires hippies répugnants et lourdingues, swingant comme des poissons morts Et le Chuck se prète à la mascarade de ces guignols : les blancs payent... De toute façon Berry savait qu’on l’avait figé à tout jamais dans cette posture. On le voulait en pionnier, et en pionnier et toujours en pionnier. Mais lui, il en avait rien à foutre. Rapidement avec le succès et quelques galipettes avec des blanches, on lui avait monté un chantier. Direction la taule. Alors les puristes blancs qui le branchaient blues... Berry lisait et écrivait de la poésie mais tout le monde s’en tamponnait. C’était un pionner de l’âge d’or du rock’n’roll.
Formidable songwriter issu de la tradition. Designer de chanson maîtrisant un style hyper-peaufiné, poète, parolier redoutable, regard malicieux sur son temps... ah, oui toutes ces intros à la gratte...
Souvent je roule... with no particular place to go. Toujours sympa de cramer du fuel pour rien avec Chuck à fond.