La Petite Histoire : Surcouf, le roi des corsaires
6 septembre 2017 10:56, par nicolasjaissonIl faut toujours replacer un personnage historique dans son contexte. Il y a en effet bien d’autres raisons qui expliquent pourquoi Surcouf a faussé compagnie à la "Royale" et à ses agents civils et militaires. Dans les années 1790, les arsenaux français sont en pleine décomposition, du fait des troubles révolutionnaires entretenus par l’argent de M. Pitt qui regardait d’un oeil jaloux les progrès remarquables accomplis par la marine de guerre française sous Louis XVI. Les commissaires politiques ne tardent pas à faire leur apparition, afin d’apprendre aux officiers les nouvelles manières qu’il convient de respecter au nom des grands principes révolutionnaires d’égalité et de fraternité. Du coup, l’encadrement passe largement à l’ennemi, ce qui explique pourquoi de nombreux officiers de la Royale se retrouveront sur des vaisseaux anglais qui termineront l’oeuvre de destruction révolutionnaire à Aboukir et Trafalgar. On comprend que dans de telles conditions, un Surcouf ait préféré conservé son indépendance sur un navire marchand converti en corsaire agissant loin des yeux du gouvernement révolutionnaire, tout en conservant les grandes traditions des marins de la flibuste, dont les succès remarquables contre la Navy sont entrés dans l’Histoire. La Royauté savait encore apprécié les caractères dont les qualités personnelles compensaient les faiblesses en moyens matériels. Bien que franc-maçon, Surcouf a toujours entretenu des rapports tendus avec les représentants de la Convention.