Mme Sigaut,
Je suis étudiant et je m’adresse à vous via les commentaires pour vous dire que ces séries de conférences m’ont énormément surpris. En effet, je ne suis ABSOLUMENT PAS partisan des idées d’E&R, notamment des analyses d’Alain Soral (quoique je puisse approuver, tout de même, une partie des actions de ce groupe), et c’est donc tout-à-fait fortuitement que je suis tombé sur vos conférences.
Et je ne saurais exprimer à quel point les bras m’en sont tombés ! Les mêmes réflexions que je m’étais faites il y a quelques mois sur les Lumières, la Morale et le Libéralisme, je les voyais revenir dans une grande conférence avec écrits philosophiques et faits historiques à l’appui.
Toutefois, ces réflexions ne me sont pas venues en lisant Voltaire ou un livre d’économie. En fait, je n’étudie même pas l’Histoire, quoique je puisse m’y intéresser en amateur. Non, celles-ci me sont venues en tentant de comprendre la statistique. Je crois que quelques explications s’imposent : étudiant à la faculté de médecine, j’ai rapidement compris que nous devions absolument assimiler les notions utilisées en statistique (pour l’épidémiologie, les essais cliniques, etc...). Je me suis donc décidé à acheter :
"La Politique des Grands nombres" de Alain Desrosières,
afin de mieux comprendre comment étaient apparues les normes arbitraires, et souvent relatives, utilisées dans ce langage semi-mathématique. Et Dieu sait que ce fut terriblement intéressant d’un point de vue critique, car l’évolution des méthodes d’administration, et surtout de leur "morale" transparaît plus clairement lorsqu’on se penche sur le sujet.
Ma question est donc la suivante : vous êtes-vous intéressée, Mme Sigaut, à l’Histoire de la Statistique ?
Si tel n’a pas été le cas, je vous recommande vivement de vous y intéresser, car je crois qu’il y a beaucoup à apprendre en fouillant un peu dans les débats et lettres de ceux qui ont conçu ce langage : des probabilités pascaliennes, aux statistiques "biologiques" de Fisher (servant EN PRIORITE à appuyer ses idées eugénistes, très courantes dans les milieux scientifiques de l’époque) , en passant par notre cher Quesnay.
(Il faut s’accrocher pour comprendre ces obscures conventions issues de longs et anciens débats, ainsi que toutes ces formules qu’économistes et biologistes apprennent bien souvent par cœur sans savoir d’où elles proviennent, mais ça vaut le coup. )
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