Oui, la plupart des Bleus sont d’origine africaine, mais c’est la France qui les a élevés
13 août 2018 17:03, par Anténor@Arthur,
Merci pour ta judicieuse analyse historique du racialisme d’Henry de Lesquen.
Henry de Lesquen s’inspire effectivement d’Arthur de Gobineau, et de son livre "Essai sur l’inégalité des races humaines" (1853), qui prône une hiérarchisation des races humaines.
Pour compléter ton propos, il faut rappeler qu’Anténor Firmin (1850 – 1911) a écrit un livre en réponse à celui d’Arthur de Gobineau.
Dans son livre « De l’égalité des races humaines », publié en 1885, Anténor Firmin réfute les thèses sur l’inégalité raciale au nom de critères scientifiques qui expose les sophismes des publications racialistes se présentant comme scientifiques.
Les quelques phrases, ci-dessous, qui sont tirées de la conclusion de l’ouvrage d’Anténor Firmin, peuvent être une source de réflexion utile pour toute personne qui souhaite s’extraire de l’impasse obsessionnelle de la couleur de peau et de l’origine génétique des joueurs de l’équipe de France de football, à cette coupe du monde 2018 :
« En un mot, chaque communauté nationale pourra être étudiée et reconnue inférieure ou supérieure en civilisation, quand on considère le degré de son développement sociologique comparé à l’idéal que nous nous faisons de l’état civilisé ; mais il ne sera plus question de race.
Ce dernier mot implique une certaine fatalité biologique et naturelle, qui n’a aucune analogie, aucune corrélation avec le degré d’aptitude que nous offrent les différentes agglomérations humaines répandues sur la surface du globe. […]
Mais alors, n’est-ce pas faire un abus des termes que de parler de races supérieures et de races inférieures ?
Cet abus a malheureusement enfanté les plus pénibles conceptions.
Ignorants et savants viennent chaque jour y sacrifier leur intelligence ou leur bon sens ; et ainsi s’est créé lentement, subrepticement, le plus grand obstacle à l’expansion du sentiment de la solidarité humaine, qui est le meilleur stimulant du progrès et de la prospérité de notre espèce.
Il faut absolument réagir contre cet obstacle passé à l’état de préjugé. […]
Revenus à la vérité, ils reconnaîtront que les hommes sont partout doués des mêmes qualités et des mêmes défauts, sans distinction de couleur ni de forme anatomique. Les races sont égales ; elles sont toutes capables de s’élever aux plus nobles vertus, au plus haut développement intellectuel, comme de tomber dans la plus complète dégénération. »
Anténor Firmin, « De l’égalité des races humaines, Anthropologie positive" (1885)