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Cette crise de l’euro qui n’en finit plus

par Laurent Pinsolle, porte-parole de " Debout la République"

Cette semaine, le CAC 40 a touché un nouveau plus bas depuis le printemps 2009 avant de rebondir. Les cours des banques jouent au yoyo, baissant de 10 à 15% le lundi avant de remonter dans de mêmes proportions le lendemain. La crise terminale de la zone euro est-elle pour demain ?

Une situation qui se tend dangereusement

Tout d’abord, il n’est pas inutile de préciser que cette crise est bien une crise de la zone euro et de la monnaie unique. En effet, les pays européens qui n’en font pas partie sont pour l’instant relativement protégés des tumultes financiers. La Grande-Bretagne emprunte désormais moins cher que la France alors qu’objectivement sa situation est moins bonne que l’Espagne, dont la dette et les déficits publics sont moins importants qu’ils ne le sont à Londres. Idem pour les pays nordiques.

Deux fronts dangereux sont ouverts. Tout d’abord, la Grèce, où le déficit et la dette sont hors de contrôle malgré le plan du 21 juillet. L’effondrement du PIB (-10% depuis 2010) fait plus que compenser les économies réalisées par les différents plans d’austérité. La troïka doit très prochainement décider si la dernière tranche du plan du printemps 2010 sera accordée, faute de quoi le pays serait en cessation de paiement, option désormais ouvertement évoquée à Berlin.

Pour l’instant les autorités grecques n’évoquent pas cette option mais la saignée du pays pourrait bien un jour mettre cette alternative sur la table. Le second front, peut-être le plus dangereux est italien. Si la BCE avait réussi à faire tomber les taux longs à 5% après un pic largement supérieur à 6% cet été, ils sont repartis à la hausse, à 5.6%. S’ils dépassent le cap des 7%, alors la situation serait hors de contrôle du fait de la taille de la dette Italienne (1900 milliards d’euros).

Vers la fin de l’euro

En effet, l’Allemagne peut accepter d’aider la Grèce car le coût est finalement relativement modéré par rapport aux enjeux et à l’effet domino que cela produirait. L’engagement du pays au sein du FESF représente environ 8% du PIB tout de même, mais cela peut éviter un effondrement complet du système financier. Malgré tout, on constate déjà qu’Angela Merkel a le plus grand mal à faire passer les différents plans qui sont pourtant les produits du FESF.

C’est pourquoi il est aujourd’hui quasiment certain que si l’Italie n’arrivait plus à se financer sur les marchés du fait d’une explosion des taux longs, il serait impossible de trouver des financements à la hauteur des enjeux, le coût (non négligeable) d’une explosion de l’euro devenant alors nettement moins important pour l’Allemagne que le coût de son maintien. Cela est d’autant plus clair que le récent arbitrage de la Cour de Karlsruhe interdit explicitement les euro obligations.

Bref, la bataille finale de l’euro approche. Elle pourrait avoir lieu dans quelques jours ou quelques semaines, ce qui confirmerait les prévisions de Jacques Sapir et Emmanuel Todd, pour qui la monnaie unique ne passera pas l’année. A moins que les interventions de la BCE et le retour du calme sur les marchés (du fait de cours objectivement très bas) n’aboutissent à une pause relativement durable mais qui n’en sera pas moins illusoire tant les ingrédients d’une crise terminale sont réunis.

Cette crise perpétuelle de la zone euro depuis trois ans a un mérite : elle démontre que la monnaie unique est profondément dysfonctionnelle. Et il faut sans doute en passer par là pour faire comprendre que le retour aux monnaies nationales ne pourra pas être plus terrible que ce que nous fait vivre l’euro…

 






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2 Commentaires

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  • #46175
    Le 16 septembre 2011 à 16:39 par christian steinmann
    Cette crise de l’euro qui n’en finit plus

    La situation est momentanément calme. C’est le propre des descentes en palier. Les scaphandriers connaissent bien le processus. Les machines ont pris le relais pour maintenir le malade cliniquement vivant. La troïka est à la manoeuvre. Quelques mesurettes d’accompagnement ont été décidées pour gagner du temps. C’est que Merkel et Sarkozy ont juste des élections à perdre. Donc de gagner du temps jusqu’au printemps prochain pour juste éviter le naufrage total de leur parti. La Gôche n’a pas de politique de rechange. On va poursuivre sur la voie du libre échange, de la financiarisation et de la récession. Les états sont à présent rincés, essorés, vidés. Reste plus que la BCE. Qui refuse de payer parce que simplement elle ne peut plus payer. La Grèce va donc tomber. Personne ne sait vraiment quand. Un truc d’astrologue. Elle va tomber dans pas longtemps. Sa chute va en entraîner d’autres. Bernanke s’est déplacé en Pologne. Comme se déplacent les vautours qui ont repéré une carcasse. L’inquiétude est partout. L’écroulement bancaire qui va se produire c’est le retour à l’araire en 5 jours. Plus de carte bancaire, plus de chèque, juste le liquide égaré dans nos poches... Ça va saigner... Une vraie boucherie que je vous dis...

     

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  • #46240
    Le 16 septembre 2011 à 21:07 par Théophile
    Cette crise de l’euro qui n’en finit plus

    Le casse du millénaire, après avoir ruiné les yankees, les cent (sans) familles rachètent leurs dettes pourries via les banques européennes, le plan est maintenant de nous dépouiller à notre tour par cet artifice. Tout politique qui accepte ce racket est complice de la guerre à venir. L’unique solution est de refuser de cracher au bassinet (c’est comme pisser dans un violon), de laisser couler toute banque en difficultés, et de nationaliser celles qui "déposent leur bilan". Comme ce ne sera pas fait, descendez femmes et enfants dans les caves, affutez vos baïonnettes et chargez vos fusils.

     

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