Egalité et Réconciliation
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De Villepin en 2014 : "Lever la voix face au massacre perpétré à Gaza"

En 2017, il tomberait pour "antisémitisme"

Cette tribune de l’ancien ministre des Affaires étrangères de Jacques Chirac, qui avait humilié les Américains à l’ONU en 2003 avant l’invasion et la destruction de l’Irak, a été écrite pour Le Figaro en 2014, mais elle serait tout aussi valable aujourd’hui.

À l’époque, la bande de Gaza où s’entassent près d’un million de Palestiniens dans un camp de concentration à ciel ouvert, avait été envahie par l’armée israélienne qui y avait commis des crimes de guerre, prétextant – comme toujours – des tirs de roquettes du Hamas en direction du « territoire » israélien. Les représailles avaient été – comme toujours – sans commune mesure avec la menace. Le président français d’alors, François Hollande, avait immédiatement pondu un communiqué, sous la pression téléphonique de Netanyahou, pour prendre le parti des Israéliens.

Une honte pour la France, qui s’enorgueillissait jusque-là de sa neutralité qui lui permettait de jouer un rôle au Proche-Orient. Depuis le désastre « Hollande », des décennies d’influence français ont été balayées, et la voix de la France ne compte plus. Curieusement, le site ultrasioniste dreuz.info répond trois ans plus tard à cette tribune, qui en avait énervé plus d’un en France et en Israël.

À côté de la précision et la force du discours de Villepin, toute la mauvaise foi d’un camp qui n’assume pas ses crimes de guerre.

Dont il faudra pourtant parler un jour devant un tribunal international. Et s’il faut attendre la fin de la domination militaire américaine sur le monde, eh bien on attendra. En attendant, les crimes israéliens s’accumulent, et il est peu de ministres qui se sont opposés à cette politique à la fois criminelle et suicidaire de manière aussi ouverte. Grâce lui soit rendue.

- La rédaction d’E&R -

 


 

Dans une tribune publiée dans Le Figaro, l’ancien premier ministre s’inquiète du silence de la France face à l’escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens. Il appelle de ses vœux une interposition de l’ONU.

 

Lever la voix face au massacre qui est perpétré à Gaza, c’est aujourd’hui, je l’écris en conscience, un devoir pour la France, une France qui est attachée indéfectiblement à l’existence et à la sécurité d’Israël mais qui ne saurait oublier les droits et devoirs qui sont conférés à Israël en sa qualité d’État constitué. Je veux dire à tous ceux qui sont tentés par la résignation face à l’éternel retour de la guerre qu’il est temps de parler et d’agir. Il est temps de mesurer l’impasse d’une France alignée et si sûre du recours à la force. Pour lever le voile des mensonges, des omissions et des demi-vérités. Pour porter un espoir de changement. Par mauvaise conscience, par intérêt mal compris, par soumission à la voix du plus fort, la voix de la France s’est tue, celle qui faisait parler le général de Gaulle au lendemain de la guerre des Six-Jours, celle qui faisait parler Jacques Chirac après la deuxième intifada. Comment comprendre aujourd’hui que la France appelle à la « retenue » quand on tue des enfants en connaissance de cause ? Comment comprendre que la France s’abstienne lorsqu’il s’agit d’une enquête internationale sur les crimes de guerre commis des deux côtés ? Comment comprendre que la première réaction de la France, par la voix de son président, soit celle du soutien sans réserve à la politique de sécurité d’Israël ? Quelle impasse pour la France que cet esprit d’alignement et de soutien au recours à la force.

Je crois que seule la vérité permet l’action. Nous ne construirons pas la paix sur des mensonges. C’est pour cela que nous avons un devoir de vérité face à un conflit où chaque mot est piégé, où les pires accusations sont instrumentalisées.

L’État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu’elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu’elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire.

Ayons le courage de dire une première vérité : il n’y a pas en droit international de droit à la sécurité qui implique en retour un droit à l’occupation et encore moins un droit au massacre. Il y a un droit à la paix qui est le même pour tous les peuples. La sécurité telle que la recherche aujourd’hui Israël se fait contre la paix et contre le peuple palestinien. En lieu et place de la recherche de la paix, il n’y a plus que l’engrenage de la force qui conduit à la guerre perpétuelle à plus ou moins basse intensité. L’État israélien se condamne à des opérations régulières à Gaza ou en Cisjordanie, cette stratégie terrifiante parce qu’elle condamne les Palestiniens au sous-développement et à la souffrance, terrifiante parce qu’elle condamne Israël peu à peu à devenir un État ségrégationniste, militariste et autoritaire. C’est la spirale de l’Afrique du Sud de l’apartheid avant Frederik De Klerk et Nelson Mandela, faite de répression violente, d’iniquité et de bantoustans humiliants. C’est la spirale de l’Algérie française entre putsch des généraux et OAS face au camp de la paix incarné par de Gaulle.

Il y a une deuxième vérité à dire haut et fort : il ne saurait y avoir de responsabilité collective d’un peuple pour les agissements de certains. Comment oublier le profond déséquilibre de la situation, qui oppose non deux États, mais un peuple sans terre et sans espoir à un État poussé par la peur ? On ne peut se prévaloir du fait que le Hamas instrumentalise les civils pour faire oublier qu’on assassine ces derniers, d’autant moins qu’on a refusé de croire et reconnaître en 2007 que ces civils aient voté pour le Hamas, du moins pour sa branche politique. Qu’on cite, outre les États-Unis, un seul pays au monde qui agirait de cette façon. Même si les situations sont, bien sûr, différentes, la France est-elle partie en guerre en Algérie en 1995-1996 après les attentats financés par le GIA ? Londres a-t-elle bombardé l’Irlande dans les années 1970 ?

Troisième vérité qui brûle les lèvres et que je veux exprimer ici : oui il y a une terreur en Palestine et en Cisjordanie, une terreur organisée et méthodique appliquée par les forces armées israéliennes, comme en ont témoigné de nombreux officiers et soldats israéliens écœurés par le rôle qu’on leur a fait jouer. Je ne peux accepter d’entendre que ce qui se passe en Palestine n’est pas si grave puisque ce serait pire ailleurs. Je ne peux accepter qu’on condamne un peuple entier à la peur des bombardements, à la puanteur des aspersions d’« eau sale » et à la misère du blocus. Car je ne peux accepter qu’on nie qu’il y a quelque chose qui dépasse nos différences et qui est notre humanité commune.

Il n’y a aujourd’hui ni plan de paix, ni interlocuteur capable d’en proposer un. Il faut tout reprendre depuis le début. Le problème de la paix, comme en Algérie entre 1958 et 1962, ce n’est pas « comment ? », c’est « qui ? ».

Il n’y a pas de partenaire en Palestine car les partisans de la paix ont été méthodiquement marginalisés par la stratégie du gouvernement d’Israël. La logique de force a légitimisé hier le Hamas contre le Fatah. Elle légitime aujourd’hui les fanatiques les plus radicaux du Hamas voire le Djihad islamique. Se passer de partenaire pour la paix, cela veut dire s’engager dans une logique où il n’y aurait plus que la soumission ou l’élimination.

[...]

Nous n’avons pas le droit de nous résigner à la guerre perpétuelle. Parce qu’elle continuera de contaminer toute la région. Parce que son poison ne cessera de briser l’espoir même d’un ordre mondial. Une seule injustice tolérée suffit à remettre en cause l’idée même de la justice.

Lire la tribune entière sur lefigaro.fr

 


 

D’accord Dominique de Villepin, il faut arrêter le massacre
des enfants Juifs par les terroristes palestiniens

Monsieur de Villepin, je n’ai jamais été ministre de l’Hexagone et je ne vis même plus en France, car, de même que des milliers de Juifs, je me suis senti dans l’obligation de m’exiler à cause de trop fréquents propos frisants l’antisémitisme, similaire à celui que vous avez eu le « bon goût » de publier récemment dans Figarovox.

 

Entre parenthèses, cette tribune démontre votre inculture concernant le conflit israélo-arabe, à moins qu’elle ne témoigne de votre sympathie pour les nombreux pays voyous avec lesquels une certaine partie du monde politique français se commet depuis trop longtemps.

Lire l’article entier sur dreuz.info

Les racines d’une oppression calculée, sur Kontre Kulture

 

Gaza, 2014, sur E&R :

 






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