Egalité et Réconciliation
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Des retraités pas payés...

Du jamais vu. Une petite bourgade américaine, Prichard, a stoppé net le versement des pensions de ses 150 retraités municipaux. Une décision locale qui pourrait avoir de graves conséquences à l’échelle du pays.

Prichard, Alabama, est une petite ville qui se meurt. Le New-York Times nous rappelle qu’après deux dépôts de bilan, la ville savait qu’elle devait prendre des mesures pour sauvegarder sa caisse de retraite. Pourtant, rien n’a été fait malgré moult mises en demeures judiciaires. Et depuis septembre 2009, elle n’envoie plus aucun chèque à ses retraités municipaux.

Sauve qui peut

Depuis... Nettie Banks, un policier à la retraite de 68 ans, s’est déclaré en banqueroute personnelle. Alfred Arnold, un ancien capitaine des pompiers, 66 ans, a repris le travail comme gardien de sécurité dans un centre commercial pour tenter de conserver sa maison. Eddie Ragland, 59 ans, ex-capitaine de police, a accepté l’aide de collègues après avoir grièvement blessé par un voleur. Il est désormais incapable de se rendre à son nouveau travail d’agent de sécurité à l’aéroport régional. Un ancien pompier est décédé en Juin. Comme beaucoup d’autres, il était trop jeune pour percevoir la sécurité sociale. "Quand ils l’ont trouvé, il avait ni électricité, ni eau courante dans sa maison", a déclaré un ancien de ses collègues.

L’impensable peut parfois se produire

L’exemple de Prichard est un avertissement pour des villes comme Philadelphie et des États comme l’Illinois, le New Jersey, le Colorado, le Minnesota et le Dakota du Sud, dont les fonds de pension sont mis à rude épreuve. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’affaire revient en force dans l’actualité. Les juristes, les analystes et les élus locaux de tout le pays observent l’évolution de la situation avec grand intérêt. L’enjeu est de taille : il s’agit de savoir si une ville peut couper net le versement des pensions à ses retraités. "Prichard, c’est l’avenir", a déclaré Michael Aguirre, l’ancien procureur de San Diego. "Nous sommes tous sur le même tapis roulant. Prichard a juste un peu d’avance".

Flou juridique

Dans le privé, les entreprises sont tenues par la loi de provisionner le montant des retraites promises. A défaut, le gouvernement peut leur infliger des amendes, ou même prendre le contrôle des fonds de pension. En cas de faillite, l’administration fédérale peut prendre en charge la caisse de retraite. Dans tous les cas, les retraités sont assurés de toucher leur pension, même si le montant peut être réduit. Mais cette loi ne couvre pas les travailleurs du secteur public... En mars dernier, un juge a donné raison à la municipalité : Prichard n’est pas légalement obligée de payer ses retraités. Mais les procédures continuent. A suivre.

Une vidéo qui date de mars dernier :