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Bruno Patino, un "bébé Minc" responsable de la propagande dans les médias audiovisuels publics

On l’a présenté longtemps comme un « bébé Minc », au même titre qu’Alexandre Bompard, patron de la Fnac. Mais le nouveau directeur des programmes de France Télévisions s’est affranchi peu à peu de son mentor.

Âgé de 47 ans, Bruno Patino a toujours une tête de grand adolescent à la mèche rebelle, auquel tout semble réussir. Il a construit sa réputation dans le numérique à la tête du Monde Interactif. Gérant le site du quotidien comme une start-up, il l’a hissé au rang de premier site d’information français.

Sa proximité avec Alain Minc lui vaut d’être nommé, en 2008, directeur de France Culture. En 2010, Rémy Pflimlin fait appel à lui pour développer les activités numériques du groupe de télévision, qui est notoirement en retard sur Internet. (Le Monde, 28 janvier 2013)

Il y a des gens peu connus, dont la fonction officielle n’est pas vraiment définie, mais qui pèsent lourd dans le Système. En fait, à l’image de la dichotomie entre pouvoir visible et pouvoir invisible, deux organigrammes se chevauchent, et se croisent parfois : celui des hommes dans la lumière, et celui des hommes de l’ombre. Par exemple, dans les années 30, les vrais dirigeants communistes français faisaient l’aller-retour entre Paris et Moscou, où les attendaient les autres représentants du Komintern, avant que Staline n’élimine le projet révolutionnaire et ses hommes dans les autres pays.

 

Les exemples du double organigramme de pouvoir abondent, il n’y a qu’à se baisser : la paire Rumsfeld-Cheney aux États-Unis depuis les années 60, derrière quelques présidents plus ou moins puissants, Bush père et Trump étant les plus indépendants, jusqu’à la dégringolade finale avec la marionnette Biden. Qui commence à faire l’objet d’une Hillary, c’est-à-dire de doutes sur son véritable aspect public...

 

 

Ces marionnettes sont par définition remplaçables, et jouent le rôle que les marionnettistes, qui n’obéissent pas aux lois (puisqu’ils les font contre les gens et à leur avantage), leur demandent de jouer. Macron est ainsi dans la main des Rothschild, du CRIF et d’Attali, si l’on estime qu’il y a des différences entre la haute banque, la communauté juive organisée et la courroie de transmission du pouvoir sioniste auprès des présidents successifs de la République française depuis 40 ans.

 

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L’attelage du pouvoir profond français
depuis 1981

 

Le concept de double organigramme s’applique donc dans les partis politiques, dans le pouvoir visible (gouvernemental et même élyséen), mais aussi dans le domaine culturel. Delphine Ernotte, la présidente falote de France Télévisions, n’est qu’un homme de paille (en 2015, elle place Dana Hastier [1] à la tête de France 3 et Michel Field à celle de France 5). Après la parenthèse Field (Michel), Delphine est secondée – en réalité, c’est l’inverse – par le jeune commissaire politique Stéphane Sitbon-Gomez, qualifié par la presse aux ordres de « génie de la politique » et de « Mozart des Verts ». En vérité, il est là pour accélérer le projet d’éviction du mot France de France Télévisions en s’attaquant, sous des prétextes de réduction des coûts, à ce qui est encore trop français (Télématin, La Maison France 5) sur les chaînes du groupe public.

Et c’est bien d’évoquer le SPA (le service public audiovisuel) car l’influenceur [2] culturel de toute cette nébuleuse, dont personne ne connaît les effectifs réels, s’appelle Bruno Patino. Il y a les livres pour écrivains, destinés à ceux qui écrivent plutôt qu’au grand public, et il y a les politiques pour politiques. Patino fait partie de cette clique aussi réduite que discrète, dont l’ambition n’est pas de saturer l’espace médiatique. Au contraire. Même s’il faut parfois un poste de commandement officiel.

 

 

La photo de Paris Match montre l’univers culturel idéal de BP : Bach pour la distinction (le PDG de TF1 Patrick Le Lay était fan d’opéra), Cabrel pour le grand public amateur de variétés, Manset pour un public plus exigeant, Dylan pour l’international et Simon pour la distinction à l’international. Un vrai dépliant de bien-pensance culturelle !

Néanmoins, on devine un homme qui regarde souvent ailleurs. Du côté de l’Amérique des années 60 - 70, société contestataire, éprise de liberté, de musique et de poésie. Bruno Patino, un redoutable politique qui masque ses aspirations beatnik…

(Cliquez ici si le lecteur de France Inter déconne)

 

Un apparatchik contestataire choisi par tous les Élus

Certes, BP est le vrai patron d’Arte depuis 2020 (il a été élu président du directoire d’Arte France en remplacement de Véronique Cayla, le conseil de surveillance d’Arte étant composé de BHL et des deux présidentes de Radio France et France Télévisions, Sibyle Veil et Delphine Ernotte), et son parcours est celui d’un apparatchik du média unique, comme le résume Wikipédia :

Il a travaillé dans plusieurs médias : livre, presse quotidienne, presse magazine, radio, télévision et Internet. Directeur éditorial d’Arte France depuis 2015, après avoir été directeur de la station de radio France Culture et de l’École de journalisme de Sciences-Po, puis responsable du numérique à France Télévisions, il devient président du directoire d’Arte France à compter du 5 juillet 2020. Bruno Patino est depuis le 1er janvier 2021, président d’ARTE GEIE.

Son CV détaillé donne le tournis et ferait rêver n’importe quel étudiant de Sciences Po : ONU (à New York), Canal+, Le Monde, Cahiers du cinéma, Télérama, France Culture, France Télévisions, IEP, Arte... et encore, on ne met pas les fonctions. Pas étonnant que la sotte obséquieuse Sonia Devillers lui consacre des portraits dithyrambiques sur France Inter.

Derrière cette allure d’éternel adolescent, une sorte de Grand Duduche libéral-libertaire, Patino cache mal son appétit de pouvoir dans la hiérarchie qui compte. S’il prend du galon dans le SPA, c’est pour faire basculer la télé publique dans le numérique, car au fond, c’est un tueur de coûts, pas un culturel. De la même façon que ce pauvre Blanquer, maqué par sa nouvelle compagne, a pour fonction de faire basculer le service public éducatif (le SPE) dans le tout numérique, et virer accessoirement des centaines de milliers de profs surnuméraires, fermer les écoles (comme les casernes dans les années 90), et économiser des milliards sur le premier budget de l’État (50 milliards).

« Mon invité, Bruno Patino, dirige les programmes français d’Arte, après avoir chapeauté ceux de tout France Télévisions. Mais aussi de France Culture. Et puis il est passé par Le Monde et par Télérama. Et partout, partout, il a cassé la tête de ses équipes, des journalistes et du public avec la révolution numérique. Pendant des années, il a évangélisé. » (Sonia Devillers)

Un rebelle qui demande à nettoyer les réseaux sociaux

C’est donc à Patino qu’on doit les nouveaux programmes antifrançais sur le SPA et la netflixation à venir de ce même SPA. Mais aussi la pression au « nettoyage » sur les réseaux sociaux. Voici ce qu’il énonce dans L’Instant M de Devillers, le 11 avril 2019 :

« Malgré tout, Twitter et Facebook ont essayé de faire un peu de ménage, surtout de limiter un peu, de signaler les tweets pour Twitter, de limiter un peu le parage et l’accélération d’un certain nombre de messages les plus, on va dire les plus fous, ça a pas été le cas de YouTube, qui est resté plutôt comme avant dans cette élection. Mais on voit bien quand on demande aux plateformes ou quand elles-mêmes s’imposent le fait de faire un peu de nettoyage et un peu de ménage, si j’ose dire, ça ne résout pas le fond de l’affaire qui est cette accélération permanente des messages les plus outranciers possibles. »

 

C’est donc cet éternel ado pseudo-beatnik féru de rébellion US des années 60 – et propulsé par Minc [3] – qui donne le « la » depuis des années dans les médias de service public et qui demande aux réseaux sociaux, où résiste encore une certaine liberté, de faire le « ménage ».

Certes, il ne dicte pas les programmes lui-même mais en bon chef d’orchestre, dirige les musiciens. Et la musique finale, non seulement tout le monde la connaît, mais de plus en plus de Français la fuient : l’audience du SPA chute de 10 % par an, et c’est inéluctable.

Le problème est simple : les jeunes ne regardent plus cette télé de merde et n’écoutent plus ces radios de merde. Dans 20 ans, tout au plus, ces groupes économiques devront avoir migré totalement sur le numérique pour survivre. Ils seront alors à « égalité » avec tous les sites d’information ou de divertissement existants, et on ne parierait pas sur leur survie assurée, malgré tout l’argent et les moyens du Système.

Pendant ce temps, Patino continue son travail de sape mondialiste, effaçant des programmes ce qui fait trop « France » pour les mondialiser. Son équation à résoudre : comment conserver la puissance propagandiste des médias audiovisuels publics dans un contexte de défiance généralisée à l’encontre de l’information et des autorités officielles ?

 

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Notes

[1] « Je me sens très française, avec un grand attachement à Israël, où je vais souvent, dit-elle. En revanche, je n’ai pas une grande passion pour la Roumanie. Il y a la tache de la Seconde Guerre mondiale et d’un régime collaborationniste. »
Dana garde un souvenir ému de son enfance :
« J’ai vécu à Tel-Aviv de mes 4 ans à mes 8 ans. Je me souviens du sable par terre, d’un sentiment de liberté. Les meilleurs souvenirs de mon enfance. »

[2] On parle ici d’authentique influenceur, par les idiots à durée de vie réduite d’Instagram ou Tik Tok.

[3] « Bruno Patino, il l’aurait bien vu à la tête de Radio France. Nicolas Sarkozy l’a trouvé trop jeune et lui a préféré Jean-Luc Hees. Lequel sera reçu par l’ami du président avant sa nomination », écrit Le Point le 22 juillet 2009)

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