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Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

L’indépendance n’a pas permis à l’Algérie de sortir de la violence. Loin s’en faut. Le pouvoir n’a pas été rendu au peuple, mais a été accaparé par un groupe, initialement choisi par la France pour protéger ses intérêts. Pour se maintenir, ce groupe n’a pas hésité à manipuler des islamistes et à plonger le pays dans un nouveau cycle de violence. Dans un ouvrage documenté, « La colonie française en Algérie. 200 ans d’inavouable », Lounis Aggoun dénonce un système élaboré par des Algériens avec le soutien de la France, puis des Etats-Unis, au détriment de tout un peuple.

Silvia Cattori : Votre ouvrage « La colonie française en Algérie. 200 ans d’inavouable » [1] est très impressionnant. 600 pages, denses, captivantes, s’appuyant sur une ample documentation, qui parlent avec empathie d’un peuple maltraité, mis à genoux. On comprend que c’est là le récit d’un homme meurtri par la souffrance de son peuple, résolu à se confronter à cette réalité brutale, à la vérité. Est-ce comme cela que vous le vivez ?

Lounis Aggoun [2] : Je ne souhaite pas mêler mes écrits au flot intarissable de contresens et de contrevérités qui font office de littérature sur l’Algérie. Comment ne pas être meurtri lorsqu’on est le témoin permanent du spectacle de son peuple martyrisé ? Comment ne pas être révolté ensuite de voir le tyran se draper de vertu et se présenter comme le garant de la liberté, le meurtrier, le violeur, le voleur, le voyou, en somme tout ce qui fait l’Etat algérien, venir quotidiennement nous asséner ses leçons de morale ? Il n’y a pas de juste milieu dans le drame algérien. Il y a d’un côté le territoire des colons (les nouveaux s’entend) et de l’autre celui des colonisés, qui vivent une réalité affreuse. Une fois que l’on a pris conscience de cela, pouvons-nous simplement vaquer à nos occupations ? J’ai beau essayer, je n’y arrive pas.

Silvia Cattori : L’histoire récente de l’Algérie, de ses relations avec la France, relève du mensonge permanent, dites-vous dans votre livre. La France, voulant préserver coûte que coûte ses intérêts stratégiques en Algérie, a-t-elle vraiment œuvré de façon à ce que, après 1962, l’Algérie ne puisse pas accéder à la pleine possession de sa souveraineté ? L’Algérie comptait-t-elle davantage pour la France, que d’autres anciennes colonies ?

Lounis Aggoun : Les choses ne se présentent pas de façon aussi manichéenne. Cela dit, l’œuvre faussement libératrice du général de Gaulle en Afrique est connue. Comment croire qu’il ait conçu en Algérie le projet contraire à celui qui était le sien dans le reste du continent ? Cela ne revient pas à dire qu’il souhaitait le malheur des Algériens. Loin s’en faudrait. Mais entre son projet, d’une Algérie indépendante entre les mains d’un pouvoir garant des intérêts français (cela, ce sont ses propres propos qui l’attestent) et la concrétisation (une dictature abominable qui a exacerbé toutes les turpitudes de l’ancien colon), il y a une marge et un fleuve de sang. Les dérives du pouvoir après le cessez-le-feu du 19 mars 1962 sont de la responsabilité des Algériens (quelles que soient les influences extérieures, qui sont réelles). Mais le mensonge originel (et il est colporté par ceux-là mêmes qui prétendent militer pour la vérité et l’histoire) consiste, un demi-siècle après, à nier qu’au départ il y a une volonté du pouvoir français de noyauter l’administration algérienne. Après, c’est une trivialité de dire que l’apprenti-sorcier a perdu le contrôle de sa créature diabolique.

C’est tout cela que j’ai souhaité documenter dans cet ouvrage, en m’appuyant non pas sur des racontars mais sur les déclarations des plus hauts responsables concernés au sein de l’Etat français et du pouvoir algérien. La vérité est là, écrite par bribes. J’ai simplement réuni les bribes et la vérité émerge, aveuglante. Il suffit de vouloir la regarder en face, pour tenter de reconstruire le futur sur des assises saines ; ou détourner les yeux et continuer à fonder les relations entre les deux pays sur des sables mouvants. Les faiseurs d’opinion pourront continuer (je ne me fais aucune illusion) à prétendre que la France n’est pour rien dans le désastre algérien après l’indépendance et que ceux qui affirment le contraire ne sont que des excités immatures ; les faits sont accablants et la démonstration restera.

Silvia Cattori : L’affirmation que l’Indépendance a été suivie « d’une première décennie d’élimination des élites et de noyautage » met à mal la vision romantique qui avait cours dans les années 60-70, d’une Algérie socialiste triomphante, admirable, toute engagée dans le soutien des mouvements de libération, dotée de brillants diplomates, forte d’une remarquable politique étrangère ? Etait-ce une vision totalement erronée ? Pouvez-vous expliciter ?

Lounis Aggoun : Entre les envolées lyriques de Houari Boumédiène [3] sur la scène internationale et la réalité qu’il imposait au peuple algérien, il y a la différence entre le jour et la nuit. Et comme dans toute illusion, les déconvenues sont d’autant plus douloureuses que le rêve était beau. Quant aux brillants diplomates (et il n’est pas question de dire qu’il n’y en eut pas), ils n’ont servi que de caution à des politiques qui relèveraient du crime contre l’humanité si une justice internationale pouvait se pencher sur la question. Au demeurant, la réponse à votre question est simple : la qualité de cette administration peut aisément se mesurer au fait que l’un de ses plus éminents membres, Abdelaziz Bouteflika, est devenu président en 1999, près de quarante ans après avoir jeté les jalons de la dictature algérienne ; et qu’il poursuit son œuvre dévastatrice en ce moment même. Il faut toujours se méfier des histoires romantiques. C’est la vocation de l’élite de ne pas y sombrer. Or, des observateurs et les commentateurs de tous ordres continuent de colporter des sornettes qui justifient le maintien d’un pouvoir dont ils se prétendent les opposants.

Silvia Cattori : Vous avez sans doute des raisons qui vous permettent d’associer Ahmed Ben Bella à Boumédiène et Bouteflika. Ben Bella, invité à la tribune de grands rassemblements, et fort applaudi, comme je l’ai constaté au Forum social européen (FSE) à Florence en Italie, en novembre 2002, demeure très estimé. Qu’a-t-il en commun avec eux ?

Lounis Aggoun : Ben Bella, c’est l’homme qui a confisqué la liberté aux Algériens. À ce titre, il endosse la plus lourde responsabilité dans le malheur de son peuple. Depuis qu’il a été déchu, je ne crois pas avoir entendu dans sa bouche un début d’autocritique. Au contraire, chaque fois qu’il intervient, c’est pour accabler les meilleurs cadres politiques de la Révolution et pour justifier le sort qui leur a été réservé (souvent leur meurtre). Qu’il fasse illusion dans les forums mondiaux est significatif de l’efficacité du travail des historiens et des journalistes. Quant aux organisateurs de ces forums, ils sont souvent ceux-là mêmes qui ont été bercés par l’aventure romantique que vous évoquez ; et ils ne souhaitent pas plus que les autres qu’on détruise leurs idoles. Ils sont nombreux dans la mouvance communiste qui, après s’être trompés en 1938 en soutenant Staline (avant de se ressaisir – une fois n’est pas coutume – dans la Résistance), puis en 1956 en votant les pouvoirs spéciaux à l’armée (ils soutiendront de la même façon une autre sale guerre en 1992, en prétendant vouloir sauver les Algériens d’eux-mêmes, et en relayant une politique proprement génocidaire, baptisée sans complexe « éradication »), ont cru se refaire une virginité en soutenant le pouvoir totalitaire qui s’installait en Algérie. Ils ont fait de ce soutien l’œuvre positive de leur vie. On aura alors beau les mettre aujourd’hui face à l’évidence, ils préféreront détourner les yeux.

Mais votre question mérite d’être élargie. Lorsqu’on découvre les affres du pouvoir actuel, les crimes du précédent paraissent en comparaison véniels (les 200 000 morts de la décennie 1990 sont un crime de masse ineffaçable, mais les menées destructrices à l’œuvre en ce moment auront à long terme des conséquences plus graves encore). Au vu de la décennie 1990, celle de 1980 avec Chadli paraît avec le recul somme toute assez douce. Et si l’on tient compte des affres de la décennie 1980 de Chadli, le règne de Boumediene paraît relever de l’âge d’or de l’indépendance algérienne. Connaissant les abominations du régime de Boumediene, l’ère de Ben Bella (où s’est pourtant fondée la dictature) paraît donc relever d’une époque de rêve. Outre que le temps apaise les malheurs engendrés par les pouvoirs successifs, cela traduit la descente inexorable aux enfers des Algériens. C’est cette réalité que j’ai aussi voulu retracer dans ce livre. Quant aux organisateurs de forums sociaux, il n’est jamais trop tard pour sortir de l’univers onirique où ils se complaisent et l’on peut espérer qu’ils cesseront de mêler leur énergie à celle des extrêmes qu’ils prétendent combattre…

Silvia Cattori : Tous les chapitres de votre livre sont passionnants et méritent débat. J’aimerais m’entretenir avec vous en particulier de ces événements que vous décrivez avec précision et qui, dès 1988, préparent le pire. Je crois que peu de gens savent ce qui s’est réellement passé tout au long de ces « années de sang ». Tout cela est terriblement accablant. Jusqu’à quel point le visage de l’Algérie a-t-il été bouleversé à jamais ? Quand pourra-t-on dire que tout cela appartient au passé ?

Lounis Aggoun : Un peuple en cage ; voilà ce que sont les Algériens aujourd’hui. Pour s’en échapper, des hommes et des femmes liquident tous leurs biens pour s’acheter un hypothétique passage en Europe. Sur des barques délabrées qui coulent sitôt en haute mer, ou sur des bateaux en courant le risque d’être jetés par-dessus bord par des équipages qui ne souhaitent pas avoir des ennuis avec les services d’immigration des pays où ils accostent. Si l’âme du peuple algérien s’échine à échapper à la furie, le paysage dans lequel évolue la population a été quant à lui totalement abîmé.

Les Algériens souhaitaient la liberté ; on les a plongés dans la dictature. Ils ont voulu imposer la démocratie en 1988 ; on les a plongés dans l’horreur. Aujourd’hui, ils ne connaissent que des ennemis : ceux-ci se bousculent devant chez eux pour s’accaparer les richesses (pétrole, gaz, minerais, …) que recèle leur sous-sol. Il y a aussi ceux qui vendent des armes au régime qui les assassine. Ceux qui voudraient les sauver de leur prétendue propension à la barbarie et qui viennent expérimenter sur eux l’arsenal de la terreur. Ceux qui les accusent de tous les malheurs du monde et qui, au nom de cela, s’arrogent le droit de les piller. N’oublions pas les médias et les élites occidentales qui désinforment à leur sujet quand elles s’expriment sur eux et qui se volatilisent lorsqu’il devient impératif de les défendre.

Dans dix ans, on découvrira que les opérations qui se mènent aujourd’hui – par un gouvernement qui est reçu en grande pompe dans les salons occidentaux – relèvent de crimes contre l’humanité. Et l’on assistera alors non pas à la condamnation de ces crimes, mais à l’élaboration de nouveaux crimes plus abominables encore, qui empêcheront l’opinion occidentale de s’appesantir sur ceux d’aujourd’hui. Et aujourd’hui donc, naturellement, pour éviter que soient traités les crimes de la décennie 1990, le pouvoir est en train de tenter de corrompre la population dans ce qu’elle a de plus intime, ses ressorts sociaux. Et ce pays que je vous décris est dépeint dans les colonnes des médias français comme un Eldorado économique, un exemple de démocratie.

Silvia Cattori : Aujourd’hui, il est devenu clair que le Groupe islamique armé (GIA) était une émanation de la Sécurité militaire algérienne, une « organisation écran ». Cela était-il déjà clair pour vous dans les années 90 ?

Lounis Aggoun : Cela était clair pour les rescapés des massacres à l’instant même où ils enterraient leurs proches. Mais que vaut la parole d’un supplicié quand personne ne consent à l’écouter, et même à l’entendre ? Il suffit de ne pas se départir de ce qui est le propre de l’homme, la faculté à raisonner, pour savoir que si certains attentats étaient bien l’œuvre des islamistes radicaux, les plus emblématiques, ceux qui ont eu le plus grand retentissement en Occident, étaient bien trop bénéfiques pour le régime, et pour lui seul, pour ne pas être suspects : il était essentiel que l’on ne s’interroge pas sur l’identité de leurs véritables commanditaires. Mais que vaut de savoir, que vaut même que tout le monde sache si les seules paroles que l’on entende dans les médias français, aujourd’hui, 10 ou 20 ans après les faits, ressassent la même rengaine falsificatrice. Ceux qui, il y a quinze ans, affirmaient déjà que les émirs les plus sanguinaires, Djamel Zitouni et Ali Touchent par exemple, étaient des agents du DRS (Département du renseignement et de la sécurité) comptent parmi les grands responsables des services de sécurité français. C’est l’un de ces secrets de Polichinelle. Cela n’empêche pas les médias de faire comme si personne ne savait et de débiter des contresens à longueur de journal.

Silvia Cattori : Ceux qui sont au courant de ces pratiques secrètes relevant de la « stratégie de la tension », utilisées par certains États à l’insu de leurs citoyens, [4] savent, ou peuvent immédiatement comprendre, que tout ce que vous décrivez et qui paraît appartenir à l’inimaginable est malheureusement bien réel ; à savoir qu’une poignée de généraux algériens ont délibérément plongé leur propre pays dans le chaos dans le but d’en accuser le Front Islamique du Salut (FIS), [5], et que la « guerre d’éradication » contre les islamistes avait des mobiles cachés. Mais le grand public, qui est désinformé, qui ignore tout de ces stratégies machiavéliques, comment pourrait-il imaginer que les coupables ne sont pas les islamistes mais les généraux qui les manipulent ? Le peuple algérien sait-il ce qui se trame véritablement ?

Lounis Aggoun : D’abord, pour être viable, un gros mensonge doit se fonder sur une part de vérité. Des islamistes radicaux, il y en a eu en Algérie et il y en a toujours. Des islamistes désireux de plonger le pays dans la terreur, il y en a. Des islamistes qui souhaitent rééditer contre le colon intérieur les « exploits » de la génération de 1954, il y en a. Mais, comme dans toute société, ils sont une ultra-minorité, que les ressorts démocratiques existant auraient pu cantonner dans cette dimension marginale. Le pouvoir, dont les desseins détestables sont avérés, a planifié (il s’agit d’une préméditation et non pas d’une dérive) de se greffer sur cette minorité, qu’il a grossie de ses propres effectifs, pour pousser les islamistes non pas à la modération mais à la radicalisation. À titre d’exemple, le « majliss echoura » du FIS, son instance dirigeante, est passé à un moment sous le contrôle absolu du DRS ; certains de ses dirigeants sont aujourd’hui des ministres de Bouteflika ou des députés et offrent leur pays au pillage international. De tous les leaders de premier rang, seul Ali Benhadj était sans doute un homme sincère.

Comment échapper à la désinformation ? Les Algériens savent et ne sont pas dupes. Je ne parle évidemment pas des Algériens que les journalistes et les entrepreneurs français croisent dans les bars de l’Alleti ou l’Aurassi et pour qui la vie est belle. Je parle de l’Algérie profonde, l’Algérie du troisième collège [6]. Quant aux Français qui souhaitent échapper à l’aveuglement, ils savent qui il faut lire et qui il faut écouter. J’ajouterais que « les Français de la France profonde » subissent aujourd’hui les mêmes coups de boutoirs de la part de l’Etat français et sont victimes au même titre que les Algériens. C’est pour cela que dire la vérité, entière, quand on la connaît, partout où l’occasion se présente, est une opération de salubrité publique, qui dépasse le cadre de l’Algérie. Car le monde entier prend un bien mauvais chemin, et ce qui est devenu le quotidien des Algériens risque fort de se « globaliser ». Et l’on accusera ensuite les Français de ne pas avoir été assez courageux pour parer des offensives contre lesquelles ils seront alors devenus impuissants…

Mais votre question doit être examinée avec plus de recul. Dans une manipulation, il ne faut pas confondre manipulateur et manipulé(s), tout comme il faut distinguer le désinformateur des personnes qu’il abuse. Il ne faut pas retomber dans ce travers algérien qui consiste à accuser la victime d’être victime. Une société reste complexe. Et si la grande masse consacre le peu d’énergie dont elle dispose pour s’en sortir, se dépêtrer de la glu où on l’a piégée, elle ne peut pas être accusée d’être mal informée, d’être mal avisée. Le tort en revient à ceux dont la vocation est de l’informer et de l’aviser. Je ne crois pas que le peuple aime qu’on lui mente. En tout état de cause, tous ceux que j’ai croisés à la suite de mes interventions m’ont demandé, sitôt leur lecture achevée, de leur en dire davantage et m’ont même parfois sermonné d’avoir atténué l’âpreté d’une information. Aucun parmi eux ne m’a jamais accusé d’en avoir trop dit. En revanche, la plupart des « gardiens des lignes éditoriales » qui m’ont sollicité pour écrire se sont empressés de me poser des garde-fous. M’ont reproché d’en dire trop, de décrire une vérité trop crue. En somme, ils me demandent de maquiller la vérité pour, pensent-ils, ne pas effaroucher le lecteur. Ignorent-ils que la moindre brèche dans une vérité empoisonne cette vérité et la tue ?

Silvia Cattori : Durant ces années de répression sauvage, François Mitterrand était au pouvoir en France. Vous ne semblez pas avoir apprécié les implications de son gouvernement dans ce dossier. Celui-ci a-t-il favorisé la politique de ces généraux algériens qui multipliaient les opérations sanglantes contre leur peuple ? Les a-t-il réellement considérés comme « le rempart contre l’islamisme radical du FIS » ?

Lounis Aggoun : L’alibi du « rempart contre le terrorisme » est commode. C’est une grosse ficelle pour masquer des rapts à grande échelle. La responsabilité de François Mitterrand est monumentale. Je l’ai démontrée. Mais Mitterrand est un homme et la politique est œuvre collégiale. Il a présidé des gouvernements de gauche, et des gouvernements de droite. De tous les hommes politiques qui l’ont entouré, ils ne sont pas nombreux à pouvoir se targuer d’avoir montré un sens de l’honneur concernant les relations avec l’Algérie. Si la responsabilité est partagée, celle de François Mitterrand crève tous les plafonds en ce sens qu’il avait le pouvoir d’agir dans un sens noble et il a systématiquement agi de façon détestable. Il y aurait des livres entiers à écrire sur la question…

Cela étant, les dangers de l’islamisme radical ne doivent pas être minimisés. Et bien des anciens leaders du FIS (ceux qui aspiraient à redonner au peuple algérien sa dignité, même au prix de contorsions culturelles discutables) endossent une lourde responsabilité pour avoir, par inadvertance, contribué à plonger le pays dans le chaos. Pire, 20 ans après les faits, ils se murent encore dans le silence et refusent d’apporter le témoignage qui pourrait aider les observateurs à comprendre mieux l’histoire récente de leur pays. En d’autres mots, ils refusent délibérément d’aider leur peuple à connaître la vérité qui lui permettrait de s’affranchir des tyrannies qu’il subit. Exemple parmi d’autres, il est plus qu’évident qu’Abassi Madani, leur chef, travaillait main dans la main avec le DRS. Ils sont nombreux à pouvoir apporter leur témoignage. Ils ne le font pas. Cette faute est encore plus mortelle que les conséquences de leur amateurisme d’il y a 20 ans.

Silvia Cattori : L’Elysée ne pouvait pas ignorer que les attentats qui faisaient des milliers de morts étaient contrôlés par les services secrets algériens. Quel intérêt avait la France à mettre un terme au processus de démocratisation en Algérie et à se servir de l’instrumentalisation de la menace islamiste ?

Lounis Aggoun : La réponse à votre question peut tenir en un livre. C’est même celui que je viens de faire publier. L’intérêt de la France et de François Mitterrand n’est pas de ces choses auxquelles on peut répondre ponctuellement par un oui ou un non. C’est affaire de dynamiques, d’engrenages, de realpolitik, de prédations économiques, de chantages, de préjugés, d’esprits de revanche mal consommé, de peur parfois, etc. Il ne faut d’ailleurs pas confondre l’intérêt de la France et celui de ses gouvernants. Chaque jour qui passe montre qu’ils sont mêmes antinomiques.

Silvia Cattori : Pour n’avoir pas accepté la poursuite du processus démocratique en Algérie, et avoir approuvé l’interruption par la force de l’accès au pouvoir du Front Islamique du Salut (FIS), les puissances occidentales ont donc permis aux généraux algériens d’ouvrir les portes de l’enfer ?

Lounis Aggoun : Encore une fois, les dynamiques et les engrenages à l’œuvre s’étalent sur des années, des décennies. Si l’on avait expliqué aux dirigeants français que l’interruption de la démocratie en Algérie en 1991 engendrerait la décennie morbide que l’on a connue, sans nul doute qu’ils auraient réfléchi à deux fois. Mais l’art d’un manipulateur est de faire que les décisions et les actes qu’il demande d’entériner ou de soutenir masquent les conséquences qui en découleraient. Une fois que les conséquences se révèlent, il est trop tard, il faut faire avec le réel, et éviter que les choses empirent, et donc soutenir une dictature qu’il suffit de présenter comme un rempart contre le pire.

Mais avant d’aller plus loin, je voudrais rétablir un fait. On prétend depuis 20 ans que la démocratie en Algérie va porter les islamistes au pouvoir. Il n’y a rien de plus faux. Les islamistes, au plus fort de leur mobilisation, c’est-à-dire à un moment où le régime a neutralisé toutes les forces démocratiques et aidé le FIS à se structurer, n’ont pas joui d’une popularité dépassant 30 %. En juin 1991, des élections législatives auraient dû porter au pouvoir une coalition démocratique. Les généraux algériens ont simulé une guerre civile qui a duré une nuit pour mettre fin au processus démocratique et éliminer le seul gouvernement qui ait œuvré dans l’intérêt du peuple algérien, le gouvernement Hamrouche. Sitôt le processus électoral interrompu (avec les applaudissements du pouvoir français), le DRS a désigné un gouvernement avec pour objectif de lancer un autre processus électoral dont l’objectif était de faire gagner le FIS et de justifier la fin de la démocratie que le peuple ne méritait pas. Six mois d’une gigantesque manipulation après, le général Larbi Belkheir, maître d’œuvre de cette opération, annonce cette victoire soigneusement planifiée des islamistes. On connaît la suite.

Silvia Cattori : Qu’en est-il, depuis la disparition de Larbi Belkheir et Smaïn Lamari, des relations entre le régime de Bouteflika et l’Elysée ? Et des actes que l’on attribue à Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ? Qui se cache derrière ce nom ?

Lounis Aggoun : La réponse à votre question tient en une phrase : L’AQMI et le DRS sont une même organisation. Le reste est littérature. Les déboires de la France avec le pouvoir algérien viennent de ce que ses plus fidèles agents (Larbi Belkheir et Smaïn Lamari) sont décédés respectivement en 2010 et en 2007. La France se retrouve donc avec un interlocuteur qui n’est pas dans les mêmes dispositions à leur égard. Le maître actuel du régime, Toufik Mediene, préfère jouer d’autres cartes, américaine, chinoise, etc. C’est cette guerre souterraine qui se traduit sur le terrain par des enlèvements, et des humiliations à répétition infligées par l’AQMI (le DRS) à la France. Le pire, c’est que ni les hommes politiques, ni les journalistes, qui ont pratiqué le mensonge permanent, ne peuvent expliquer les vrais dessous. Et ce sont les experts-imposteurs habituels que l’on retrouve sur tous les plateaux de télévision. Des manipulateurs pour qui la vie des otages compte pour quantité négligeable.

Silvia Cattori : Vous revenez à maintes reprises sur le rôle de Jack Lang, Hubert Védrine, Jean-Louis Bianco, Jacques Attali. Pourquoi ces personnages-là, si prisés par nos médias encore aujourd’hui, sont-ils plus particulièrement blâmables ?

Lounis Aggoun : Ces hommes sont quelques-uns des bons conseillers du pouvoir de l’ombre en Algérie, autour de Larbi Belkheir. Ils sont donc, à des degrés divers, les architectes de l’œuvre de cet homme : la destruction de l’Algérie et le renvoi de son peuple dans les affres d’une colonisation pire que la colonisation, et qui n’ose pas dire ce qu’elle est…

Voir la deuxième partie de l’entretien sous le titre :

Algérie : Les années de sang et le rôle des agents d’influence

[1] L’ouvrage de Lounis Aggoun, La Colonie française en Algérie. 200 ans d’inavouable, éditions Demi Lune, 2010, est disponible en français. Pour vous informer et pour soutenir notre réseau de presse, achetez-le à la librairie du Réseau Voltaire

[2] Lounis Aggoun, journaliste indépendant, né en Algérie, vit aujourd’hui à Paris. Il a également coécrit avec Jean-Baptiste Rivoire Françalgérie, Crimes et mensonges d’États, La Découverte, 2004, un livre qui révèle les dessous de la « sale guerre ».

[3] Houari Boumédiène, né en 1932, a exercé la fonction de président de la République algérienne du 19 juin 1965 jusqu’à sa mort le 27 décembre 1978.

[4] Cette stratégie est fort bien illustrée par les recherches de Daniele Ganser établissant que les attentats des années 80 en Italie étaient fomentés par les services secrets de la CIA et des armées secrètes de l’OTAN. Voir : « Le terrorisme non revendiqué de l’OTAN », par Silvia Cattori, Réseau Voltaire, 29 décembre 2006.

L’ouvrage du professeur Daniele Ganser, Les Armées Secrètes de l’OTAN, éditions Demi Lune, 2007, est disponible en français. Pour vous informer et pour soutenir notre réseau de presse, achetez-le à la librairie du Réseau Voltaire.

[5] Les élections municipales du 12 juin 1990 donnent une majorité absolue aux islamistes. Fin 1991, le pouvoir annule les élections municipales dont le premier tour a vu la victoire du FIS. C’est le début d’une guerre terrible.

[6] "Troisième collège" c’est-à-dire troisième rang. « En fait durant la colonisation française, il y avait officiellement deux collèges d’élus. Un pour les Européens, et un, subalterne, pour les Algériens. Cela permettait à 1 million d’Européens de décider pour 9 millions de "musulmans". Dans le livre, j’ai expliqué que les Européens n’étaient pas tous logés à la même enseigne et qu’il y avait les colons du 1er collège, les décideurs, et le reste. Les Algériens se trouvent ainsi relégués au troisième collège. Aujourd’hui, c’est pareil. Il y a les grands décideurs, les généraux, puis un second collège, les rentiers, et le peuple compte pour quantité négligeable » précise Lounis Aggoun

 






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  • #147779

    c est clair !

    la france a infiltré le fln pendant la guerre d algerie
    par ses supletif musulman de l armé francaise dite la promotion lacoste !
    son but infiltré le fln avant l independance pour liquidé les cerveaux anti francais des que la france se retirera et prendre le controle du gouvernenment !
    d ou les assasinat de president et d exil des responsable fln...

    voila pourquoi l algerie est un pays sous developé triste realité !!!
    puis par l instalation de loge maconique pour enfoncé le clou est intauré une corruption omnipresente !!!

     

    Répondre à ce message

    • #148176

      Il serait , au sujet du maghreb, juste de mentionner que le maghreb actuel appartenait à l’origine aux africains de race noire et non aux mahométans musulmans, qui ont sûrement massacrés une partie du peuple noir pour coloniser l’afrique du nord !!!!
      J’attends une réponse qui pourrait me contredire et justifier l’invasion de l’afrique du nord par d’autres colons que les francais !!!

       
    • #148296

      Non, l’Afrique du nord n’a jamais appartenu aux africains noirs mais toujours et majoritairement aux africains blancs berbères plus quelques autres peuples blancs de méditerranée (romains, grecs, français...)

      Voilà c’est fait je vous ai contredit.

       
    • #148353
      Le Mai 2012 à 22:25 par Frankensteiner
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      en même temps quand on dit de tel bêtise c’est difficile de vous contredire

      http://ighilali.free.fr/images/bust...

      c’est vrai qu’il a un profil très Afrique Noir, c’est Massinissa un dirigeant Berbère de l’Antiquité, donc bien avant les "mahométans"...

       
  • #147830

    A un moment donné faudrait que les algériens acceptent de cesser la pratique de l’idéologie victimaire. Soyons clairs :
    - les berbères de cette zone géographique se sont fait passer dessus par les conquérants arabes et ils ont subi une substitution de civilisation (jusqu’à leurs filiations qui ont été niées et remplacées)
    - de 1518 à 1830, domination ottomane, et là c’est marrant mais on dirait que pas un livre d’histoire algérien ne leur en parle
    - pour autant, durant cette période, contribuer à la déportation, à la pratique de la rançon et de la mise en esclavage de quelque 4 millions d’européens (slaves, côtes méditerranéennes, côtes ouest jusqu’en Islande) ne les a pas beaucoup dérangés
    - en 1830, les européens sifflent la fin de la récré dans les corsos : il était temps.
    - ensuite, grosse erreur : celle de pratiquer une colonisation de civilisation.
    - Pillage ? l’Algérie française n’a jamais été une ressource économique pour la France.
    - Pillage ? l’Algérie a hérité d’infrastructures qu’elle s’efforce de détruire méthodiquement depuis 50 ans.
    - Pillage ? et les biens des européens chassés de la terre à laquelle il travaillaient depuis des générations, ils sont passés où ? et les 6 000 disparus de 1962, les morts arrachés à leurs tombes, les restes des européens abominablement massacrés, on nous les rend quand ?
    - Pillage ? désolée mais parlons un peu de la mentalité et de la criminalité des algériens qui débarquent en France depuis 40 ans.

    Les algériens sont mécontents d’une gouvernance qu’ils jugent corrompue ? eh bien ils ne sont pas les seuls. Moi aussi, je suis mécontente de nos "élites". Les corrompus se parlent et se comprennent ? quel scoop.

    mais la réalité est au fond que les algériens ne voulaient pas l’indépendance : ils voulaient une longue histoire nationale et civilisationnelle qu’ils ne possédaient pas, et qu’ils avaient à construire "from scratch" en 1962. Ce qui n’est pas la même chose. L’Algérie n’a que 50 ans d’histoire, et elle n’a pas encore réussi à se reconnecter avec la longue durée berbère.

    la France ayant été le plus récent occupant, et de loin le plus avantageux et le moins dur, c’est sur la France que le nationalisme algérien fait déborder la rancoeur d’une nation qui n’a pas su se créer elle-même.

     

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    • #147890
      Le Mai 2012 à 04:28 par Peter Sellers
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Copier collé du schéma de pensé sioniste colonisateur...
      C’est pour arrêter la piraterie la colonisation ?
      Le grenier a blé de la France pas une ressource économique, c’est connus le peuple algérien clochardisé mangait trop a la cantine scolaire... Combien de scolarisé, preuve tangible de la mission civilisatrice ?...
      "L’Algérie était tellement un apartheid que c’est a croire que certains colons ne se sont même pas aperçus de l’autres, ni de ce qu’ont lui faisait subir" (ça c’est les paroles d’un rapatrié dans la famille...).

       
    • #147907

      N’oublions pas le taux de natalité suicidaire des années chadli et boumediene. Personne ne les a force a faire autant d’enfants. Nous ne sommes pas des bactéries qui peuvent nous reproduire a l’infini.
      L’Algérie est une invention française, mais qu’est ce que l’Algérie aujourd’hui ? Une nation coupée en deux entre ceux qui prétendent descendre de colons arabes qui portaient la bonne parole, et ceux qui prétendent s’être réfugiés dans les montagnes pour fuir ceux qui les ont colonisé en leur apportant la bonne parole. Soyons honnête, l’Algérie actuelle est une farce.
      Généraux, islamistes corrompus ou pas, ils peuvent accuser les franc-macons, les sionistes ou je ne sais qui, cela ne changera rien au problème, car l’indépendance s’acquiert d’abord par l’esprit, la tolérance, la réflexion, la fraternité et un projet commun. on ne construit pas une nation en distribuant des deux pièces cuisines. La nature humaine est ainsi faite. La majorité des gentils petites victimes se plaignent uniquement parce qu’ils n’ont pas la chance de pouvoir gouter au gâteau.

       
    • #147908
      Le Mai 2012 à 07:40 par The Game Is Over
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      C’est vrai que la France ne sait jamais fait passer dessus et n’a jamais subi une substitution de civilisation. Il est vrai que les romains n’ont jamais conquis et imposé leurs langues, coutumes, lois, écriture etc...les peuplades germaniques n’ont plus, les vikings aussi, anglais, allemands etc... VOus devez surment être le seul gaulois qui a échappé à toutes ces civilisations ? Mais pour quoi bon sens ne pas communiquer avec nous dans la langu de Vercingétorix ?

      Concernant les arabes " ils ne se sont pas fait passer dessus" comme vous dites, les berbères ont très vite adopté l’islam et se sont mélangés aux arabes, ce qui explique cette conquête foudroyante jusqu’en espagne.

      Les ottomans n’ont jamais envahie de force le maghreb, ce sont les maghrébins qui ont fait appel à eux pour leur venir en aide afin de stopper les espagnols à la fin de la reconquista.

      C’est vrai l’Algérie n’a pas été une ressource économique, autant que le Tchad, niger, burkina, mauritaninie, sénégal etc. L’ancienne france c’est dite tiens en va occuper des territoires pour NADA.

      LES infrastructures ?? Bien évidamment mais construite pour qui, pour le petit berbère des montagnes ou bien pour le 10% des colons européens ? Surment pour le berger kabyle.

      "et les biens des européens chassés de la terre à laquelle il travaillaient depuis des générations"
      Et les paysans algériens chassés et privés de leurs terres ou ils y habitaient et y travaillaient depuis la nuit des temps ?
      ET les 300 000 à 450 000 mort majoritairement civils aégériens ?

      Vous voyez on avance beaucoup de cette manière pour créer une véritable E&R n’est-ce pas ??
      ça fait avancer le schmilblick comme on dit...

       
    • #147954

      par contre je suis daccord avec toi sur le fait que l’algerie moderne qui a que 50 ans n’as pas su se reconnecté avec la longue histoire de l’"algerie" berbere mais sa c’est un travail interne qu’il faudra faire avec le peuple et les historiens mediteraneen pour reconstruire une identité "algerienne" ou berbere ou meme numide peu importe le mot apres 50 ans de decolonisation on peut pas avoir tout de suite des resultats mais j’ai bon espoir sa va marché inchallah

       
    • #147974

      on te lisant je suis bien réconforté dans l’idée que " un criminel engendre toujours un criminel"...
      comparatif de la situation entre la france et l’algerie :
      dette : algerie 0euro france 1700 MLLRD
      reserve de change : algerie 200 MILLRD de dollard france 0 dollard
      superficie algerie = 4 fois la france
      soumission au sioniste et a israel algerie : tou port de kippa et passible de la peine de mort, pas de reconnaissance d’état israel france : les sionistes controle les médias, la finance , la politique, le président de la république doit allégence eu CRIF
      population : algerie 70°/° de jeune france : population de vieux jetés dans des dépotoire (appelés maison de retraite)
      conclusion : algerie : grand avenir france : ruine inéluctable

       
    • #148024

      "les positions victimaires des algériens et des anciennes colonies du Maghreb"
      Cet argument n’est qu’une réplique dialectique vide de sens.
      Si la France est corrompu par les USA ou Israël on doit la défendre par nationalisme contre ces l’hyper-classe nomade, mais quand il s’agit de l’algerie ou du Maroc on doit se laisser faire sinon on est accusé de tenir un discourt victimaire.
      Je suis en total désaccord avec le président Soral à ce sujet.
      Il faut reconnaitre que cette hyper-classe qui corrompt la totalité de l’occident depuis plus de deux siècles se sert de pays (comme la France entre autre) comme ils se serviraient d’outils ou d’esclaves pour corpmpre d’autres pays pour s’accaparer encore toujours plus de richesses.
      Pour terminer je tiens à donner mon avis existentiel sur le monde ici-bas : l’ "honnorabilté" du combat nationaliste
      n’a d’égal que son inefficacité. En effet combattre l’hyper-classe par l’etat-nation qu’il contrôle entièrement est peine perdu. Le vrai combat doit se mener sur l’exigence absolu et non-négociable de "la" vérité pour tous ( tous les français si on vit en France et pareillement n’importe óu dans le monde). C’est un travail énorme qui demande le dévouement á temps plein de milliers de gens.
      Croyez-vous que si tous les votants de france connaissaient le vérité sur la réalité politique du pays flamby aurait été élu ?

       
    • #148045

      sioniste colonisateur ? Quel rapport dans le cas présent ?

       
    • #148054
      Le Mai 2012 à 14:22 par Peter Sellers Pour un mea culpa sans culpabiliser
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Je suis d’avis qu’on n’ est pas responsable de ce qu’on fait nos prédécesseurs...
      Cependant le revisionisme sur les méfaits de la colonisation est insupportable.
      Concernant les infrastructures : en regardant une carte de Paris par exemple, on s’aperçoit qu’au niveau des axes routiers, des voies de transport, lignes de chemin de fer, on a comme une toile d’araignée.... Comme un cœur, de grandes artères et des millions de vaisseaux sanguins qui viennent alimenter ici un zone commerciale ou industriels et d’autres géographie d’échanges si profitable au peuple...
      Maintenant regardons une carte de l’Afrique noir : il y des voies de chemin de fer qui vont de l’intérieur des terres vers les cotes pour rejoindre la mer... Tous les axes d’échanges ont été fait pour exploiter les terres... A ce jour le développement ( quand il existe ) ne peut se faire qu’à partir de ce qui existe... Aujourd’hui des pays frontaliers on peut d’échange voir aucuns avec leurs voisins a travers les terres... TOUT ce fait presque en retournant au cotes... Alors qu’à 100 km a vol d’oiseaux il a une région voisines qui produit tel choses ils doivent avoir recours a une importation parfois d’un autre pays pas du tout frontalier. Ça c’est l’état de la coopération, les échanges commerciaux entre pays voisin en Afrique... un vrai bordel géographique !!!!

       
    • #148060
      Le Mai 2012 à 14:54 par Peter Sellers Pour un mea culpa sans culpabiliser
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      @A.F je parles du poste fdj
      Car je pense que faire du revisionisme historique avec comme cache-sex (en érection) on parles des bien fait de la colonisation en niant tout les tenants et aboutissants y-a subterfuge... Une arnaque comme le sionisme qui tente de faire croire que les principales victimes (les colonisés) sont les agresseurs ?

      Parcequ’il faut poser les questions au algériens du forum ?
      La France a-t-elle vidée les caisses avant de partir ?
      Le paysan avec son compte postal de l’époque... es-qu’il l’a eut dans le cul ?

       
    • #148103

      Bonjour à tous,

      Je tiens à répondre à tous les hystériques qui sévissent sur ce site et qui utilisent les méthodes du colonialisme israélien concernant l’Algérie. Il faut arrêter de fréquenter les sites pro OAS...

      Quoique vous puissiez penser de ce pays jeune et dynamique, je suis le fier descendant d’une lignée berbère !!! Aucun envahisseur n’aura réussi à nous soumettre !!! 2012 chers amis, et je parle encore berbère, mon fils le parlera, ainsi que ces enfants !

      Les romains ont échoué, les vandales ont échoué, les arabes ont échoué, les turcs ont échoué, les français ont échoué... Tous ces envahisseurs ont essayé d’éradiquer notre civilisation, mais ma culture est intacte et elle est le fruit d’une transmission millénaire ! La langue que je parle est exactement la même que celle que parlait mes illustres ancêtres Massinissa, Saint Augustin et la reine Damya...

      Modérateur, soyez honnête intellectuellement, et validez ce message !

       
    • #148186

      .



      L’Algérie...Le grenier a blé de la France...



      Ben voyons...d’un côté une production annuelle aujourd’hui de 1 million de tonne et de l’autre 36 millions de tonnes ce qui en fait le deuxième producteur mondial après les USA...

      Je vous laisse deviner lequel des deux pays produit le plus de blé, et ce depuis des siècles...
      .

       
    • #148360
      Le Mai 2012 à 22:31 par Frankensteiner
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Ben voyons...d’un côté une production annuelle aujourd’hui de 1 million de tonne et de l’autre 36 millions de tonnes ce qui en fait le deuxième producteur mondial après les USA...

      Je vous laisse deviner lequel des deux pays produit le plus de blé, et ce depuis des siècles...



      Oui l’Afrique du Nord a été dans le temps le grenier de l’Europe, et ce depuis les romains...

       
    • #148550

      .
      L’Algérie (qui n’existait pas à cette époque) a peut être été le grenier à blé des romains (en fait c’était surtout l’Égypte) mais elle n’a jamais été le grenier à blé de la France.
      .

       
    • #148768
      Le Mai 2012 à 20:20 par Frankensteiner
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      j’ai dit l’Afrique du Nord... et non pas l’Algérie... je n’ai pas dit la France j’ai dit l’Europe jusqu’à preuve du contraire Rome est en Europe... donc avant de jouer l’aigri au point de ne pas vouloir reconnaitre des faits essaye de percevoir les subtilités d’un texte !!

      d’ailleurs le coup d’éventail du dey d’Alger a pour origine un impayé d’approvisionnement en blé

       
    • #148841
      Le Mai 2012 à 21:55 par Peter Sellers, une triste affaire pour les gens ordinaires
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      @dede75, tu n’y crois pas ? Algérie : grenier a blés de la France ? Les grands groupes céréaliers en France sont deuxième producteur mondiale ? Le rapport avec l’agriculture fertile d’Algerie de l’époque ?... les rapatriés de la famille te dirais abrutis finis, car ils savent ce qu’ils ont perdus, ils en pleurs encore... une terre ou tous pousse... la guerre s’est si mal terminée, avec l’OAS.
      Très bien j’m’en fout que tu prétends ne pas y croire...
      J’ai même entendu dire que la France vychiste libre faisait importer TOUTE les productions agricoles d’Algérie... Pendant que les algériens (pas les colons) creuvaient la dale... ils mageaient des indigerables graines d’oiseaux... Les vieux magrebins ne parlent pas... A moins de savoir y faire... Ces famines paysannes auraient même nourris les
      sentiments révolutionnaire du peuple... comme quoi même le ventre creux on peut réfléchir sur sa condition ?

      Ps : il y a urgence, il faut parler au shibanis ils ne parlent pas... modestes et humbles des vieux kabyles comme nos vieux paysans.

       
    • #148950
      Le Mai 2012 à 23:06 par Peter Sellers, making peace is a moral imperative : you fools
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Pendant la deuxième guerre mondiale l’algérien était devenu herbivore il mangeais du millet (graines d’oiseaux).

       
    • #148998

      @dede75
      renseigne toi bien le coup d’evantail du deys d’Alger dans le visage du consul de France etait du a une dette de la france sur justement l’approvisionnement en blé par l’algerie pour les campagnes de napoleon
      c’est un "certain" bacri qui servait d’intermediaire en l’algerie et la france

       
  • #147847

    C’est un tissu de conneries. Quand les Français sont partis, les Russes sont arrivés en masse et ont équipé l’armée Algérienne. Ils ont pris le contrôle via les réseaux communistes. Ce ne sont pas les Français qui sont responsables de la situation actuelle en Algérie ... faut arrêter de fumer la moquette.
    Les vrais responsables sont autant Algériens qu’Enrico Maccias.

     

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    • #147894
      Le Mai 2012 à 04:41 par Peter Sellers
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Realpolitik ?

       
    • #148069

      je ne suis pas pour voir la ruine de la France je ne souhaite pas qu’il reste un pion de l’echequier mondialiste
      c’est le pays qui nous a vu naitre il faut le respecter mais son histoire a des failles que les "gaulois " ne veulent pas accepter quand il s’agit du debat France ALgerie
      moi j’ai deux etiquettes on peut me traiter de mondialiste c’est comme sa j’ai rien demander a personne j’ai deux pays et deux nationalité
      en tant qu’algerien je m’en fout d’avoir des escuses de l’un ou de l’autre la guerre est fini et je vois qu’on tourne plus facilement la page en algerie qui se tourne vers la chine la russie ou l’allemange qu’ici surtout dans les commentaires
      je pense que les francais de souche n’ont rien demandé a personne et qu ils ont raison de deffendre leur culture
      le probleme viens plus des pieds noirs et des juifs d’algerie comme l’harricot macias

       
  • #147864

    bonsoir,

    Marre de ces discours ou la securité Algérienne et son armée sont calomnié
    par les derniers parvenues.

    c’etait la bataille de deux idéologie ,une national et patriote algérienne ,et l’autre sous couvert de drapeaux étranger (Arabie saoudite ,Iran ,Soudan)beaucoup de sympathisant du FIS avait fait leur arme en Afghanistan(ce n’était pas des enfants de cœur)

    Cette guerre il fallait la faire et nous l’avons faites ,certes pas dans les règles de l’art,mais il faut parfois se salir les mains..Encore des pleurnichards et des droits de l’hommiste a la con.

     

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    • #148185
      Le Mai 2012 à 18:24 par Tony Montana
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Et on es pret à en faire d’autres si l’Algérie est mise en danger.Vive l’Algérie et vive la France ,n’en déplaise à ceux qui cherchent à foutre la merde entre nos deux nations.Quant aux pays du Golfe ,leur déclin ne saurait tarder,car ce sont des non-états voués à imploser tot ou tard.

       
  • #147915

    TOUT LE monde dit tout ce qui lui passe par la tete en ce qui concerne l’Algerie
    tu peux entendre de tous meme ce qui n’y ont jamais mit les pied ou alors parti depuis 50 ans
    ce qu sont partis depuis 50 ans c’est les specialistes de l’algerie
    j’ai pas pris la peine de lire l’article jusqu’ la fin parce que on devine tout en voyant la couverture du livre et le nom de famille de l’auteur

     

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    • #148130
      Le Mai 2012 à 16:47 par Peter Sellers
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      @Syphax, vous a-t-on déjà dit qu’il ne fallait pas juger un livre par sa couverture ? La situation Algérienne est sûrement complexe, elle a sûrement besoin de toute l’aide qu’elle peut avoir de ses amis et de ses enfants... Ses richesse doivent succiter les convoitises. Pour être honete je ne sais pas quoi pensé de votre attitude : ne pas vouloir lire l’article... mais vouloir en dire ce que vous en pensé...

       
  • #147992

    pour ceux qui disent qu’il n’y a pas de nationalisme algerien
    je leur propose de regarder les videos sur youtube des supporter lors du match contre l’egypte au Soudan
    maintenant en france ou on vis mieux est ce que les supporter francais auraient fais pareil pour le drapeau tricolore ????
    vous le savez ....

     

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    • #148173

      hahaha c’est sur chez nous la marseillaise se fait siffler et quand quelqu’un arbore le drapeau tricolore les gens le traite de facho, la france n’existe plus il faut etre honnete.....40 ans d’immigration et de bourrage de crane ont eu raison de cette nation !

       
    • #148882
      Le Mai 2012 à 22:21 par Peter Sellers, making peace is moral imperative : you fools
      Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

      Si des abrutis sifflent la marseillaise n’es-ce pas parce qu’ils n’ont pas identifié que "liberté, égalité, fraternité" c’est pas une arnaque mais une réalité... Une réalité qu’ils n’arrivent pas a faire leurs... Les responsabilités sont partagées, leurs attitudes, mais aussi et surtout une discrimination aliénante...

       
  • #148064

    il parle du fis mais est ce qu’il sait ou vit maintenant abassi madani le numero 1 du fils a DOHA au Quatar c ’est une etrange coincidence

     

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  • #148172
    Le 7 mai 2012 à 18:11 par Le Chaton
    Algérie : Les années de sang et les complicités de la France

    2 Questions :

    1) Pourquoi quand des islamistes attaquent la Libye ou la Syrie, ce sont des chiens de l’"Empire Atlanto-Sioniste" et quand ils attaquent l’Algérie, ce sont des héros révolutionnaires ?

    2) En quoi la corruption "brute" est-elle plus condamnable qu’un systéme dominé par la " Banque " qui n’est que de la corruption sophistiqué ?

     

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  • #148337

    il a raison les pays du maghreb est surtout l’algerie et le maroc font partis des rares pays au monde qui utilisent la meme langue depuis des millenaires
    less ottoman controlaient les ports de la mediteranee de tripoli jusqua a alger pour repoussé les espagnoles l’alphabet tamazigh et un des plus anciens au monde et demandé a un touareg si ils ont été colonisé toute leur histoire c’est un des peuples les plus libre aux monde merci les
    galo-romano-celto-vandalo-germano-sarazino-anglo -francais

     

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  • #148654

    E & R , à lire certains commentaires , la réconciliation c’est pas pour aujourd’hui, voir, pas non plus pour demain, perso, je suis complice de rien, je suis né en 1964, donc juste après et aujourd’hui la France est mal en point, juste pour dire que d’autres problèmes sont à résoudre plus urgemment, actuellement c’est le peuple de France qui n’a pas de pouvoir, c’est le peuple de France qui risque de rentrer dans un cycle de violence,c’est le peuple de France qui se trouve etre colonisé, mis à genoux, licratisé, manipulé par des sionistes Juifs . Alors, on se réconcilie,on se mobilise ? l’union ne fait-elle pas la force ?

     

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