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Comment Sarkozy et Hollande s’adressent au lobby israélien

Surenchère. Oumma vous propose de visionner l’intégralité des récents discours édifiants de Nicolas Sarkozy et François Hollande à destination de la mouvance sioniste.

La semaine dernière, Oumma vous relatait les dernières péripéties de l’ex- « lobby tunisien », groupe auto-dissous de personnalités hexagonales qui firent preuve de la plus grande indulgence envers le régime despotique de Ben Ali. Aujourd’hui, retour sur ce qu’il est convenu de dénommer le « lobby israélien » à travers deux illustrations d’actualité.

Par un concours de circonstances, deux éminentes figures de la vie politique française viennent de se succéder pour courtiser, de manière particulièrement déférente, les partisans inconditionnels d’Israël. Oumma a repéré les vidéos intégrales – récemment mises en ligne – de discours tenus par Nicolas Sarkozy et François Hollande. En 2003, les deux hommes s’étaient déjà réunis pour soutenir le régime de Tel-Aviv en butte à la critique internationale.

 

 

Dix ans plus tard, les rôles sont différents. L’ancien chef de l’État s’exprimait – le 22 mai – depuis la ville israélienne de Netanya à l’occasion de la remise d’un diplôme honorifique. Quant à l’actuel président de la République, c’est depuis le second congrès des communautés juives de France, organisé hier [2 juin 2013] à Paris, qu’il fit connaître ses déclarations. Cet événement s’est tenu en présence de l’ambassadeur d’Israël et sous les auspices de Joël Mergui, président du Consistoire. Fin 2011, lors d’une rencontre avec Benyamin Netanyahu, Joël Mergui, partageant la tradition appliquée par l’actuelle direction du CRIF, déclarait vouloir « accentuer les liens de la communauté juive avec Israël ». À l’instar de l’organisme dirigé par l’impétueux Richard Prasquier (et bientôt Roger Cukierman, moins ouvertement pro-israélien), le Consistoire s’inscrit, par les déclarations de son président et au-delà de son rôle strictement religieux, dans la mouvance constituée des groupes de pression axés sur la défense et la consolidation de l’idéologie sioniste.

Une demi-heure chacun

Voici le discours – ou plutôt l’étonnante déclaration d’amour – de Nicolas Sarkozy à destination des Israéliens et des Français résidant en Israël. La vidéo a été mise en ligne jeudi dernier par Stéphane Aknin, membre de la « Team Sarkozy » (un groupe qui prône le retour de leur héros pour 2017).

 

 

Comme en réponse au discours lyrique de l’ancien chef de l’État, François Hollande a effectué une prestation également déférente – mais plus sobre dans le ton – à l’attention des défenseurs d’Israël, diabolisant la politique nucléaire de l’Iran et exprimant, à nouveau et avec emphase, son émotion à propos de la tuerie du collège-lycée juif de Toulouse. En l’espace de quatre mois, il s’agit là du quatrième discours du président de la République – cette année – sur les thèmes de l’antisémitisme et de la sécurité d’Israël.

 

 

Le premier s’est tenu le 6 février, à l’Élysée, face aux représentants de la communauté juive américaine. L’invité de marque était alors l’influent et ultra-sioniste Ronald Lauder, président du Congrès juif mondial mais également mécène des services secrets israéliens.

 

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François Hollande remet la Légion d’honneur à Ronald Lauder, le 06 février 2013

 

Méconnu du public, celui qu’on peut aisément qualifier – par une formule courte mais étayée par les faits – de « parrain du Mossad » est notamment celui qui a favorisé, de par ses anciennes fonctions politiques, la privatisation – au printemps/été 2001 – des tours jumelles du World Trade Center, qui seront alors rapidement acquises par deux proches d’Ariel Sharon et vis-à-vis desquelles des centaines de spécialistes envisagent désormais – en relation aux attentats du 11-Septembre – l’hypothèse d’une démolition contrôlée (et non d’un « effondrement »).

La seconde prestation du chef de l’État fut « fraternellement » adressée, le 8 mars, à l’attention du président Shimon Peres, architecte principal et hors-la-loi de la puissance nucléaire israélienne.

 

 

Le troisième discours de François Hollande – sur le même registre – fut, quant à lui, prononcé le 20 mars, lors du dîner du CRIF.

 

 

Le zèle du chef d’un État – supposé souverain et laïc – envers une nation étrangère et une communauté religieuse particulière est ici manifeste : en quelques semaines, le président de la République a répété quatre fois la même performance, dramatisant la hausse relative de l’antisémitisme – en exploitant sans cesse la ténébreuse affaire Merah – et faisant allégeance à la faction belliciste d’Israël.

Il faut également souligner ici la sémantique employée – dimanche matin – par François Hollande, un moment troublé (à 5’45) – une nouvelle fois – en évoquant le drame de Toulouse : celui-ci se dit « interpellé » par les dirigeants de la communauté juive américaine (à 7’20), se reproche (à 6’50) de « ne pas être encore assez attentif » sur les actes antisémites et, comble de l’ironie, promet (à 16’38) de « prendre conscience » – lors d’un prochain voyage en Israël – de la prétendue menace iranienne auprès du va-t-en-guerre Benyamin Netanyahu. Difficile d’imaginer alors le président de la République rappeler au Premier ministre israélien son embarras durant le chant nationaliste entonné par celui-ci lors de la cérémonie dédiée aux victimes de Toulouse et Montauban.

 

 

Les générations futures ne manqueront probablement pas de s’interroger, plus ouvertement que nos contemporains, sur les causes profondes de ce traitement de faveur, exprimé successivement par l’ancien et l’actuel chef de l’État. Quant aux conséquences d’une telle attitude, sur la scène internationale et dans l’espace hexagonal, il n’est à craindre qu’elles auront, dans l’échéance, déjà provoqué leurs ravages au regard des principes républicains que sont la souveraineté nationale et l’égalité entre les citoyens.

D’ici là, quelqu’un attend de reprendre le flambeau de Nicolas Sarkozy et François Hollande : il s’agit de Manuel Valls, l’homme présent – de par ses fonctions de ministre chargé des cultes – lors de ces discours flattant le communautarisme juif et la cause sioniste.

 

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Manuel Valls et François Hollande face aux représentants de la communauté juive américaine, le 6 février 13

 

Ce n’est sans doute pas un hasard si « l’ambitieux » prétendant à l’Élysée a suscité, hier matin, des applaudissements impromptus (à 9’) lors de l’évocation de son nom par François Hollande. L’élu de la Nation – qui adopte régulièrement un discours offensif sur la laïcité dès lors qu’il s’agit de l’islam – n’avait pas eu peur, en 2011, de se déclarer publiquement « lié, de manière éternelle, à la communauté juive et à Israël ». Manuel Valls, adepte récurrent de l’amalgame frauduleux entre antisémitisme et antisionisme, incarne, d’ores et déjà, le stade ultime de l’allégeance.

 

Approfondir le sujet avec Kontre Kulture :

 






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