Egalité et Réconciliation
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Dominique De Villepin en Iran (2008)

Le régime des mollahs a organisé hier à Téhéran la première rencontre internationale des maires des grandes villes d’Asie (au sens large) en présence du maire de Téhéran, possible candidat à la succession d’Ahmadinejad, et de ce dernier, précédent maire de Téhéran. L’événement avait pour but de démontrer que le régime des mollahs n’est pas isolé et mis au ban des nations, et pour accentuer l’effet, le régime des mollahs souhaitait une présence européenne. C’est pourquoi la ville de Paris était l’invitée spéciale de l’événement : cependant Téhéran n’a pas sollicité Bertrand Delanoë, mais un autre avec un profil plus adapté : Dominique de Villepin !

Dominique de Villepin n’a jamais été un élu de Paris, ou d’une quelconque ville de toute sa vie. Son seul lien avec Paris est une inscription au Barreau de Paris, obtenue grâce à des recommandations. Il a en revanche été depuis toujours un fervent partisan d’une reconnaissance du rôle régional des mollahs, c’est-à-dire de leur droit d’ingérence au Liban et dans les affaires palestiniennes. On l’a entendu parler en ce sens aussi bien pendant ses mandats gouvernementaux à titre de ministre et de Premier ministre, qu’ensuite à titre de lobbyiste (une activité qu’il partage avec d’autres ex-premiers ministres français comme Jospin et Rocard, mais aussi Jack Lang, le socialiste réversible, et aussi son propre père Xavier de Villepin).

A Téhéran, après s’être exhibé ostentatoirement à la tribune qui lui avait été accordée par les mollahs et le maire de Téhéran (membre de la milice qui a tué des soldats français au Liban), l’Aiglon racé de Matignon fut longuement reçu par Ahmadinejad et lui a assuré qu’il venait en émissaire spécial non pas de la Ville de Paris mais du Président de la république Nicolas Sarkozy ! Il a assuré Ahmadinejad et le maire de Téhéran qu’il avait rencontré le président à la veille de ce voyage et qu’il l’avait chargé de leur transmettre ses amitiés ! (à l’intéressé de confirmer) Il a également tenu à préciser que le président Français souhaitait voir le régime des mollahs jouer un rôle aussi bien au Moyen-Orient que dans d’autres affaires internationales. Pour finir, le révolté de Caracas [1] a remercié le maire milicien de Téhéran de lui avoir donné l’occasion de livrer ce message.

Cette dernière remarque est un point essentiel de cette affaire : même si l’invité s’est surpassé en flagornerie, l’initiative vient de Téhéran en écho aux initiatives américaines de renouer le dialogue avec Téhéran. Il n’est pas un jour sans que les mollahs ne reçoivent la visite d’un émissaire ou de messagers de Washington : des dirigeants arabes du Golfe Persique, le ministre des affaires étrangères indien, le ministre turc de l’énergie, des humanitaires discrets, des hommes d’églises et dernièrement des universitaires apolitiques… Cependant malgré cette sollicitude, la proposition d’un dialogue sans condition, et la complaisance affichée des visiteurs sur les questions polémiques, Téhéran ne veut pas de l’entente que lui propose Washington, qu’il qualifie de « carotte empoisonnée ». Pour obtenir des clauses plus favorables, le régime des mollahs doit faire durer le jeu par des négociations sans fin, un exercice pour lequel il a besoin de partenaires de poids c’est-à-dire des Européens. Ceci explique qu’il fasse appel à ses amis en Europe et les invite en Iran pour tenir des discours en faveur d’un dialogue et d’une entente selon ses désirs, c’est-à-dire avec un droit d’ingérence au Liban.

Quand il était ministre des affaires étrangères, le 21 octobre 2003, Villepin avait fait un discours à Téhéran sur les progrès des droits de l’homme dans ce pays ! Le même jour, 7 jeunes hommes avaient été amputés de la main droite et l’information avait été diffusée par l’IRNA, l’agence de presse officielle du régime. Ce jour-là les mollahs surent qu’ils détenaient un ami en la personne de Dominique de Villepin. Quand il a affirmé plus tard que le régime des mollahs et des Pasdaran était un facteur de stabilité de la région [2], ils ont eu une confirmation cinglante de leur choix judicieux. Aujourd’hui en pleine déroute, alors que leur rôle régional est contesté en Irak, mais aussi au Liban (où les Saoudiens oeuvrent pour la paix), ils ont fait appel à cet élément sûr, peu regardant sur les cas graves de violations des droits de l’homme et des enfants et bien indigne de la France, du Barreau de Paris et de son idole Bonaparte.

[1] En mai 68, à quinze ans, Dominique de Villepin est le seul gréviste de son lycée à Caracas. [2] Les mollahs et le tandem Villepin - Douste Blazy | Douste-Blazy fait l’éloge du rôle pacifique des mollahs 1ER AOÛT 2006