Triste sort des médias mainstream français, qui relaient en applaudissant la propagande israélienne, reprenant les éléments de langage de Tel-Aviv, jusqu’au nom aussi vaniteux que biblique de l’opération – Lion qui se lève –, alors que l’entité israélienne n’est rien, militairement et financièrement, sans l’Amérique.
La guerre nucléaire a déjà commencé
Dans toute la presse et les télés aux ordres, le mot d’ordre, c’est réussite totale, alors que les Israéliens ouvrent un quatrième front au Proche-Orient, après la Palestine, le Liban et la Syrie. Certains peinent à couvrir leurs cris de joie. On en est même à se poser des questions, alors que l’heure géopolitique est grave, sur une éventuelle flambée des prix du pétrole... Mention spécial au Figaro, le quotidien du Rafale :

La région entière est au bord de la guerre, mais ce qui compte, c’est le prix du plein avant de partir en vacances.
Un répit de courte durée ? Le carburant était particulièrement bon marché ces derniers mois dans les stations-service françaises, grâce à la baisse du prix du baril de Brent. Les prix exorbitants de l’année 2022, dans la foulée de l’invasion russe en Ukraine, semblaient oubliés. Mais dans la nuit de jeudi à vendredi, Israël a multiplié les frappes contre l’Iran, visant des installations militaires et nucléaires. La réaction du marché du pétrole ne s’est pas fait attendre : les cours de l’or noir se sont envolés de plus de 13 % dans la nuit, atteignant leur plus haut niveau depuis janvier.
L’Opinion, le journal néolib des marchés et de l’européisme, se demande même si cette solution finale pour l’Iran ne serait pas la bonne.

Solution à quoi ? On ne le saura pas, mais on devine aisément que c’est l’insoumission au sionisme, ou à l’axe américano-sioniste.
Le Monde, moins va-t-en-guerre que Le Figaro, ne retient pas son enthousiasme avec un titre fulgurant :

Il faut attendre la dernière ligne ?, non, pas un mot pour condamner cette agression, et les assassinats politiques ciblés associés au pilonnage des bases militaires et nucléaires de l’Iran. Le Monde, soudain, retrouve une sobriété perdue, mais une sobriété toute prosioniste. Les bombardements israéliens sont la conséquence du programme d’enrichissement nucléaire iranien, qui pourrait fabriquer quarante bombes atomiques à terme. Le narratif vient d’Israël, et c’est une logique implacable que personne ne pense à contrer.
« Depuis son arrivée au pouvoir en 1989, Ali Khamenei a œuvré pour faire de l’Iran une puissance régionale et atteindre le seuil nucléaire, en développant son programme nucléaire et un réseau de proxies [intermédiaires] au Proche-Orient, explique Arman Mahmoudian. Cependant, depuis octobre 2023, cet héritage est fragilisé par de lourdes pertes stratégiques : l’affaiblissement du Hezbollah, le renversement du régime de Bachar Al-Assad en Syrie, les pressions exercées sur l’Irak et le Liban pour limiter l’influence iranienne, ainsi que les récentes frappes israéliennes qui ont gravement endommagé les infrastructures militaires et nucléaires iraniennes. Ali Khamenei, qui a longtemps évité un conflit direct, risque de laisser le souvenir d’un dirigeant ambitieux, mais qui a sous-estimé ses adversaires, conduisant l’Iran à un affrontement majeur en un temps record et au prix d’un lourd sacrifice pour son peuple. »
Cette guerre israélienne est donc la faute des dirigeants iraniens. Nulle trace de condamnation, mais une grosse trace de justification. La guerre de décapitation du pouvoir iranien, pardon, du régime islamique, a commencé. Le Figaro accompagne le mouvement avec ce titre inoubliable :

Dans le texte, là encore, les assassinats politiques ciblés ne sont pas condamnés, ils sont justifiés. Pour Malbrunot, il s’agit d’un « symbole fort » :
Au-delà des bombardements des sites nucléaires, le symbole fort des attaques israéliennes de cette nuit en Iran est l’assassinat du général Hossein Salami, le chef des gardiens de la révolution, c’est-à-dire l’un des personnages les plus importants du régime iranien.
Le résultat de cette agression ? L’Iran a encore plus envie de terminer son programme nucléaire, mettant un terme aux négociations en cours, pour obtenir enfin la bombe, à la nord-coréenne, et disposer d’une dissuasion définitive. Quand on sait que le Pakistan a prêté des têtes nucléaires à l’Arabie, et que la Corée du Nord peut en prêter à l’Iran, on modère les cris de victoire de la presse française.
Pour justifier ses raids, l’armée israélienne affirme disposer de renseignements prouvant que Téhéran s’approchait du « point de non-retour » vers la bombe atomique. (France Info)
Officiellement, Netanyahou a voulu frapper l’Iran juste avant le point de non-retour ; en réalité, le point de non-retour vient d’être dépassé.
Dans le monde politique, ce n’est évidemment pas mieux : seule LFI dit le droit. Barrot, le paillasson de l’OTAN et d’Israël, a encore frappé.
Israël bombarde l’Iran mais selon notre Ministre des Affaires étrangères c’est Israël qui bénéficie du « droit à se défendre ». La France est salie à chaque fois qu’elle sert de paillasson à la propagande du criminel Nétanyahou.
Aucune hostilité vis-à-vis de l’Iran ne justifie… https://t.co/bTfHAJESyF
— David Guiraud (@GuiraudInd) June 13, 2025
Dans le monde militaire, sans surprise, CNews a trouvé un général français ultrasioniste :
Dans ce tas de fumier, la seule parole raisonnable vient du directeur de l’AIEA, Rafael Grossi :
« Cette évolution est profondément préoccupante. J’ai déclaré à plusieurs reprises que les installations nucléaires ne doivent jamais être attaquées, quels que soient le contexte ou les circonstances, car cela pourrait nuire à la population et à l’environnement. »