La Petite Histoire – L’épopée de la 2e DB de Leclerc
21 octobre 2020 16:58, par AC de VJ’aime la multiplicité des avis sur ce site et aussi son éclectisme.
Je donne donc le mien : étant apparente par alliance aux Hauteclocque, je connais un peu le contexte familial. Pendant longtemps Le régime de Vichy est présenté comme un système revanchard, peuplé de personnages tous classés à l’extrême droite de la droite. Ce simplisme a quelque chose de rassurant : il évite de se poser trop de questions gênantes sur la fin de la très décadente IIIème République. Il permet surtout d’occulter beaucoup de trajectoires assez sinueuses. Cependant comme l’attestent nombres d’exemples, un nationalisme catholique conséquent et sincère prédispose à la Résistance. Depuis Pierre de Bénouville en passant par Honoré d’Estienne d’Orves , la famille de La Vigerie, Boisrouvray, Boissieu ou autres Clouët des Pesruches selon mes propres calculs établis à partir de la liste des 1,365 Compagnons de la Libération, environ douze pour cent appartiennent à la noblesse française ou y sont apparenté. Trente pour cent de l’Etat-Major de Leclerc à la Deuxième DB est lui aussi issu d’un seul moule.
On peut toutefois suggérer sans prendre le risque de se ridiculiser que les catholiques nationalistes (que l’on qualifierait aujourd’hui de « dangereux extrémistes de droite ») ont proportionnellement beaucoup plus résisté au nazisme que les autres catégories de la population, communistes mis à part il est vrai. Seule une certaine droite préfère Hitler au front Populaire, mais elle est minoritaire et certainement pas maurassienne. Notons aussi que la Résistance est un moule dans lequel ses membres se sont tous insérés : communistes ou monarchistes. On appellera cela « l’esprit de Résistance ». C’est en ce sens une fusion sociologique peut être somme toute comparable à celle des tranchées de Verdun.