Une crise des banques dans l’Union européenne ?
26 juin 2017 14:39, par nicolasjaissonL’escroquerie consiste justement à penser que ce sont les "clients" des banques et autres "épargnants", qui seraient mis à contribution pour sauver les banques ; Relevons d’abord l’erreur grossière de terminologie. Car de fait les directives de "bail-in" ne mentionnent jamais ni les clients, ni les épargnants mais les investisseurs (creditors en anglais) senior ou junior, qui n’ont rien à voir avec les clients particuliers mais qui sont généralement des institutions financières qui financent le capital des banques. La nouveauté consiste justement à sanctionner les investisseurs professionnels lorsque la prise de risque trop importante dans la création d’actifs bancaires entraînent des pertes qui compromettent la solvabilité des banques. Il se trouve que dans le cas des banques italiennes récemment absorbées par leurs consoeurs, suite à des mises en faillite, les investisseurs retail n’ont pas été mis à contribution, car les banques leur avaient vendu l’achat d’actions contre l’octroi de prêts. Il se trouve que les dits prêts n’ont pas été remboursé par les clients, mais que ceux-ci ont massivement refusé de vendre leurs actions à perte pour renflouer les banques qui rappelaient leurs actions à la demande de la BCE. D’où la mise à contribution du contribuable, mais sous une forme inconnue. Il est vraisemblable que l’Etat a renfloué les banques italiennes avec des bons du Trésor servant de collatéral pour la cession des prêts dégradés à des bad banks, en attendant que les investisseurs privés spécialisés dans les actifs dégradés ne les revendent avec profit sur le marché. L’intervention de Sputnik voulait sans doute informer le public, que les investisseurs bancaires sont généralement d’autres banques et que le passif est constitué par les apports en capital résultant de la vente d’actions, d’obligations et de dépôts bancaires rémunérés. Dans la mesure où l’Etat et surtout la BCE se portent garant de la solvabilité des banques, il est somme toute normal que celles-ci soient mises à contribution, dans la mesure où leurs investissement dans les banques sont liquides, a contrario des dépôts des particuliers qui eux sont statiques et pour cause. Après tout la libre circulation des capitaux est surtout destinée à capter les opportunités et à éviter les pièges bancaires en changeant de banque ou de pays pour investir ses liquidités, ce qui n’est pas à la portée du consommateur moyen au nom duquel le Marché unique de la banque a pourtant été créé.