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Condamnation de Jean-Pierre Chevallier : le crime de lèse-banque peut vous coûter cher

Nous sommes très critiques vis à vis des banques car nous estimons que nous vivons dans un système corrompu où banques et gouvernements s’épaulent pour soutenir la plus invraisemblable bulle de crédit de l’Histoire.

A l’origine de cette bulle de crédits (publics et privés) se trouve un système de monnaie adossée à rien et contrôlée par les banques centrales.

Monnaie adossée à rien, n’est peut-être pas la meilleure définition de ce système ; il serait plus juste de dire « monnaie adossée à la confiance » :

- confiance dans le respect des engagements d’État souverains ;
- confiance dans la monnaie imposée par ces États ou groupes d’États ;
- confiance dans les Banques centrales censées veiller à l’intégrité de chaque système monétaire ;
- confiance dans les banques commerciales.

Émettre, en France, une opinion critique sur ce système est devenu un délit. Parce que si vous sapez la confiance, vous sapez la monnaie et si vous sapez la monnaie, vous sapez l’État.

La banque contre-attaque

Un blogueur reconnu et respecté dans les milieux non autorisés, grand scrutateur de bilans bancaires, Jean-Pierre Chevallier, s’est fait condamner en justice, le plaignant étant la Société générale. Son crime de lèse-banque ? Avoir parlé du ratio de solvabilité de différentes banques – dont la Société générale –, et avoir ainsi « diffusé une information inexacte sur le niveau d’endettement de cet établissement bancaire ». Amende 10 000 euros.

Je vais moi aussi commettre un délit de lèse-banque pour vous expliquer cette affaire. Traditionnellement, la solvabilité d’une banque était évaluée comme un rapport entre les engagements d’une banque, ce qu’elle prête, et ses fonds propres, c’est-à-dire l’argent qu’elle possède réellement (ce que ses actionnaires ont mis au pot et remettent éventuellement grâce aux bénéfices).

Traditionnellement, du temps où les banques n’étaient pas « trop grosses pour faire faillite » et où les dirigeants étaient responsables sur leurs bien propres, ces ratios étaient laissés à la latitude des banquiers. Si la période leur paraissait risquée, ils mettaient de côté plus de fonds propres. Si au contraire les affaires paraissaient prospères, ils en avaient moins. S’ils faisaient faillite, ils se suicidaient assez souvent.

Depuis, la réglementation a supplanté la sanction naturelle du capitalisme, qui est faut-il le rappeler, la faillite. Les banques sont devenues trop grosses pour faire faillite. Les lobbys bancaires ont défendu l’idée de ratio core tier one. Ce concept obscur permet de pondérer les engagements en fonction des risques. Par exemple, prêter à une grande démocratie surendettée en panne de croissance ne présente aucun risque et une banque n’a pas besoin de provisionner des fonds propres.

Comment sont appréciés les risques ?

Chaque banque a ses propres modèles mathématiques - la seule certitude c’est qu’ils sont tous faux ! Car si ces modèles fonctionnaient, aurions-nous connu les krach de 1987, 2001, 2008 ? Ce que j’écris est de notoriété publique dans les milieux universitaires et académiques.

Jean-Pierre Chevallier, comme d’autres blogueurs et comme l’auteur de ces lignes, préfère donc employer le ratio de solvabilité de grand-papa : fonds propres / engagements. C’est clair, c’est propre, c’est transparent et tout le monde peut comprendre.

Alors que core tier one, madame Michu… Non ce n’est pas un cor au pied qu’on peut soigner avec du baume de Cochon, c’est simplement des fonds propres durs calculés, heu, comme ça…

 

 

Un ratio de solvabilité, plus c’est gros, mieux c’est. 1 % signifie qu’une banque a un euro de côté pour 100 euros de prêts. Si 1 % de ses prêts sont défaillants, elle est techniquement en faillite. 10 % ou 20 % c’est donc mieux que 1 %. Jean-Pierre Chevallier a eu l’audace d’écrire qu’au 30 juin 2011 le ratio de solvabilité de la Société générale était de 2 % alors que la banque calculait elle-même, grâce à la magie du core tier one, 9,3 %.

Si jamais un jour votre banque vous pourchasse pour un découvert de 2,83 euros, expliquez lui que votre core tier one pondéré de vos risques appréciés par votre propre méthode (secrète) fait que votre ratio de solvabilité ne pose aucun problème…

Sur le pouvoir bancaire, chez Kontre Kulture :

 






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12 Commentaires

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  • #605819

    Et si on dit que ce sont des escrocs qui ont pris le pouvoir absolu depuis 1913 aux USA et 60 ans plus tard en France, et qu’ils méritent au moins la prison après les politiques qui ont permis que leurs malversations soient possibles et même légales. Si on dit ça , c’est combien ?

     

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  • J’espère que Chevallier va faire appel, c’est trop énorme .

     

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  • J’aime bien la conclusion :
    - on vous mets des aggios car vous avez 50 euros de découvert
    - je comprends votre acharnement à pomper mes actifs,
    vu que mon ratio core tiers est pratiquement de 100% soit quasi 100x le votre, junk bank que vous êtes.
    Vous avez la chance d’avoir la loi dans votre sens, qui me force à traiter avec vous, mais je peux encore faire jouer la concurrence, si vous voyez ce que je veux dire :)

     

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  • Je pense que les calculs de Jean-Pierre Chevallier sont inexacts.

    Mais est-ce une raison suffisante pour le condamner à 10000 Euros d’amende, la réponse est évidemment non.

    Cette condamnation est juste scandaleuse voir grotesque.

    Elle montre surtout l’état de fébrilité incroyable de nos élites oligarchiques qui n’hésitent s’en prennent à un simple blogueur pour faire oublier leur propres responsabilités qui sont d’une toute autre ampleur.

    Trouver des bouc-émissaires et les jeter en pâture à l’opinion publique semble être la seule stratégie de sortie de crise des ploutocrates qui nous gouvernent.

    Pour info la réaction de Jean-Pierre Chevallier à cette condamnation :
    http://chevallier.biz/2013/11/l%E2%...

     

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  • #606161

    Vivre sans banque ce serait la vrai liberté. Mais on nous a dit que c’était un droit, alors que c’est un devoir d’avoir un compte bancaire, et nous l’avons cru. Nous somme des esclaves.
    Vouloir libérer ou même ne serais-ce qu’informer ses esclaves c’est forcément un crime aux yeux de nos maîtres, logique donc que Monsieur Chevalier est été condamné par les contremaîtres tenant du fouet.
    Merci à ce monsieur pour son travail d’information et à ceux qui s’en font le relais. Je suis moi même enchaîné à cette société générale.

     

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  • Enfin cette info passe sur E&R...

    Trois ans que mes poste a ce sujet son censure’s...

    Je consulte ce blog quasiment tous les jours, toute l’historique des posts est intructive...

    J-P chevalier analyse quotidiennement gratuitement le bilan des principales banques du monde...

    Il explique notemment comment il se fait que la France a si peu de liberte de mouvement... senteur de corruption...et oui a bien le lire nous sommes nous aussi assis sur une bombe a retardement...

    http://www.chevallier.biz/

    Par ailleurs, La Tribune a publié un article très instructif sur la nomenklatura des Gos banques et de l’Etat, cliquer ici pour le lire, d’où il ressort entre autres…

    Que la permeabilite Etat / AMF (l’autorite sensee proteger les citoyens des fraudes) / Direction de nos Gos Banque (comme dit chevalier) est totale et meme inquietante sans que personne ne s’en offusque...

    (deja dans les 90 ont riait du fait que ces messieurs de l’AMF dejeunaient a la meme cantine...)

    François Villeroy de Galhau, directeur général de BNP Paribas, va être nommé directeur du Trésor, antérieurement à la direction du Trésor puis directeur du cabinet du ministre de l’Economie Dominique Strauss-Kahn puis de Christian Sautter,
    Xavier Musca, directeur général délégué au Crédit Agricole, ex directeur du Trésor, ex secrétaire général adjoint de la présidence de la République puis secrétaire général de l’Elysée du temps où y régnait notre histrion ignare,
    Gilles Briatta, secrétaire général adjoint à la Société Générale, ancien conseiller technique de Michel Barnier, ex conseiller Europe de François Fillon à Matignon,
    Marguerite Bérard-Andrieu, ex conseiller technique puis conseiller à la présidence de la République, dirigea le cabinet du ministre du Travail Xavier Bertrand, membre du comité de direction générale de BPCE,
    Nicolas Namias, conseiller technique auprès de Jean-Marc Ayrault, anciennement à la direction de BPCE, ex de la direction générale du Trésor,
    Emmanuel Macron, ex banquier chez Rothschild actuellement secrétaire général adjoint de l’Élysée,
    François Pérol, patron depuis 2009 de BPCE, ex secrétaire général adjoint de l’Elysée sous Sarko, ex de la banque Rothschild & Cie, ex sous-directeur à la direction du Trésor,
    Ariane Obolensky, directrice générale de la Fédération bancaire française (FBF) ex de la direction du Trésor,
    Et enfin le meilleur : Frédéric Oudéa, patron de la Société Générale, ex du cabinet de Sarko alors ministre du Budget et de la Communication.

     

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  • On m’a souvent dit que l’AMF etait le gendarme de la finance. J’imaginais que ces gens faisaient des enquetes de terrain, et sanctionnaient les abus des banques. La, on comprend qu’elle joue le meme role que joue la LDJ pour le CRIF.

     

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  • #607184
    Le 28 novembre 2013 à 16:15 par Heureux qui, comme Ulysse...
    Condamnation de Jean-Pierre Chevallier : le crime de lèse-banque peut vous (...)

    La fonction financière n’est qu’une progression géométrique de raison 1+taux d’intérêt...
    Tout ce qui en sort n’est que construction intellectuelle basée sur du vent et que l’on qualifiera d’expertise au besoin.
    Mais si le vent porte les avions, son absence les fait tomber inexorablement vers le centre de notre petite planète... et accélère leur chute (libre donc) de près de 36 km/h à chaque seconde !
    Quand le vent (de l’illusion, ou la "confiance" comme ils disent !) cessera de porter la bulle financière, elle éclatera au sol aussi certainement que la fiente d’une mouette ou la bouse d’une montbéliarde !

     

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    • Heureux qui comme Ulysse, vous avez fait ma journée là, ça tombe bien je vais au vert. L’imagination c’est combien ? Parce que là, je venais de regarder la vidéo Delanoé, en deux secondes j’ai vu ce cuistre hurlant "capital apatride = Juif" si, si dans ma tête il l’a dit comme ça, c’est ce qu’il a dit en substance, et "étoile jaune, étoile jaune" et d’un coup la Goldman Sach s’écrouler en bouse monbéliarde géante, sur lui, à la vitesse de la démolition contrôlée. C’est grave ? Mais je m’en fous, oh ce que je m’en fous !
      Merci pour ces images.
      Bonne journée à tous.

       
    • Pour ceux qui ne sauraient pas de quoi je parle, allez voir chantage grotesque. Amusez vous bien, pendant qu’on peut encore.

       
    • J’aurais du mettre "chute libre", mais l’allusion était trop tentante, ça m’est venu comme ça. Que voulez vous, on ne dompte pas l’imagination, même dans les pires dictatures. Le splatch à l’arrivée je vous raconte pas.
      Allez cette fois je file. A plus.