Egalité et Réconciliation
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Discours de Sarkozy : il n’y aurait pas de l’écho ?

Nul internaute n’a pu échapper au montage vidéo diffusé par Yann Barthès au Grand Journal de Canal+ et montrant le Président de la République prononcer les mêmes mots lors de deux discours tenus à quelques mois d’intervalle, plus précisément, le 19 février 2009 à Daumeray et le 27 octobre 2009 à Poligny.

Comme le signale depuis hier le site d’info locale de la région de Besançon MaCommune.info, ce n’est pas deux fois, mais trois fois que le président de la République a prononcé les mêmes mots.

A chaque fois, il s’agissait d’audiences composées de professionnels de l’agriculture et de l’élevage.

"Nous n’avons pas beaucoup de mérite, car l’attaché de presse de l’Elysée a distribué à tous les journalistes présents à Poligny les trois discours que le chef de l’Etat avait déjà tenu sur l’agriculture avant celui du 27 octobre 2009 dont plusieurs extraits étaient calqués mot pour mot sur celui du 19 février 2009", écrit par ailleurs le site.

1. Le 11 septembre 2007, à l’occasion de l’inauguration du Salon des Productions Animales (SPACE) à Rennes, Nicolas Sarkozy a tenu les propos suivants :

"La France a un lien charnel avec son agriculture, avec sa terre. Le mot "terre" a une signification française et j’ai été élu pour défendre l’identité nationale française. Et dans cette identité nationale française, il y a le rapport des Français avec la terre, avec leurs ancêtres, avec leurs grands-parents. Toutes les familles de France ont des grands-parents qui, à un moment ou un autre, ont travaillé la terre. L’agriculture a façonné nos paysages. L’agriculture a donné à notre patrie une partie de son âme. C’est avec ses convictions à l’esprit que nous allons ensemble oeuvrer pour l’avenir"

2. Lors de son discours du 19 février 2009 à Daumeray, on a pu entendre :

"Vous le voyez, venir dans le Maine-et-Loire, cela m’a permis de prendre l’air, de changer d’interlocuteurs et surtout de renouveler le lien charnel que la France a avec son agriculture et avec sa terre. Le mot "terre" a une signification française et j’ai été élu pour défendre l’identité nationale française. Et dans cette identité nationale française, il y a le rapport des Français avec la terre. Toutes les familles de France ont des grands-parents, des parents qui, à un moment ou un autre, ont travaillé la terre. L’agriculture a façonné nos paysages. L’agriculture a donné à notre pays une partie de son âme. C’est avec ces convictions à l’esprit que nous allons ensemble oeuvrer à la défense et à la promotion de l’agriculture française."

3. Et pour finir, le 27 octobre 2009, l’audience à Poligny s’est vue proposer :

La France a un lien charnel avec son agriculture, j’ose le mot : avec sa terre. Le mot "terre" a une signification française et j’ai été élu pour défendre l’identité nationale française. Ces mots ne me font pas peur, je les revendique. La France a une identité particulière qui n’est pas au-dessus des autres mais qui est la sienne et je ne comprends pas qu’on puisse hésiter à prononcer ces mots « identité nationale française ». Ils ne sont agressifs envers personne. Ils sont simplement l’expression du devoir que nous devons aux générations qui nous ont précédés et qui ont fait, au prix de leurs vies et de leur sang ce que la France est devenue. Eh bien, la terre fait partie de cette identité nationale française. Et cette identité nationale française est constituée notamment par le rapport singulier des Français avec la terre. Toutes les familles de France ont des grands-parents qui, à un moment ou un autre, ont travaillé la terre. L’agriculture a façonné nos paysages. L’agriculture a donné à la France une partie de son âme. C’est avec ces convictions que nous allons ensemble oeuvrer pour l’avenir de notre agriculture.

Heureusement, les textes ne sont pas faits que de similitudes. Ainsi, le discours du 19 février 2009 nous apprend que "la seule réponse à cette crise alimentaire mondiale est donc de doubler la production alimentaire d’ici à 2050 tout en préservant la planète" tandis que celui du 27 octobre 2009 laisse entendre que "la seule réponse à cette crise alimentaire mondiale consistera d’augmenter de 70% la production d’ici à 2050 tout en préservant la planète".

Doubler, c’est +100%, pas +70%. Voilà qui est différent...