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Areva repousse de 1 à 2 ans un projet de mine d’uranium en Centrafrique

Areva a repoussé de un à deux ans les travaux d’un important projet de mine d’uranium en République centrafricaine, en raison de la chute des cours du minerai après la catastrophe de Fukushima, a-t-on appris mercredi auprès du groupe nucléaire français.

Les travaux "de mise en exploitation" de la mine de Bakouma, qui renferme, selon Areva, au moins 32.000 tonnes d’uranium dans l’est de la Centrafrique, ont été repoussés en attendant une éventuelle remontée des cours, a déclaré à l’AFP un porte-parole du premier producteur mondial d’uranium.

"Mais il ne s’agit pas d’un abandon du projet" comme l’ont affirmé des sources centrafricaines, a-t-il insisté.

Depuis la catastrophe de Fukushima, qui a jeté une ombre sur l’espoir d’Areva de voir une "renaissance" du nucléaire dans le monde, le cours de l’uranium a chuté de près de 30%. Mercredi, la livre d’uranium valait 52 dollars, contre plus de 68 dollars début mars avant l’accident japonais.

Obtenue par le groupe dans le cadre de l’acquisition, critiquée depuis, du groupe minier Uramin sous l’ère Anne Lauvergeon en 2007, la mine de Bakouma se caractérise par la grande difficulté d’exploitation de son uranium, de l’aveu même d’Areva.

Environ 170 personnes travaillent sur le site, mais "l’essentiel" de l’emploi sera préservé, selon Areva.

Dans un communiqué diffusé par ailleurs, le groupe, désormais dirigé depuis juin par Luc Oursel, explique qu’en dépit de l’interruption temporaire des travaux de mise en exploitation, d’autres travaux "sur le traitement du minerai" se poursuivront à Bakouma.

Le groupe nucléaire français ajoute que "ces opérations, impératives avant le démarrage du projet, permettront de préparer la reprise de l’exploitation une fois que les conditions de marché se seront améliorées".

"Nous sommes convaincus que les conditions de marché de l’uranium redeviendront propices dans les deux ans à venir, une fois l’impact de Fukushima surmonté", estime Sébastien de Montessus, directeur général adjoint en charge des activités minières d’Areva, cité dans le communiqué.

"Ce gisement est prometteur, les ressources potentielles sont importantes. Il nous faut désormais améliorer le traitement de ce minerai", ajoute le responsable, qui s’est récemment rendu en République centrafricaine où il a rencontré le Président François Bozizé.

Areva a lancé des études pour le développement de ce projet minier depuis son implantation en République centrafricaine en 2007. Le groupe indique qu’il a consacré à ce jour plus de 70 milliards de francs CFA (106,7 millions d’euros) à "la mise en valeur" des ressources en uranium de la région de Bakouma.

Avec 32.000 tonnes estimées à l’heure actuelle (dont seule une partie pourra être récupérée), le gisement est considéré comme important par Areva, même s’il n’égale pas par exemple les 180.000 tonnes de ressources de la mine géante d’Imouraren au Niger.

76.000 tonnes ont été extraites en France lors de l’ère des mines d’uranium, et un peu plus de 100.000 tonnes depuis 1971 au Niger, un des principaux producteurs mondiaux, selon Areva.

Le groupe, qui doit présenter en décembre un plan de réorientation stratégique post-Fukushima, est présent sur toute la chaîne du nucléaire, de l’exploitation du minerai au traitement des déchets en passant par la construction des réacteurs.

En milieu d’après-midi, l’action Areva, groupe détenu à 87% par l’Etat, était en hausse de 0,47% à 20,21 euros, mais moins que le CAC 40 (+0,82%).

 






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