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A Homs les rebelles refusent de laisser partir les civils

Le ministère syrien des Affaires étrangères a accusé jeudi les groupes rebelles de Homs d’avoir fait capoter les négociations menées par le CICR et le Croissant Rouge syrien pour l’évacuation de plusieurs centaines de civils des quartiers encore disputés.

« Ces gangs terroristes n’ont pas permis aux équipes de secours d’aller porter leur aide aux blessés, aux vieillards, aux femmes et aux enfants, ce qui montre leur vrai visage criminel » dit le communiqué. Qui ajoute que non seulement les représentants locaux de l’ASL se sont rétractés par rapport à leurs premiers engagements, mais que leurs hommes ont ouvert le feu sur deux équipes de la Croix Rouge et du Croissant Rouge.

Mauvaise volonté stratégique

En conséquence de quoi, le ministère syrien appelle le Secrétaire général de l’ONU (Ban Ki-moon), le haut-commissaire onusien aux droits de l’homme (Navi Pillay), la mission d’observation onusienne en Syrie (le général Robert Mood) à assumer leurs responsabilités et à exercer d’ "extrêmes pressions" sur ces bandes de Homs pour qu’elles se conforment aux exigences humanitaires qu’en l’occurrence le gouvernement syrien a clairement pris en compte, acceptant tout de suite le principe d’un accord négocié à ce sujet par le CICR avec les rebelles.

Ce vendredi, le représentant du programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD), Robert Watkins a constaté, dans un entretien accordé à Reuters, que la hausse de la violence rendait « extrêmement difficile » la présence des humanitaires sur le terrain. « L’aide humanitaire se poursuit cependant mais pas au rythme que nous avions espéré » a ajouté M.Watkins.

Voici deux semaines, le gouvernement syrien a accepté un renforcement de la présence sur son territoire des agences des Nations-Unies et d’ONG comme la Croix Rouge internationale. Suite à cet accord, l’ONU a ouvert ou va ouvrir des bureaux dans quatre villes « sensibles » : Deraa, Deir Ezzor, Homs et Idleb. Mais là aussi, on retombe sur le même problème que pour le cessez-le-feu ou l’ouverture d’un dialogue politique : la défaillance ou la mauvaise volonté manifeste de l’opposition radicale, en tous cas de ses représentants militarisés sur le terrain.

Mais au fond, quand l’ASL refuse l’évacuation de centaine de femmes, d’enfants, de vieillards, de blessés d’al-Khaldeeye ou de quartiers mitoyens, ne joue-t-elle pas une des dernières cartes qui lui restent ? Ces civils en effet demeurent des otages pour elle, des boucliers humains. et aussi un instrument de propagande vis-à-vis de l’opinion étrangère, et singulièrement occidentale.

À qui ses médias « omettent » de dire que si une grande partie de Homs s’est transformée en ville-fantôme, c’est bien parce que les habitants, alaouites, chrétiens, bien sûrs, mais aussi sunnites, ont fui le climat de terreur et de persécutions instauré par les fanatiques, de Bab Amr à al-Hamidiyeh en passant par Karm al-Zeitoun. Mais sans doute ces médias sont-ils réticents à prendre en compte ce genre de subtilité, qui contrarie leur schéma hollywoodien sur le drame syrien…

 






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