François Bégaudeau : "L’école est une machine à humilier les pauvres"
30 mai 2021 07:11, par coyoterevolteTout le monde est allé à l’école. Et tout le monde a son expérience personnelle. il y a 3 points vérifiables sur l’école pour une grande partie de la population : traumatisme, statu d’idiot et spectacle de méritocratie cachant la lutte des classes
Le traumatisme :
si on parle de l’école, les gens racontent des anecdotes de bêtises, heures de colle, moqueries de profs ou alors un discours du type : "ça va pas mais c’est moins pire que si c’était plus mal".
Si on parle des problèmes que l’on résout à l’école, que l’on parle de sinus ou de thalès, il n’y a plus de discussion. Les gens semblent et sont traumatisés. ce que Dieudo traduisait par : "...si je croise thalès ou un membre de sa famille...", la suite non-dite : je lui casse la tête.
Le résultat de l’école du système est qu’elle crée des gens traumatisés au point qu’ils ne veulent pas parler de ce qu’on leur a appris à l’école.
Cela n’est pas nouveau. Mais le traumatisme s’amplifie avec le sabordage du savoir et puis, l’injonction contradictoire atteint son paroxysme : allergique au sinus mais branché 24 sur 24 à une technologie des maths et de la physique.
Le statu d’idiot
Un autre point vérifiable (que dit Bégaudeau) : l’école fait croire aux gens qu’ils sont idiots. L’école fm est conçue pour cela. Pour les cas de gens qui revendiquent de bonnes études, se reporter à l’utilité de l’école et au poids des réseaux.
l’école comme paravent méritocratique cachant les réseaux et la trahison de classe :
Il y a ceux qui avaient de mauvaises notes, ceux qui en avaient des bonnes, ceux qui ont réussi (bien joué t’es meilleur que moi mais on est tous masqués) ceux qui ont raté dans ce système (ch’uis avec vous les gars, un tsunami est constitué de gouttes d’eau) mais à l’arrivée, tout le monde reconnaît que l’école dit des conneries et que ça passe par les réseaux pour les bourges et la compromission maline (trahison de classe) pour les pauvres.
Pour agir contre les réseaux de puissance, c’est un travail collectif de longue haleine.
Chacun peut agir personnellement sur le traumatisme et le sentiment d’idiotie. Faut arrêter d’admettre à haute voix qu’on est idiot, même si notre égo meilleur-que-les-autres compense en coulisse. Jacques Brel en subsatnce : "il n’y pas d’idiot mais de la graisse autour du coeur". L’alibi d’idiotie est pratique pour le malin qui s’exonère de bien faire.
L’école idéale : une école qui livre des méthodes et savoir-faire pour fabriquer des objets utiles ou beaux pour rendre le monde meilleur.