Un responsable yéménite a indiqué jeudi que la guerre qui a éclaté depuis 2004 dans le nord du Yémen avait fait plus de 350.000 déplacés, beaucoup plus que le chiffre communément admis de 250.000.

"Le dernier chiffre qu’on a pu établir est celui de 350.000 déplacés, ce qui signifie 50.000 familles, qui ont été effectivement enregistrés par nos services", a annoncé le ministre d’Etat Ahmed Kahlani en charge des déplacés, dans une conférence de presse à Sanaa.

Le Haut commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) a jusqu’ici parlé de 250.000 déplacés des six épisodes de la guerre entre l’armée et les Houthistes dont le dernier a pris fin le 11 février après six mois de combats. M. Kahlani a expliqué que la fin des hostilités avait permis à des dizaines de milliers de déplacés qui étaient isolés par les combats de venir s’enregistrer auprès de ses services. Il a ajouté que le Programme alimentaire mondial (PAM) trouvait des difficultés pour subvenir aux besoins de ces déplacés, soulignant que seuls 5 à 10% des déplacés avaient pu regagner leurs demeures.

"Nous ne pouvons obliger les autres à rentrer chez eux sachant que leurs villages ont été détruits, notamment ceux de la bande frontalière avec l’Arabie saoudite", a-t-il déclaré.

La représentante du HCR, Claire Bourgeois, qui a participé à la conférence de presse, a évoqué la situation à Saada, le fief des Houthistes, la qualifiant de "fragile" en dépit du maintien du cessez-le-feu. Quelques écoles et hôpitaux ont été rouverts et l’électricité a été rétablie à raison de quelques heures par jour, a-t-elle indiqué avant de souligner que les habitants de la ville située à 240 km au nord de Sanaa continuaient de souffrir du manque de services essentiels. Un représentant du ministère saoudien des Affaires étrangères, Zouheïr Idrissi, également présent à la conférence de presse, a promis une aide saoudienne substantielle aux déplacés. Il a rappelé que son pays avait autorisé des convois d’aide humanitaire à transiter par son territoire pour venir assister les victimes civiles de la dernière guerre.

L’Arabie saoudite a activement participé à la guerre, en bombardant le nord du Yémen. Le 23 février, le HCR a annoncé avoir décidé de piocher dans ses propres fonds, à hauteur de 4,7 millions de dollars, pour financer ses activités au Yémen en raison d’un manque d’aide des donateurs. L’agence onusienne a besoin de 39 millions de dollars pour financer ses opérations au Yémen, qui comprennent la construction de camps et la mise en place d’abris temporaires. A ce jour, seul 10% de ce montant a été financé.