Entre Jacques Attali et Sonia Devillers, une histoire d’amour
17 mai 2021 12:17, par LéaIllustration dangereuse
Mais Attali aime les présidents, qui peut lui en vouloir de les aimer ? Ne sont-ce pas des millions de Français qui leur témoignent aussi de l’affection en glissant à chaque élection le bulletin, ce petit mot d’amour, dans la fente ? Sur les photos, on voit Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande et Macron, combien de dizaines de millions de bulletins énamourés ont-ils reçus à eux cinq ?
Cela dit, Sonia Devillers en cireuse de pompes, oui... elle masse la chaussure pour faire entrer le cirage dans le cuir, longuement, puis elle souffle doucement pour faire sécher, et après elle astique comme une bête avec son chiffon, pour que ça brille bien, que ça brille au point qu’elle puisse se voir dedans, et avec un petit coup de langue final pour un brillant durable... Elle le fait chaque jour de sa vie, c’est son métier. Elle n’en a pas d’autre, la pauvresse. Elle a même un côté naturaliste à la Zola, misère humaine, déchéance et bas-fonds, ou hugolien, de Cosette androgyne perdue dans le Bois, errant sur les Maréchaux, fouillant les poubelles pour manger au milieu de la nuit (s’alimenter est parfois une honte)... Il ne faut pas être trop dur avec elle... Qui connaît les abîmes de souffrance qu’une personne tient secrets, sans jamais laisser rien transparaître ?