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Anciens contre Modernes : vive controverse autour du projet de réorganisation des musées berlinois

L’annonce de la Fondation de l’Héritage culturel de Prusse de créer à Berlin un musée des Modernes en déplaçant les grands Maîtres anciens suscite une vive polémique dans le monde de l’art.

Au départ, il s’agissait d’une bonne nouvelle : de façon tout à fait inattendue, le Bundestag, le Parlement allemand, a débloqué dix millions d’euros pour rénover le musée Gemäldegalerie afin d’accueillir la collection d’Ulla et Heiner Pietzsch. Le couple a en effet promis de donner au Land de Berlin sa collection composée d’environ 150 œuvres surréalistes et de l’expressionisme abstrait, et estimée à 120 millions d’euros, à la condition expresse que celui-ci assure la pérennité des œuvres.

A l’annonce du parlement, la Fondation de l’Héritage culturel de Prusse, organisme qui chapeaute les dix-sept musées d’Etat de Berlin, a ainsi décidé de créer un « musée des modernes » qui abritera non seulement la collection Pietzsch, mais également les inestimables trésors de la Neue Nationalgalerie (notamment Dix, Grosz, Kirchner), qui restent dans les réserves par manque chronique de place. Les deux musées étant situés à proximité, un ensemble cohérent d’art moderne et contemporain serait développé dans le quartier du Kulturforum. Non loin de là sont également venues récemment s’installer des galeries majeures d’art contemporain telles qu’Esther Schipper, Isabella Bortolozzi ou bien encore Matthias Arndt.

Le hic ? La Gemäldegalerie, qui a ouvert en 1998, abrite actuellement une des plus importantes collections de peintures anciennes, datant du XIIIe au XVIIIe siècle, dont pas moins de dix-sept Rembrandt. Cette collection doit faire place aux tableaux modernes, pour aller s’installer dans l’Île aux musées, au musée Bode qui accueille actuellement les sculptures et l’art byzantin. L’idée d’Hermann Parzinger, Président de la Fondation de l’Héritage culturel de Prusse, était ainsi de rendre hommage à Arnold Bode, qui dès 1904, avait préconisé de rassembler peintures et sculptures. Mais l’espace n’étant pas illimité, il deviendrait nécessaire de construire un nouveau bâtiment sur l’Île aux musées pour pouvoir exposer l’intégralité des deux collections. A terme, en 2018, l’Île aux musées deviendrait un « Louvre » berlinois, un musée universel allant de l’antiquité jusqu’au XIXe siècle.

Lire la suite de l’article : lejournaldesarts.fr

 






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3 Commentaires

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  • #213844

    L’art dégénéré est devenu l’art d’État.

     

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  • #214213
    Le 3 septembre 2012 à 10:05 par Substance2004
    Anciens contre Modernes : vive controverse autour du projet de (...)

    Il faut d’abord bien comprendre ceci :
    Tout musée (attention à ne pas confondre avec une galerie, ce n’est pas la même chose) a des fonds qu’il ne peut malheureusement pas exposer mais, peut les réorganiser à tout moment (tout dépends en fait de la politique culturelle du directeur et de son programme et de la politique culturelle du ministère).

    Ici nous sommes dans un don qui augment la collection mais restreint la place.

    Ce que ne dit pas l’article (mais ce qu’il faut comprendre en fait ici), c’est que cette bataille est plus de l’ordre de l’esthétique (relation oeuvre et lieu d’exposition) et de l’accessibilité aux classiques plutôt que d’un refus total de la reconnaissance de ces oeuvres pas si récentes que ça par ces "opposants" aux modernes.

    En effet, bien qu’un musée comme le Louvre soit un fleuron du patrimoine Français, le Louvre n’a pas poussé tout seul et pouvait représenter à sa construction une certaine modernité d’une part par des progrès techniques et une esthétique toujours en évolution (imaginons un instant la Vénus de Milo ou la Joconde au Palais de Tokyo...). Si l’Homme a commencé a s’intéresser à l’esthétique, c’est en partie pour l’intérêt de l’histoire de sa civilisation (d’où l’émergence d’une histoire de l’art et donc d’une conservation et d’une exposition).

    Ce qui est donc regrettable dans cette affaire, c’est l’incapacité des pouvoirs publiques de trouver un lieu adéquat afin d’exposer ce don (un bon exemple est la reconversion de la gare d’Orsay sous Giscard en musée qui ne dénature rien à la beauté des Gauguin qui y sont exposés). Le problème ici est qu’ils veulent tout centraliser.

    Bien qu’on puisse critiquer la fameuse pyramide du Louvre de Mittérand, il ne faut pas oublier qu’elle permet avant tout au peuple de pouvoir accéder en masse aux oeuvres (avec malheureusement les moins bons spectateurs) et qu’il vira aussi un ministère qui y travaillait pour en exposer plus.

    En revanche, je rencontre moins de désapprobation et de colère de visiteurs ou de professionnels de l’art sur les sous-sols du Louvre qui sont devenus de véritables hypermarchés. Car ceci est intolérable pour l’image de notre pays.

     

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  • #214294

    La collection Pietzsch est d’une grande valeur.
    Cher Mansur, pour ta gouverne même les nationaux-socialistes avaient un jugement esthétique plus complexe que ce que l’Histoire des vainqueurs a voulu en retenir.
    L’expo de 1937 sur " l’art dégénéré " a créé de vives polémiques y compris parmi les idéologues du NSDAP.
    Goering et Goebells étaient attentifs aux évolutions de l’expressionnisme... Le peintre Emil Nolde a carrément été membre du Parti... Bref, l’histoire est toujours plus complexe.
    Qualifier ces œuvres de dégénérées pourquoi pas ? Mais cette qualification ne doit pas masquer une paresse intellectuelle et esthétique.

    Un peu de retenue ne ferait pas de mal.

     

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