Egalité et Réconciliation
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Affaire Bétancourt, suite...

Comment la Dgse, avec ou sans l’aval du nabot, a sacrifié Betancourt pour monter une provocation contre le président Hugo Chavez.

Vous trouverez ci-dessous un article fort intéressant de Danielle Beltraich qui apporte un éclairage assez juste sur cette affaire (puisqu’elle est en rapport avec des proches du président Chavez).

En réalité, selon nos propres sources, ce sont bien les services américains qui ont localisé précisément Reyes, mais sur la base d’une information donnée par un membre de la Dgse délégué auprès de l’équipe spéciale mise en place par le président Chavez. Celui-ci connaît parfaitement les accointances américaines de Sarkozy mais a crû, avec hélas une certaine naïveté, que la volonté du nabot de réussir un coup purement politicien à usage interne, en ramenant, "triomphalement", la milliardaire colombienne, lui ferait oublier qu’il a été commandité pour servir avant tout les intérêts de l’empire. Les gens de Sarkozy sur place sont là prioritairement pour faire tomber Chavez dans le piège d’une réaction militaire provoquée contre la Colombie. Or, attaquer la Colombie, c’est attaquer les Etats-Unis, avec les conséquences que l’on imagine pour le régime d’Hugo Chavez. A l’heure qu’il est, Bétancourt est très probablement morte.

Il est clair que la Colombie et les Etats Unis ont beaucoup de mal à expliquer qu’il y aurait connivence entre Chavez , Correa et les FARC pour pratiquer le terrorisme international. D’abord parce que d’autres pays étaient impliqués non seulement la France mais, les Espagnols et les Suisses. Nous allons voir jusqu’à quel point. Et d’autre part la thèse de la lutte contre le terrorisme international, qui justifierait tout de la part des Etats-Unis, a du mal à passer dans le continent d’Amérique latine. Ce sous continent ne cesse de subir le terrorisme d’Etat des Etats-Unis, qui soit directement, soit par le biais d’hommes de main qu’ils protègent comme Poasada Carriles, assassinent des hommes d’Etat, destabilisent des gouvernements élus et installent des assassins formés à leur école.

Il faut bien mesurer que ce qui s’est passé en Equateur a soulevé l’indignation générale .En France, les média aux ordres ont bien tenté de faire porter le chapeau de la crise andine à Chavez, aux FARC ou à tout autre victime (1) mais de toute la planète est venue la réprobation. Les Etats-Unis paraissent bien isolés avec leurs alliés criminels et voyous, Israël et La Colombie.

Notre presse servile tente encore de nous cacher ce qui paraît de plus en plus évident : il y avait des négociateurs français à proximité de Reyes, ils préparaient la venue de Sarkozy.

Nul n’ignore désormais que l’incursion en Equateur et l’assassinat ont été préparés par l’armée nord américaine jouissant de techniques sophistiquées. Résultat sur le fond cette crise témoigne de la perte d’influence du président Bush. L’OPEP, à laquelle appartient Chavez a refusé d’augmenter la production pétrolière après la flambée des cours du pétrole malgré la demande de Bush, les pays pétroliers lui ont répondu que cette augmentation ne dépendait pas d’eux. On ne saurait être plus clair. Même attitude de l’organisation (OEA) des Etats d’Amérique qui a longtemps été le symbole de la vassalité de l’Amérique latine aux Etats-Unis. Dans sa réunion d’urgence cette organisation a condamné l’incursion en Equateur. Et voici que la France partie prenante dans cette affaire, puisque c’est bien en préparant l’accueil du président français pour récupérer Ingrid Bétancourt que Reyes et 16 compagnons et compagnes ont été assassinés en territoire équatorien(2) , continue à discuter avec Chavez la libération de la franco- colombienne. Celui-ci paraît plus décidé que jamais à cette libération quitte à envoyer 10 bataillons à la frontière pour éviter un coup fourré de Uribe et Bush.


Dans tout l’Amérique latine, aujourd’hui même 6 mars dans toutes les capitales, y compris à Paris vont défiler des centaines de milliers de personnes qui vont réclamer la paix en Colombie, dénoncer le système mafieux et l’allégeance aux Etats-Unis de ce pays. Ces manifestants vont dénoncer le rôle de ce pays qui est devenu la plate-forme des Etats-Unis et d’un véritable terrorisme d’Etat contre ses voisins. Dans ce pays s’imbriquent des phénomènes dont peu de gens sont au courant en Europe, les liens étroits entre les Etats-Unis le terrorisme qu’ils font régner dans toute l’Amérique latine, les trafiquants de drogue et les paramilitaires payés par l’oligarchie qui font régner la terreur dans la paysannerie indigène (3). Sans cette connaissance de la région il est impossible de comprendre qui sont les FARC et comment ils ont été contraints de devenir guérilleros pour échapper à ce système qui a fait des milliers de morts de syndicalistes, de journalistes. Donc les manifestations qui auront lieu aujourd’hui réclameront la paix ,l’indépendance et la fin du terrorisme d’Etat pour la Colombie et elles prendront aussi l’allure d’un hommage à Reyes et ses compagnons autant qu’une exigence de libération des otages.

Si chez nous les milliards déversés dans nos média, l’incurie intellectuelle de nos journalistes, et le poids d’un système de propagande peut entretenir l’idée de la criminalisation des FARC, voir d’une réaction outrée de Chavez, cette position a du mal à contenir la réalité des faits et surtout l’incontournable évidence de la condamnation unanime de l’Amérique latine et le rôle joué dans l’assassinat par la négociation avec le président français.

Les négociations entre Sarkozy et Chavez se poursuivent :


« Le président de la République s’est entretenu aujourd’hui par téléphone avec le président vénézuélien, Hugo Chavez, pour évoquer la situation régionale et la question des otages en Colombie », a annoncé dans un communiqué le porte-parole de l’Elysée, David Martinon.

Peu auparavant, M. Chavez a indiqué depuis Caracas avoir exprimé sa volonté de paix, dans un entretien téléphonique avec Nicolas Sarkozy. « Les deux présidents ont exprimé le souhait que les récents développements n’enrayent pas la poursuite du processus de libération des otages qui restent aux mains des Farc » (Forces armées révolutionnaires de Colombie), a précisé M. Martinon.

Selon le porte-parole, « devant la montée préoccupante des tensions dans la région andine », le chef de l’Etat français « a réitéré son appel à tous les pays de la région et à tous les acteurs concernés à faire preuve de retenue et de responsabilité, afin que soit rapidement retrouvé le chemin du dialogue et de la coopération ».

M. Sarkozy « a une nouvelle fois remercié le président Hugo Chavez pour ses efforts qui ont permis la libération de six otages », a ajouté M. Martinon.

Les conditions de l’assassinat de Reyes, l’implication française :

Rafael Correa, le président de l’Equateur avait été avisé on le sait personnellement par un coup de téléphone d’Uribe de la mort de Reyes à l’occasion d’une “poursuite à chaud”, mais l’Equateur avait découvert que non seulement il s’agissait d’un bombardement d’hommes et de femmes endormis, mais que les troupes d’Uribe et les conseillers étasuniens étaient venues en territoire équatorien chercher le corps de Reyes pour l’exhiber triomphalement.

La présidence française paraît avoir été alerté par le même Uribe qui a expliqué aux négociateurs français qu’ils ne pouvaient se rendre sur le lieu fixé toujours selon la même fiction de “la poursuite à chaud” et ce quelques heures avant l’ouverture de la négociation.

Ce qu’il faut savoir et que notre presse servile nous laisse ignorer alors que toute la presse d’Amérique latine et du monde en fait état est que, en total accord avec Uribe, le président Sarkozy avait trois envoyés personnels en Colombie. Depuis octobre dernier, ils menaient la négociation avec Reyes pour obtenir la libération de la franco-colombienne et ex-candidate présidentielle Ingrid Betancourt. Les trois négociateurs français étaient installés dans une zone proche de celle où l’attaque s’est produite. Le mois dernier, un autre envoyé personnel de Sarkozy avait maintenu une réunion avec le Commissaire pour la Paix, Luis Carlos Restrepo, qui fait partie du gouvernement de Uribe. À ce qu’il semble, samedi, les trois négociateurs se trouvaient à 200 kilomètres de la zone de l’attaque et se dirigeaient vers une réunion avec Reyes quand ils ont reçu l’appel téléphonique. Le Commissaire pour la Paix les a prévenu de ne pas s’approcher du point de rencontre dans les heures suivantes.

Alors que Uribe avait donné des garanties pour qu’ils traitent de la libération des otages, il a violé sa parole avec l’aide des Etats-Unis dont il est l’homme des basses oeuvres. D’ailleurs seul Washington a soutenu le président colombien.

La presse latino américaine fait état de la présence des négociateurs français, du processus engagé, donc le camouflet a donc été infligé non seulement à Rafael Correa et à Chavez mais à la France.

Il faut toute la vassalité française aux Etats-Unis pour qu’il n’y ait pas d’incident diplomatique. Le coups de téléphone à Hugo Chavez était bien le moins que le président français puisse faire surtout s’il voulait réellement récupérer Ingrid Bétancourt.


L’isolement d’Uribe et des Etats-Unis


L’entretien téléphonique est intervenu le jour même où l’Organisation des Etats Américains (OEA) se réunissait à nouveau à Washington pour tenter de trouver une issue diplomatique à la crise, déclenchée par un raid colombien mené samedi en territoire équatorien contre la guérilla des Farc.


La Colombie s’est retrouvé isolée avec les Etats-Unis, Uribe d’ailleurs n’a cessé avec le même embarras que Bush de souffler le chaud et le froid, appelant à la paix et au dialogue et l’instant d’après sortant les accusations les plus outrées et les plus fantaisistes contre Hugo Chavez et les FARC.

Face aux annonces de mobilisation de troupes vénézuéliennes et équatoriennes à la frontière avec la Colombie, Uribe a dit qu’elle ne mobiliserait pas ses force. Ce qui ne veut strictement rien dire vu que l’armée colombienne flanquées de “conseillers” étasuniens est de toute façon en permanence à la frontière et y protège les incursions de voyous paramilitaires voire de terroristes contre le Venezuela. Après , il a provoqué les présidents du Venezuela et d’Équateur en les accusant de ”connivence” avec la guérilla des FARC. Alors qu’il avait donné sa parole de ne pas intervenir.


On n’imagine bien qu’ un tel contexte soulève l’indignation de toute l’Amérique latine et des gouvernements du monde entier. Même si les grandes orgues médiatiques font tout pour créer une situation d’égalité entre l’agresseur et la victime, en entretenant l’opacité et le flou sur la réalité.

Le président vénézuélien Hugo Chávez, a accusé Uribe d’être un “assassin” et un ”mafieux”,ce qui est rude mais parfaitement exact. Même le président du Pérou, qui est lui-mêmes suspect des mêmes tares que Uribe, Alan García, a appelé au dialogue mais il a précisé qu’il n’était pas possible de ne pas critiquer la violation de la souveraineté territoriale équatorienne.

La Colombie s’est retrouvée isolée avec les Etats-Unis qui ont du néanmoins faire profil bas pour éviter d’être directement impliqués . Le porte-parole du Conseil National de la Sécurité Gordon Johndroe, qui a exprimé sa surprise “pour l’étrange réaction du président Chávez". Et plus tard, une déclaration officielle du département d’État disait : "Nous soutenons le gouvernement de la Colombie dans son combat contre les organisations terroristes qui menacent la stabilité et la démocratie ".

Mais Uribe a tenté d’impliquer plus franchement son allié nord-américain, craignant que celui-ci ne le lâche, et le directeur national de la police colombienne, Oscar Naranjo général, a révélé dans une conférence de presse, que la localisation de Reyes a été possible grâce à une information fournie par la CIA. Selon Naranjo, l’agence nord-américaine avait détecté un téléphone cellulaire que Reyes utilisait sporadiquement. Le chef policier a souligné que l’information a été délivrée aux forces colombiennes environ dix jours avant samedi. Comme l’a souligné le quotidien El Païs qui rapporte ces faits, “il confirmait que l’opération avait quelques jours de préparation, tandis que se développait y compris la négociation des français avec les FARC et qu’il ne s’agit pas d’une réaction défensive comme l’a argué le gouvernement colombien dans un premier temps.”

Uribe est allé jusqu’à se plaindre du changement d’attitude du président Correa, calme le samedi quand il lui avait téléphoné et “furieux” le dimanche. Il oubliait de signaler que entre temps Correa avait découvert qu’il ne s’agissait pas d’une poursuite à chaud comme le lui avait dit Uribe. Entre temps Correa a été informé que les guerrilleros dormaient quand leur campement a été bombardé et après de brèves consultations avec d’autres gouvernements il en est arrivé à la conclusion que l’attaque était planifiée depuis longtemps. Uribe avait menti et lui avait caché durant tout ce temps quil préparait une incursion sur le territoire de l’Équateur.

Tous les gouvernement, celui d’Argentine, celui du Brésil ont déployé une intense activité qui a abouti à cette condamnation unanime de l’OEA. Parce qu’il s’agissait d’établir les véritables responsabilités pour éviter une guerre que semblent souhaiter les Etats-Unis et la Colombie. C’est d’ailleurs le seul sens que l’on puisse donner à cette expédition meurtrière et en violation de toutes les paroles données. Il s’agissait d’un piège pour déstabiliser la région et tenter d’arrêter le processus de libération et d’unification bolivarienne qui ne cesse de gagner du terrain. Dans cette affaire les Etats-Unis et la Colombie n’ont pas réussi à entraîner les gouvenrments dits “modérés” derrière eux, et le rôle joué une fois de plus par Lula et Christina Kichner doit être souligné.

Correa avait sollicité une réunion urgente de l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour discuter de la crise mais les Etats Unis ont essayé d’empêcher la convocation. Finalement les chancelleries sud-américaines, surtout celles d’Argentine, Brésil et Chili ont obtenu qu’elle ait lieu et qu’elle aboutisse à cette condamnation et à l’isolement de ceux qui souhaitent que la violence ne s’arrête jamais ici comme au Moyen-orient, parce qu’elle est la garantie de leur domination et de leur pillage.

Nos média fauteurs de guerre qui cachent ces réalités deviennent de plus en plus criminels dans un monde où montent les dangers.

Danielle Bleitrach


Notes :
(1) on aura tout lu y compris que Chavez était lié aux FARC par le trafic de drogue. Quand on connait un peu la région il y a pourtant des évidences, la drogue ne peut quitter la Colombie que par les zones totalement contrôlés par les paramilitaires et Uribe a des liens avec ces paramilitaires tranfiquants de drogue. Alors que Chavez subit de la Colombie voisine des incursions de ces mêmes paramilitaires trafiquants qui déstabilisent le Venezuela, assassinent les syndicalistes et les paysans.


(2) Des rumeurs insistantes font état du fait que c’est en localisant les appels de Chavez à Reyes pour la libération d’Ingrid Bétancourt que l’armée américaine a pu assassiner le porte-parole des FARC. De même aujourd’hui Chavez a décidé d’employer les grands moyens d’envoi de troupes pour mettre en place la récupération des otages et la protection du chef historique des FARC qui paraît s’impliquer lui-même dans cette opération comme pour affirmer la volonté de paix des FARC.


(3) Quand je lis des sondages sur l’opinion de la population colombienne contre les FARC ou le soutien à Uribe, je ne peux m’empêcher de penser à toute cette population, environ 40 % qui vit dans des conditions de sous développement abominables, depuis les enfants des rues de Bogota, drogués et prostitués, jusqu’aux pauvres peons des zones rurales frappés, violés, menacés par les paramilitaires de l’oligarchie et je me demande qui a répondu aux sondages...


Notre article (TSS) du 29 février 2008.
Il faut bien que quelqu’un le dise...alors : Ingrid Betancourt nous fait chier, et Sarkozy encore plus !


De plus en plus de Français pensent que l’on devrait balancer Sarkozy au dessus de la forêt colombienne sans parachute et nous lâcher un peu la grappe avec la milliardaire colombienne Bétancourt dont on ne voit pas très bien le rapport avec l’état de la France et les préoccupations réelles de ses habitants. Depuis des mois maintenant, une véritable entreprise de sidération et d’abêtissement compassionnel des populations se poursuit au travers des grands media, en particulier télévisuels. Dans quel but ? En quoi cette triste affaire concerne-t-elle l’Etat français ? N’est-ce-pas curieux à l’heure où des centaines de femmes, d’hommes et d’enfants meurent sous les bombes et les balles d’Israël et des Etats-Unis ?


Il s’agit simplement d’une nouvelle manifestation, mais qui dépasse cette fois toute mesure, de cette "démocratie compassionnelle" développée sans relâche pour faire oublier à nos concitoyens les problèmes qui les préoccupent réellement, d’une manière quasi scientifique de détourner le plus longtemps possible leur attention sur un sujet en réalité parfaitement anecdotique. Comme "Survivre avec les loups", il s’agit d’une véritable escroquerie aux "bons sentiments" par "lacrymalisation", ou "vaporisation" comme le dirait, avec compassion Rama Yade-Ben Zimet (à propos des SDF)...



Nous souhaitons donc que le nabot parte effectivement en Colombie à la recherche de cette milliardaire colombienne sub-claquante, et qu’il y reste définitivement par les bons soins du camarade Manuel Marulanda Velez, qui, comme chacun le sait, est aussi un peu canibale !


"Alors que quatre nouveaux otages des Farc ont été libérés mercredi , la France intensifie ses efforts pour obtenir la libération d’Ingrid Betancourt. Le Président français, en visite officielle en Afrique du Sud, a réagi aux nouveaux témoignages alarmants sur l’état de santé d’Ingrid Betancourt , otage des Farc depuis plus de 6 ans dans la jungle colombienne.


"J’appelle les Farc à libérer sans délai Ingrid Betancourt, c’est une question de vie ou de mort. C’est une question d’urgence humanitaire. Je suis prêt à aller moi-même chercher Ingrid Betancourt à la frontière entre le Venezuela et la Colombie, si ça devait être une condition. La France reste mobilisée jusqu’à la sortie du dernier otage, je m’y engage. Il faut qu’on arrive à la faire libérer", a insisté le chef de l’État.


A lire absolument :

"L’homme compassionnel" de Myriam Revault d’Allonnes aux éditions du Seuil, 10€ seulement.


Source : http://www.toutsaufsarkozy.com