Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Bouteflika met fin aux ambitions d’un prétendant

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a pris une décision spectaculaire en écartant de la vie politique et institutionnelle son conseiller spécial, Abdelaziz Belkhadem, une personnalité de premier plan qui ne cache pas son ambition de lui succéder.

Les titres de la presse ne laissent aucun doute sur l’ampleur de cette décision inédite : « Bouteflika bannit Belkhadem » (Le Soir d’Algérie), « Belkhadem excommunié » (El Watan), « Bouteflika efface Belkadem » (Echorouk), « Bouteflika veut enterrer Belkhadem », (Liberté).

La mise à l’écart de ce dignitaire a été annoncée mardi par une source de la présidence, citée par l’agence de presse APS, au moment où le chef de l’État présidait un Conseil des ministres. M. Bouteflika « a pris un décret en vertu duquel il a mis fin aux fonctions de M. Abdelaziz Belkhadem en qualité de ministre d’État, conseiller spécial à la présidence de la République ainsi qu’à toutes ses activités en relation avec l’ensemble de structures de l’État », selon cette source.

Il a été par ailleurs demandé au secrétaire général du Front de libération nationale (FLN), au pouvoir en Algérie, de « mettre fin aux fonctions de M. Belkadem au sein du parti et d’interdire sa participation aux activités de l’ensemble de ses structures », selon la même source.

Des « fautes graves »

Aucune explication n’a été immédiatement fournie à cette décision brutale, mais selon presse, M. Belkhadem a été démis pour « avoir commis des fautes graves ». Il se serait rendu coupable d’avoir pris part lundi, sans l’aval de la présidence, à l’université d’été du parti islamiste du Front du changement en présence de figures de l’opposition, notamment M. Benflis, principal rival de M. Bouteflika à la présidentielle d’avril, selon le quotidien Echourouk, qui cite des sources gouvernementales.

Il lui est également reproché de ne pas avoir approuvé la participation de l’Algérie aux cérémonies du 14 juillet sur les Champs-Élysées, à Paris, considérée par M. Bouteflika comme « un hommage » rendu par la France aux victimes algériennes de la Première Guerre mondiale, selon un dirigeant du FLN cité par le journal Ennahar.

M. Belkhadem, un islamo-conservateur surnommé par la presse « barbe FLN », n’avait pas caché ses ambitions de succéder à M. Bouteflika si ce dernier ne s’était pas présenté à un quatrième mandat en avril dernier. Il est considéré comme une figure politique de premier plan en Algérie, après une carrière entamée en 1977 comme député au sein de la première Assemblée nationale sous le régime de l’ancien parti unique du FLN.

Il a ensuite dirigé l’Assemblée nationale entre 1990 et 1991, au moment de la victoire du Front islamique du Salut (FIS, dissous) aux premières élections législatives pluralistes du pays, dont l’annulation par les militaires avait entraîné l’Algérie dans une décennie de guerre civile qui a fait 200 000 morts. M. Belkhadem s’était à l’époque prononcé pour la poursuite du processus électoral, s’attirant les foudres des dirigeants de l’armée.

Après une traversée du désert de près de huit ans, M. Bouteflika, dès son arrivée au pouvoir en 1999, remet en scelle celui qui deviendra son homme de confiance en lui octroyant d’importantes responsabilités : ministre des Affaires étrangères de 2000 à 2005, représentant personnel du président de 2005 à 2006 et enfin chef du gouvernement de 2006 à 2008. En 2005, il prend les rênes du FLN après la chute de l’ancien secrétaire général et ex-Premier ministre Ali Benflis, à l’issue d’un bras de fer entre ses partisans et ceux du président Bouteflika, qui se disputaient le contrôle du parti dans la perspective de la présidentielle de 2004.

Déboires

Les déboires de M. Belkhadem commencent en avril 2012 quand une majorité des membres du comité central du FLN réclament son départ, l’accusant notamment de vouloir garder la mainmise sur le parti en prévision de la présidentielle d’avril 2014. Ses détracteurs ont fini par avoir le dernier mot en l’évinçant de la tête du parti, dont M. Bouteflika est le président d’honneur, lors d’une réunion houleuse fin janvier 2013.

Sa nomination comme conseiller spécial du chef de l’État à la mi-mars, peu avant le lancement de la campagne pour l’élection présidentielle du 17 avril, remportée par M. Bouteflika, perçue un temps comme la fin de sa disgrâce, n’était en fin de compte qu’un peu de répit dont a bénéficié M. Belkhadem avant la mise à mort de son ambition présidentielle. Privé de la machine électorale du FLN, M. Belkhadem aura du mal à engager une quelconque bataille électorale.

Voir aussi, sur E&R :

 






Alerter

5 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

  • #947350
    Le 28 août 2014 à 14:07 par amar rabah
    Bouteflika met fin aux ambitions d’un prétendant

    Nous ne sommes pas particulièrement des soutiens inconditionnels du président Bouteflika , mais cette fois vraiment , il vient de prendre la meilleure décision en limogeant et en humiliant publiquement cette racaille opportuniste de la pire espèce .... Belkhadem : ancien et médiocre apparatchik stalinien du FLN parti unique durant une décennie ( sans avoir jamais cru en les principes idéologiques du FLN historique et au nationalisme algérien ) alors qu’il était au sommet de ce parti et président de l’assemblée Nationale FLN en 1991 , et au moment du triomphe électoral du Front islamique , il retourna tout à coup sa veste à 360 degré en se laissant pousser une barbichette FLN et en s’alliant avec le parti wahabiste du FIS dont les tueurs sadiques ont décimé 200 000 algériens innocents ... Après la défaite du parti wahabiste et leurs phalanges terroristes, il retourna encore sa veste à 360 degré en mettant du caca sur sa barbe , pour se retrouver à la tête du FLN , sous l’impulsion de Bouteflika dont il était une sorte de domestique politique et l’un de ses clients les plus notoires ( c’est Belkhadem qui l’avait encouragé à changer la constitution pou ses 3 eme et 4 eme mandat présidentiel )... Agent saoudien notoire ,, ayant plusieurs biens dans ce pays , il vient de se faire limoger par Bouteflika qui a surement senti une quelconque trahison commise par ce sombre et dangereux personnage opportuniste, sans principes et sans conviction ....Bravo Bouteflika !

     

    Répondre à ce message

    • #947674
      Le Août 2014 à 17:47 par salimtourcoing
      Bouteflika met fin aux ambitions d’un prétendant

      tu taf directement pour le fln ? ou c est la securite militaire qui te paie ? les 200 ooo victimes du fis.......tu place ou tous les morts victimes des coups tordu de l armée ?

       
  • #947932
    Le 28 août 2014 à 20:16 par amar rabah
    Bouteflika met fin aux ambitions d’un prétendant

    @ Salim de Tourcoing
    Le FLN historique , oui , c’est un honneur , le FLN de Belkhadem à la poubelle .. plutôt vivre comme citoyen sous la république algérienne que vivre en "Djaria" (pute islamique ) sous un émir saoudien ou à Tourcoing comme un RMIste "islamique" qui vit du secours Catholique et insulte les "Kouffars (les "Mécréants " ) qui lui remplissent sa gamelle ... Quelle suprême veulerie ... Chacun choisit comment être algérien ... Certains , surtout les islamistes wahabistes "algériens " ( plutôt nés d’un sperme algérien ) qui puent la haine et la mauvaise foi , qui insultent leur pays , vivent chez les gaulois et leur polluent leurs beaux paysages et rêvent d’être des mercenaires ( ou des Geishas ) chez leurs maitres saoudiens , franchement ceux -là , c’est trop pour eux ... le monde les vomit jusqu’aux viscères , ils sont notre seule honte

     

    Répondre à ce message

    • #948111
      Le Août 2014 à 22:12 par seif
      Bouteflika met fin aux ambitions d’un prétendant

      je suis désolé mais tu as perdu ta crédibilité en imputant les 200 000 morts uniquement au FIS
      le FLN c’est du vent, il n’y que les intérêts qui importent pour tous les membres de ce parti

       
  • #949427
    Le 30 août 2014 à 03:07 par slim
    Bouteflika met fin aux ambitions d’un prétendant

    comment on peut s’étonner aprés qu’on puisse déclencher des révolutions colorés dans ses pays corrompus ? Nettoyez votre crasse, baptisez vos appareils sur une base solide égalitaire et démocratique, donnez la parole à vos opposants, indépendance des trois instances executif, judiciaire et législatif !! voilà le meilleur moyen pour lutter contre la main mise américaine ou saoudienne ... Tous ses régimes n’ont aucune légitimité, c’est une bande de mafieux qui y gouverne, très facile à déstabiliser.

    La Tunisie est un bon exemple qui a réussi (le seul même) !! Pourquoi ? parceque la plupart des partis de l’opposition à ben ali (laique et islamiste) se sont mit d’accord sur une base communedepuis le 18 octobre 2005. Il y a eu des alliance entre les modérés, la bipolarisation islamiste/laique a été contrôlée par une élite qui est plus ou moins consciente des enjeux futurs (contrairement à l’égypte), car la vrai bipolarisation doit être entre démocrates et anti-démocrates.. En Égypte la gauche qui a participé au renversement de Morsi est en prison aujourd’hui pour ne pas concurrence le général sissi. Or les tunisiens ont vécu cette expérience 20 ans en arriére , quand les gauchistes qui ont soutenu ben ali contre ennahdha se sont retrouvé à leurs tour en prison.

    Boutef and Cie semblent garder le même cap que guaddafi saddam et bachar. "La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent." Albert Einstein.

     

    Répondre à ce message