Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

40% des Français comptent encore en francs

Six ans après son arrivée dans le porte-monnaie des Français, la devise européenne n’a pas encore totalement fait oublier le séculaire franc germinal. Dans une étude publiée ce matin, établie à partir des résultats tirés de la grande enquête quinquennale « budget des ménages » de 2006, l’Insee indique « que quatre ménages sur dix recourent parfois encore aux francs pour mentionner des dépenses ou un salaire ». Un chiffre global, qui masque de profondes différences de comportement.


Tout dépend, tout d’abord, du montant des transactions. En dessous de 100 euros, à peine 2 % des dépenses sont converties en francs. Une statistique qui grimpe à 5 % pour les dépenses comprises entre 100 et 1 500 euros et à 11 % au-delà.

Le type et surtout la fréquence des achats jouent également un rôle. « Pour les dépenses quotidiennes, le consommateur établit rapidement des valeurs de référence dans une nouvelle monnaie », constate l’Insee. « En revanche, il met plus de temps pour se constituer un référentiel de prix pour les achats peu fréquents, qui sont également les plus coûteux. » Dès lors, les dépenses comprises entre 100 et 300 euros sont deux fois moins comptabilisées en francs quand elles sont consacrées à l’habillement que pour les achats d’autres biens et services.

Le critère du prix

De même, moins d’un Français sur trois pense uniquement en euros pour acheter une voiture, 60 % déclarent ne penser qu’en francs. Ce critère de la fréquence et du prix est aussi l’une des raisons expliquant pourquoi ce sont les personnes les plus modestes qui font le moins souvent usage du franc, alors même que la référence à l’euro augmente avec le niveau d’études. En fait, les ménages modestes ont plutôt tendance à faire des dépenses régulières, consacrées à des besoins quotidiens, à l’inverse des ménages les plus aisés qui sont davantage susceptibles d’effectuer des dépenses de produits moins fréquents, ayant souvent un prix plus élevé.

Autre critère distinctif : l’âge. Les 26-35 ans s’expriment deux fois plus en francs que les moins de 25 ans. Et « pour une dépense donnée, une personne de plus de 55 ans est cinq fois plus susceptible d’utiliser le franc qu’un jeune de moins de 25 ans », relève l’Insee.

Le lieu de résidence, enfin, joue un rôle. Si les habitants d’Ile-de-France se sont plus facilement convertis à l’euro que le reste de la France, l’Insee constate que les habitants des départements d’outre-mer ont tendance à deux fois moins raisonner en euros que ceux de métropole.

Cy. L.

Source : http://www.lefigaro.fr