Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

Non à la directive "secret des affaires" !

Bientôt, les journalistes et leurs sources pourraient être attaqués en justice par les entreprises s’ils révèlent ce que ces mêmes entreprises veulent garder secret. À moins que nous ne réagissions pour défendre le travail d’enquête des journalistes et, par ricochet, l’information éclairée du citoyen.

Sous couvert de lutte contre l’espionnage industriel, le législateur européen prépare une nouvelle arme de dissuasion massive contre le journalisme, le « secret des affaires », dont la définition autorise ni plus ni moins une censure inédite en Europe.

Avec la directive qui sera bientôt discutée au Parlement, toute entreprise pourra arbitrairement décider si une information ayant pour elle une valeur économique pourra ou non être divulguée. Autrement dit, avec la directive « Secret des Affaires », vous n’auriez jamais entendu parler du scandale financier de Luxleaks, des pesticides de Monsanto, du scandale du vaccin Gardasil... Et j’en passe.

Notre métier consistant à révéler des informations d’intérêt public, il nous sera désormais impossible de vous informer sur des pans entiers de la vie économique, sociale et politique de nos pays. Les reportages de Cash Investigation, mais aussi d’autres émissions d’enquête, ne pourraient certainement plus être diffusés.

Avec ce texte, un juge saisi par l’entreprise sera appelé à devenir le rédacteur en chef de la Nation qui décide de l’intérêt ou non d’une information. Au prétexte de protéger les intérêts économiques des entreprises, c’est une véritable légitimation de l’opacité qui s’organise.

Si une source ou un journaliste « viole » ce « secret des affaires », des sommes colossales pourraient lui être réclamées, pouvant atteindre des millions voire des milliards d’euros, puisqu’il faudra que les « dommages-intérêts correspond(ent) au préjudice que celui-ci a réellement subi ». On pourrait même assister à des peines de prison dans certains pays.

Face à une telle menace financière et judiciaire, qui acceptera de prendre de tels risques ? Quel employé – comme Antoine Deltour à l’origine des révélations sur le le scandale Luxleaks – osera dénoncer les malversations d’une entreprise ? Les sources seront les premières victimes d’un tel système, mais pas un mot ne figure dans le texte pour assurer leur protection.

Les défenseurs du texte nous affirment vouloir défendre les intérêts économiques des entreprises européennes, principalement des « PME ». Étonnamment, parmi celles qui ont été en contact très tôt avec la Commission, on ne relève pas beaucoup de petites PME, mais plutôt des multinationales rôdées au lobbying : Air Liquide, Alstom, DuPont, General Electric, Intel, Michelin, Nestlé et Safran, entre autres.

Ces entreprises vont utiliser ce nouveau moyen offert sur un plateau pour faire pression et nous empêcher de sortir des affaires…

Vu l’actualité Luxleaks, nous ne tolérons pas que nos élus se prononcent sur un texte aussi grave pour la liberté d’expression sans la moindre concertation avec les représentants de la presse, les lanceurs d’alertes et les ONG. Seuls les lobbies industriels ont été consultés.

Nous, journalistes, refusons de nous contenter de recopier des communiqués de presse pour que vous, citoyens, restiez informés. Et comme disait George Orwell :

Le journalisme consiste à publier ce que d’autres ne voudraient pas voir publié : tout le reste n’est que relations publiques.

C’est pourquoi je demande, avec l’ensemble des signataires ci-dessous, la suppression de cette directive liberticide.

Le 16 juin prochain, une commission de députés européens, la commission JURI, se réunira pour valider ou non ce texte. C’est le moment de nous mobiliser pour dire non à la censure en Europe.

Signez la pétition et partagez la vidéo :

 

Pour soutenir l’information libre sur Internet :

Pour un journalisme qui aborde les vrais sujets,
rendez-vous chez Kontre Kulture :

 






Alerter

28 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
  • #1202393
    Le 7 juin 2015 à 22:21 par Robert
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    La directive "secret des affaires" obligerait le Canard Enchaîné à renoncer à un tiers de ses articles . Qu’en dit Haziza qui émarge au Canard ?...

     

    Répondre à ce message

  • #1202459
    Le 8 juin 2015 à 00:54 par listener
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    Tout cela ne tient pas sur un plan juridique. Si l’on institue le droit pour un "journaliste" à ne pas "dévoiler" ses "sources", cela institue tout simplement un privilège au profit de la classe sociale des journalistes. Mais pourquoi ? Pourquoi tout citoyen, journaliste ou non, n’aurait-il pas un droit égal à celui d’un "journaliste" à ne pas "dévoiler ses sources". Pourquoi ? Mais pourquoi ? Et un plombier, un avocat, un funambule, un potier, un boulanger, un vidangeur ? Pourquoi ces membres de diverses honorables corporations n’auraient-ils pas le droit de refuser de "dévoiler leurs sources" ? Hin ! Hin ! C’est une objection qu’elle est bonne ! France, pays de la connerie surhumaine ! Et cela va continuer comme cela jusqu’aux élections suivantes ! Tournez-manège !

     

    Répondre à ce message

    • #1208388
      Le Juin 2015 à 20:22 par jpatrick
      Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

      J’ai dénoncé mon employeur (gérant) qui nous faisait recouper de la viande avariée du rayon boucherie, il a été condamné, (pas grand-chose 2500€ amende) et par la suite, il a été muté dans un hyper du même groupe) quant à moi j’ai été licencié, le rayon boucherie ayant été supprimé du super ! Depuis cette histoire je ne trouve plus d’emploi dans ma région. La plainte ne pouvant être enregistrée de manière anonyme. Je me suis retrouvé à être le seul à décliner mon identité, mes collègues ayant renoncé au dernier moment.
      Voilà ce que devient une ’’SOURCE’’ a une toute petite échelle, sans parler de quelque menace griffonnées ici et là et des quolibets qui circulent … Il ne me reste plus qu’à déménager !

       
  • #1202486
    Le 8 juin 2015 à 03:20 par Dante
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    Comme quand Mosanto faisait interdire la publication du pesticide/(fongicide ?) naturel miracle et complètement gratuit (faire macérer trois jours des branches d’orties dans de l’eau)...

     

    Répondre à ce message

  • #1202489
    Le 8 juin 2015 à 03:40 par soralien
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    C’est le TAFTA qui se met en place afin de décourager les journalistes qui voudront savoir ce que les entreprises etats-uniennes déversent sur le marché europeens .C’est quoi notre marge de manoeuvre en fait ? Chacun écrit son petit commentaire derrière son clavier en voyant ce qui va nous tomber dessus, a Paris sur la place du colonel Fabien , certains collent une affiche "Zone hors TAFTA" sur le nom des rues , mais tout ca , nos députés ils s’en Br... de tout ça, ils continuent de voter des lois contre l’intéret du peuple .

     

    Répondre à ce message

  • #1202497
    Le 8 juin 2015 à 04:41 par jvidepi
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    Ces mesures de contrôle ne sont qu’un préambule à la TAFTA qui elle n’est que le parachèvement de l’hégémonie américaine post-seconde guerre mondiale. Elles enferment définitivement l’occident dans une capitalocracie dictatoriale.

    Ce que les gens doivent comprendre en Europe c’est que les accords comme l’AECG (accord de libre-échange Canada-Europe visant surtout à protéger les intérêts américains au Canada) et la TAFTA donnent les pouvoirs suprêmes aux entreprises. Depuis longtemps l’état demeure le meilleur outil des peuples contre les abus des transnationales. Or, ces accords ont justement pour but de liquider les pouvoirs régaliens pour y substituer les lois du capital. Les cours suprêmes deviennent inopérantes et les jugements qu’elles rendent deviennent nuls et non avenus.

    Un exemple parmi tant d’autres : En 1997 dans le cadre de l’accord de libre-échange nord-américain, l’entreprise américaine Ethyl Corp. a exigé 251 millions $ du gouvernement canadien parce qu’il venait d’interdire son additif pour essence MMT.

    À base de manganèse, le produit était jugé neurotoxique, en plus d’endommager les dispositifs antipollution des automobiles. Une entente à l’avantage de l’entreprise lui a permis de continuer à vendre son additif. En plus, le gouvernement s’est rétracté publiquement et lui a versé 13 millions $US en compensation.

    Plus récemment, quand le gouvernement du Québec a cédé face à trois ans de contestation populaire opposée à la fracturation hydraulique et l’exploitation du gaz de schiste et mis en place en février 2013 un moratoire sur son utilisation dans la vallée du Saint-Laurent, les entreprises voulant exploiter le gaz de schiste avec cette technique ont attaqué l’État canadien. Parmi elles, Lone Pine Ressources Inc. demande la bagatelle de 250 millions de dollars de dommages et intérêts au gouvernement fédéral, qui devra être payé par les contribuables si l’entreprise gagne son arbitrage. Un de ses dirigeants a qualifié la décision du gouvernement du Québec d’annuler son permis d’exploitation du gaz de schiste sous la rivière Saint-Laurent d’« arbitraire, capricieuse et illégale… »

    Autrement dit, les états ne peuvent plus protéger les populations contre les pillages environnementaux. Pire, la population doit payer de lourdes amendes pour avoir osé demander de vivre paisiblement et en santé !

     

    Répondre à ce message

  • #1202717
    Le 8 juin 2015 à 13:50 par Mandark
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    Il faut signer cette pétition (même si ce sera absolument inutile vu le niveau de dictature actuel) par principe. Il faut pouvoir dire symboliquement : cela ne passera pas par moi !

     

    Répondre à ce message

  • #1202962
    Le 8 juin 2015 à 19:22 par Swisstony
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    - Pétition pour effacer la licra : 186000 soutiens
    - Manifestation contre le mariage pour tous : 1,5 millions de personnes dans la rue
    - Référendum de 2005 :54,68% des suffrages pour le Non
    - Les lois qui passent au 49.3 , pour contourner des députés déjà ultra soumis.

    Notre démocratie est bien jolie,mais pas très efficace.Nous avons les dirigeants que nous méritons puisqu’on les laisse faire.

    Venez le 14 juillet 2015 et prenez le pouvoir pour réécrire la constitution.

    http://www.demosophie.com

     

    Répondre à ce message

  • #1203096
    Le 8 juin 2015 à 22:27 par Miville
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    Il s’en vient encore mieux que le TAFTA. Le gouvernement Modi en Inde a décrété, par la bouche du ministre du yoga, que les Sociétés transnationales ne sont nulles autres que des divinités au sens de l’hindouisme. Désormais, s’en prendre aux actions et aux exactions de n’importe quelle Corporation (grande compagnie ou grand syndicat, ordre professionnel) tombe sous la loi de la lutte contre l’intolérance religieuse et la haine. Attention messieurs les babas cool qui avez rêvé d’orientalisme pour vaincre le grand capital.

     

    Répondre à ce message

  • #1203282
    Le 9 juin 2015 à 08:47 par Drago
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    On peut pas interdire de divulguer un secret.
    A chacun de bien garder ses secrets.
    Ca relève donc de leur responsabilité.... pas de la notre.
    Et dernière petite claque.
    Si nous on n’a plus le droit à la confidentialité et à nos "ptits secrets"... pourquoi, eux, ils auraient le droit.
    Je l’ai toujours dis !
    S’ils nous surveillent c’est pas parce qu’on aurait des choses à cacher
    mais parce que EUX ONT DES CHOSES A CACHER !!
    Et ils veulent être sûrs qu’on ne les sache pas.
    Ils vont pas dépenser des centaines de millions d’euros de surveillance pour reluquer ou écouter nos p’tits secrets à la con.
    Maintenant s’ils arrivent en même temps à créer une prison virtuelle psychologique dans notre cerveau, tant mieux. ça fera d’une pierre deux coups. Mais la mise en place du système de surveillance a pour but de protéger LEURS secrets... et pas d’épier les nôtres.

     

    Répondre à ce message

  • #1203548
    Le 9 juin 2015 à 14:27 par Sergueï
    Élise Lucet défend la liberté d’informer (de tous ?)

    Je l’ai signé cette petition mais malheureusement ce ne sera qu’un coup d’épée dans l’eau. Un référendum de l’état qui se fini par un oui alors que nous avions dits non est bien la preuve que les gouvernants s’en contrebalance de nos avis

     

    Répondre à ce message

Afficher les commentaires précédents