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Comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde ouvrier

Conférence de Marion Sigaut au Théâtre de la Main d’Or le 15 juin 2013

 
 






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78 Commentaires

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  • Mme Sigaut,

    Je suis étudiant et je m’adresse à vous via les commentaires pour vous dire que ces séries de conférences m’ont énormément surpris. En effet, je ne suis ABSOLUMENT PAS partisan des idées d’E&R, notamment des analyses d’Alain Soral (quoique je puisse approuver, tout de même, une partie des actions de ce groupe), et c’est donc tout-à-fait fortuitement que je suis tombé sur vos conférences.

    Et je ne saurais exprimer à quel point les bras m’en sont tombés ! Les mêmes réflexions que je m’étais faites il y a quelques mois sur les Lumières, la Morale et le Libéralisme, je les voyais revenir dans une grande conférence avec écrits philosophiques et faits historiques à l’appui.

    Toutefois, ces réflexions ne me sont pas venues en lisant Voltaire ou un livre d’économie. En fait, je n’étudie même pas l’Histoire, quoique je puisse m’y intéresser en amateur. Non, celles-ci me sont venues en tentant de comprendre la statistique. Je crois que quelques explications s’imposent : étudiant à la faculté de médecine, j’ai rapidement compris que nous devions absolument assimiler les notions utilisées en statistique (pour l’épidémiologie, les essais cliniques, etc...). Je me suis donc décidé à acheter :

    "La Politique des Grands nombres" de Alain Desrosières,

    afin de mieux comprendre comment étaient apparues les normes arbitraires, et souvent relatives, utilisées dans ce langage semi-mathématique. Et Dieu sait que ce fut terriblement intéressant d’un point de vue critique, car l’évolution des méthodes d’administration, et surtout de leur "morale" transparaît plus clairement lorsqu’on se penche sur le sujet.

    Ma question est donc la suivante : vous êtes-vous intéressée, Mme Sigaut, à l’Histoire de la Statistique ?

    Si tel n’a pas été le cas, je vous recommande vivement de vous y intéresser, car je crois qu’il y a beaucoup à apprendre en fouillant un peu dans les débats et lettres de ceux qui ont conçu ce langage : des probabilités pascaliennes, aux statistiques "biologiques" de Fisher (servant EN PRIORITE à appuyer ses idées eugénistes, très courantes dans les milieux scientifiques de l’époque) , en passant par notre cher Quesnay.

    (Il faut s’accrocher pour comprendre ces obscures conventions issues de longs et anciens débats, ainsi que toutes ces formules qu’économistes et biologistes apprennent bien souvent par cœur sans savoir d’où elles proviennent, mais ça vaut le coup. )

     

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    • #496786
      Le Août 2013 à 16:27 par Heureux qui, comme Ulysse...
      Comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde (...)

      Quittez vite votre faculté de médecine, vous êtes déjà allé trop loin sur le chemin de la conscience, ce serait dommage de perdre un talent en devenir qui ne manquera pas d’adhérer bientôt à la pensée de celui que vous ne comprenez pas encore !
      La statistique vous dites, penchez-vous sur l’étude démographique d’une certaine communauté depuis 1945, vos modèles risquent de présenter un vrai problème ! Dérivées et intégrales, de la vérité en barres ! Et cela marche aussi bien pour les immeubles qui s’effonfrent que pour les chapeaux de gendarme !

       
    • Merci de votre réponse.

      Je ne quitterai pas cette faculté, étant intéressé par les sciences comportementales (je n’ai pas envie de partir pour tomber dans la psychanalyse !)

      Quant aux statistiques d’une "certaine communauté", je me fie plutôt aux témoignages directs de personnes ayant connu la guerre... en Alsace-Lorraine, c’est-à-dire dans le Grand Reich, entre 40 et 45. D’ailleurs, je vais les décrire ici, afin que ces témoignages ne disparaissent pas :

      - Ma propre grand-mère (pourtant assez pro-allemande), aurait vu de ses propres yeux, avec sa soeur, des wagons à bestiaux remplis de personnes décharnées, alors qu’elles habitaient non loin d’un chemin de fer alsacien.
      - Ma grande-grande-cousine (?), adolescente à l’époque et peu intéressée par ces questions, avait un père (très pro-français) qui ne comprenait pas pourquoi tous les Juifs de son administration étaient encore là après la guerre "alors qu’il croyait que les Allemands les avaient tous tués" ( il n’était pas antisémite, et encore moins raciste puisqu’il accueillit un tirailleur africain toute la guerre, avec ses dix enfants à charge !)
      - Enfin, j’ai des amis Juifs dont les grands-oncles sont morts en camps (mais ils n’en parlent jamais, et cela ne leur servirait guère, puisqu’en Alsace-Moselle, presque tout le monde a perdu quelqu’un à cette époque (chez les Nazis, il semble bien que les "nobles peuples germaniques" ne devaient pas plus être protégés des balles russes, que les "races inférieures" de celles des Einsatzgruppen).

      Bref, je ne suis pas fixé sur cette question, et quoi qu’il en soit, ce n’est pas sur ce point en particulier que je m’éloigne des idées de M. Soral (dont je suis, tout de même, les vidéos et conférences)

       
    • *Ah, mon dernier message ne s’adressait pas à Mme Sigaut mais à Heureux qui comme Ulysse, bien entendu.

       
    • #497323

      Merci de cette référence que je vais garder dans un coin de mémoire, car je ne vous cache pas que j’ai un million de livres à lire avant d’arriver à celui-là. De ce point de vue, les choses ne s’arrangent pas pour moi : j’en arrive à dresser la liste des livres que je n’aurai pas le temps de lire. Les temps sont durs ! ;-)

       
    • #497675
      Le Août 2013 à 17:39 par Heureux qui, comme Ulysse...
      Comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde (...)

      @ Marion Sigaut

      Attention tout de même, pour une historienne, un million c’est déjà du négationnisme !

       
    • Piste intéressante effectivement, pouvez-vous nous en dire plus pour mettre la puce a l’oreille ?

       
  • [Suite]

    Et merci à vous, Mme Sigaut, pour ces conférences toujours instructives, très sourcées et agréables à écouter !

     

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  • #497358

    Très bonne conférence, comme toujours de Marion Sigaut, qui recoupe une des parties du livre de Werner Sombart ( notamment sur les pratiques commerciales...) . Livre à lire pour compléter le sujet.

     

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  • #497375
    Le 20 août 2013 à 10:01 par toto la ciboulette
    Comprendre les Lumières : aux sources de la prolétarisation du monde (...)

    Petain à été aimé car lors de la première guerre mondiale, il à été le premier général a economiser la vie des soldat. Tout simplement.
    Merci pour la conférence.

     

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  • #497860

    Excellente conférence.

    C’est drôle au Québec c’est très utilisé le terme "patente" on dit patente plutot que machin ou que quelque chose est "patenté" quand c’est bricollé comme vous dites.

    Ça fait toujours plaisirs d’apprendre l’origine de notre charabia local.

     

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    • En gros, si "l’ami du peuple" et l"’ami du roi" c’était mis d’accord contre le libéralisme, nous aurions eu la droite des valeurs, et la gauche du travail, depuis 220 ans !!!

      Il a toujours existé un royalisme populaire loin de l’aristocratie.
      Les canuts lyonnais avaient le portrait du comte de Chambord dans leur atelier.
      Ce que je reproche à l’éducation nationale actuelle, en histoire c’est qu’on ne parle jamais des causes et des conséquences. On me parlait de la loi Le Chapelier sans parler des conséquences économiques et sociales, puis politique ! Cela change la vision de la révolution !

      Enfin, selon moi l’échec de la Réstauration est du au libéralisme et non à la réaction.

       
    • #497972

      Oui mais tu sais les gens sont compartementalisés et les "complots" ou "plans" à long terme difficiles à entrevoir pour les simples pions que nous sommes. Aujourd’hui on a droit à la totale et la plupart des gens refusent de voir et traitent les gens de débiles, de paranos etc. Alors imagine au 18ème siècle...

      Et puis le systeme d’éducation c’est de l’élevage de mouton, ça ne doit te rendre qu’assez intelligent pour servire, ou pour savoir operer ta machine comme disait l’humoriste George Carlin.

      En tout cas ce n’est pas d’hier tout ça. Déjà au 16ème siècle Étienne de La Boétie avec son discours de la servitude volontaire demandait ;

      « Comment se fait-il que les hommes combattent pour leur servitude comme si il s’agissait de leur salut ? »

       
    • #498187

      @Olivier
      Bingo !

       
  • #498083

    Merci Marion, je trouve vos conférences fabuleuses et j’envoie toujours le lien aux gens autour de moi.

    Je n’ai pas du tout votre culture, et j’espère ne pas vous blesser, mais je voudrais faire une petite remarque : il me semble vous avoir entendu plusieurs fois citer l’expression "à tous crans", mais il s’agit en fait de "à tous crins" : fr.wiktionary.org/wiki/%C3%A0_tous_crins

    J’attends impatiemment vos prochaines conférences.

     

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  • bonjour,

    je me suis documenté récemment sur Philippe Pétain et je ne suis pas d’accord avec l’analyse de Marion lors de la séance de questions/réponses vers la 23ieme minutes.

    J’ai lu les 2 Tomes (1100 pages) "Philippe Pétain" de son avocat Jacques Isorni. Le premier porte sur son enfance, ses amours, l’armée et Verdun. Le second sur Vichy, le procès et son incarcération.

    Ces 2 Tomes mettent en avant les biens faits de l’Armistice pour la France, le financement de la résistance et son soutient, la reconstruction de l’armée en douce pour reprendre la lutte, la "collaboration" plus exactement ’Zusammenarbeit’ qui veut dire ’travail en commun’ concernant uniquement l’économie et la défense de l’empire Africain, la protection des juifs de France, le sabotage de la flotte pour empêcher les Allemands de s’en emparer...

    "La faiblesse du Maréchal, son chemin de croix, tenait à l’impossibilité où il se trouvait d’expliquer et de s’expliquer, à l’obligation de ne montrer qu’une face des choses, d’entrer résolument dans l’équivoque pour assurer et assumer l’intérêt national."

    "Lorsque le condamnant dans l’obsession de son indiscipline, il (Charles de Gaulle) avouera à Pierre Bourdan : « le maréchal ne pouvait rien faire d’autre, mais il ne faut pas le dire », il signifiera par là que la dissimulation de ce qui fut la réalité importe d’abord à sa justification."

    "En face d’Hitler, et afin de repousser ses propositions de collaboration militaire, Pétain put faire valoir qu’il s’en était tenu à la convention d’armistice."

    "Quand à Pétain, il s’était interdit tout moyen de pouvoir se défendre plus tard contre ses accusateurs. Il fera disparaitre les documents authentiques émanant du gouvernement et du roi d’Angleterre remis à Jacques Chevalier […] Il était persuadé que si les Allemands en avaient connaissance, ils dénonceraient l’armistice et qu’ils déclencheraient les pires représailles et, pour garder le secret, il n’avait confiance qu’en lui-même."

    Les extraits sont disponibles ici dans la partie ’commentaire client’

    http://www.amazon.fr/Philippe-P%C3%...

     

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    • je lis en ce moment "Pétain a sauvé la France" de Jacques Isorni.
      Je cite le paragraphe suivant concernant l’accusation :
      "A la suite des ordonnances prises à Alger et en métropole le 18 Novembre 1944 par le général de Gaulle, la France était devenue, à la libération, le pays de la répression politique. Plus de 130000 informations judiciaires furent ouvertes sans compter l’épuration administrative, artistique, syndicale, sans compter les procédures et les exécutions sommaires (100000 vraisemblablement). La plus importante de ces informations était dirigé contre le Maréchal Pétain, chef de l’Etat, de 1940 à 1944. Il avait été le chef et elle prenait le caractère d’un symbole.

      Le principe essentiel et non avoué de cette poursuite était la légitimation du général de Gaulle par la condamnation du Maréchal Pétain. Le général de Gaulle avait été lui-même condamné le 2 Aout 1940, en application des art. 75, 79, 83, 87 du code Pénal et 92, 192, 195, 198 du Code de Justice militaire de la 13ieme Région. Il est significatif de rappeler que ce tribunal était présidé par le général Frère, un des chefs de la Résistance qui, déporté à ce titre, est mort en déportation. Pour que le général de Gaulle ne fût pas coupable, il fallait que le pouvoir qui avait fait prononcer sa condamnation fût, en la personne de son chef, marqué de trahison et par conséquence d’illégitimité, ainsi que tous les actes accomplis par lui. Si Philippe Pétain était un traitre, Charles de Gaulle n’était plus officier rebelle."

       
  • #500593

    Super une nouvelle conférence ! Je vais l’écouter en finissant de mettre ma bibliothèque en cartons....Et ce faisant je feuillette et lis quelques passages dont celui-ci trouvé dans le "Nouveau Manuel de LANGUE FRANÇAISE 2EME PARTIE " Cours supérieur edité par la librairie catholique VITTE 1925 : voltaire 1694-1778
    Je vous passe les paragraphe sur la bibliographie et les oeuvres et vais directement à Conclusions : 1) Comme écrivain Voltaire mérite d’être loué et étudié, 2)comme penseur son oeuvre est fausse, impie, superficielle 3) comme homme il est méprisable par son orgueil démesuré, sa basse servilité, son besoin inné du mensonge. S’il a eu quelques plaintes éloquentes sur le sort de l’humanité malheureuse, il a eu aussi des cris de haine contre tout ce que l’humanité a de plus respectable. Son grand crime est d’avoir maudit la foi et l’espérance Chrétienne. (Brunetière, Etudes critique et Petit de Julleville, Histoire de la littérature)

     

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  • #509240

    Madame Sigaut, est-ce encore temps pour vous poser une question ? je n’ai entendu la conférence que hier soir.
    Vous avez parlé des corporations, mais qu’en est-il des ordres, comme l’ordre des médecins, des avocats, des notaires, etc.... ? Existaient-ils déjà sous l’ancien régime ou se sont-ils constitués après la Révolution ? Ont-ils un lien avec les corporations ou sont-ils une descendance de celles-ci ? Je vous pose cette question, parce qu’il me semble que ces ordres s’accaparent de pas mal de privilèges et de pouvoir.

    Merci pour vos livres et toutes vos conférences qui nous aident à y voir plus clair sur notre passé, et par ricochet sur notre présent.

     

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  • Je voudrais revenir sur un argument :
    "Seule une logique individualiste peut une société authentiquement altruiste".

    Ce à quoi Madame Sigaut répond en raillant :
    "En faisant chacun pour soi, c’est là que tout le monde va être généreux".

    Je pense plutôt que l’esprit développé dans la première phrase est que d’être ou ne pas être (tel est la question) altruiste doit être laisser au choix de l’individu. Si la volonté de partager émane uniquement de l’individu et non de la société dans laquelle il travaille, alors cette personne est réellement (authentiquement) altruiste.

    Forcer une personne à être altruiste par le biais de la corporation permet de douter de l’authenticité de son altruisme. La logique sous-jacente est, je pense, que la société doit évoluer par elle-même, tout en laissant le choix à chacun des individus, vers un altruisme émanant de chaque personne.

    Après, je ne dis pas que ce n’est pas un petit peu naïf (voir idiot) comme conception de la réalité mais idéologiquement ça se défend.

     

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