Egalité et Réconciliation
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45 000 emplois menacés dans les travaux publics

Les entreprises de travaux publics s’inquiètent de ne pas voir la sortie de crise.

Au contraire, après un premier trimestre 2010 très morose, avec un recul de l’activité de 7 % en raison des intempéries exceptionnelles, le secteur anticipe un fléchissement de 3 % sur l’ensemble de l’année 2010.

"En trois ans, nous avons perdu 15 % de nos recettes", a déclaré Patrick Bernasconi, le président de la Fédération nationale des travaux publics (FNTP), lors d’une conférence de presse mardi 22 juin. "Les entrepreneurs, qui ont tout fait pour éviter de licencier leurs salariés, qu’ils ont eu tant de mal à recruter et à former, vont devoir réduire leurs effectifs trop nombreux face aux carnets de commandes", poursuit-il. Ainsi, 45 000 emplois sur un total de 300 000 sont menacés si la la tendance se confirme.

Avec 360 faillites en 2009, le nombre de défaillances d’entreprises a doublé entre 2007 et 2009. Une hausse qui se poursuit au rythme de 15 % en 2010. "Nous avons besoin d’engagements fermes de la part de l’Etat et des collectivités locales", lance Patrick Bernasconi, qui constate tout de même quelques perspectives positives dans les grands travaux, avec la construction ou la rénovation de stades en vue de l’Euro 2016 (1,7 milliard d’euros d’investissements), la ligne à grande vitesse Sud-Europe-Atlantique livrable fin 2011 (un contrat de 7,2 milliards d’euros) ou encore le déploiement de la fibre optique à haut débit.

Mais tous ces projets ne sont pas encore financés. Il manque ainsi 2,5 milliards d’euros à l’Agence de financement des infrastructures de transport de France, et 7 à 8 milliards pour financer le Grenelle qui prévoyait, à échéance 2014, un programme de 14 milliards partagé entre les quatre lignes ferrées à grande vitesse, les contrats de projets Etat-régions, les transports en commun en site propre et le canal Seine-Nord.

Plus préjudiciable encore, le coup d’arrêt des collectivités locales, qui réalisent 75 % de l’investissement public. Les collectivités avaient saisi les opportunités du plan de relance, permettant à celles qui s’engageaient à lancer des chantiers de toucher par avance les remboursements de TVA (FCTVA, fonds de compensation de TVA). Cela a généré près de 20 milliards d’euros de travaux mais les enveloppes ont été consommées en 2009.

Aujourd’hui, les départements freinent leurs investissements, au profit des dépenses sociales et de fonctionnement. La FNTP a étudié le budget de 79 départements et constate une chute de 12 % de leurs investissements en travaux publics, de 7 % de leurs dépenses d’entretien et de 11 % de subventions versées aux autres collectivités. "J’ai alerté les pouvoirs publics et la réponse a été un silence assourdissant", accuse, amer, le président de la FNTP.