Orthographe : l’idéologie du genre contre la langue française
3 juillet 2017 04:13, par Miville
Si changer la langue pouvait changer la vie, on pourrait s’inspirer du créole haïtien, où le genre grammatical n’existe pas, où même il et elle se disent par un seul et même pronom. Sauf que dans toute la francophonie Haïti est le lieu où les prérogatives du mâle dominant sont les plus à l’abri de toute remise en question par quelque rectitude politique que ce soit. Le créole haïtien a très exactement la structure grammaticale dont Orwell cauchemardait la novlangue, entre autres la régularité absolue de la morphologie (ce n’est toutefois pas du petit nègre, les nuances dans l’expression des temps étant plus fines et nombreuses qu’en français), entre autres les trois niveaux de langage (concret vernaculaire, idéologique vaudou, technologique mondial), entre autres le nombre réduits de mots clé dont des millions d’autres dérivent par agglutination ... et pourtant c’est la langue d’une des populations du monde les plus rebelles à tout conditionnement par la propagande ou la publicité.