Egalité et Réconciliation
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Entretien avec Gerry Adams, président du Sinn Féin, au sujet de Gaza, du Hamas et d’Israël

Le Sinn Féin est le parti nationaliste historique d’Irlande. Il s’est récemment illustré par sa campagne pour le "non" au référendum d’adoption du Traité de Lisbonne, en 2008.

Nasser Al-Badri : Vous venez de visiter la bande de Gaza vous voyez par vos propres yeux la dévastation causée par l’agression israélienne. Quel est le but de votre visite à Gaza ?

Gerry Adams : Eh bien, je me suis rendu au Moyen-Orient, il ya deux ans et demi, où j’ai visité la Cisjordanie et Jérusalem. En raison de la pression du parti travailliste en Irlande, je ne pouvais pas me rendre à Gaza, mais il était de mon intention de revenir rapidement pour effectuer une telle visite après l’attaque israélienne contre la bande de Gaza en pleine fêtes de la Noël .

J’ai vu les images véhiculées par les stations de télévision lors de l’attaque. Dans cette visite je ne suis pas allé seulement à la bande de Gaza mais également à Israël où là j’ai passé un jour au cours duquel j’ai rencontré un certain nombre de personnalités religieuses juives, politiques israéliennes et des militants de différentes tendances. Ensuite je me suis rendu à la bande de Gaza pendant deux jours et puis en Cisjordanie.

Quelles sont vos impressions sur la visite et sur la récente guerre d’Israël contre la Bande de Gaza. La bande de Gaza a été présente dans les médias, quelles sont vos impressions, vos sentiments ?

Je ne pense pas que c’est pareil d’être présent sur les lieux et de voir par ses propres yeux ou de voir à travers les images et les illustrations des médias indépendamment du traitement politique du sujet opéré par les commentaires et les observateurs. La question se pose différemment quand vous êtres au cœur de l’événement et tout particulièrement quand vous vivez, comme la population, sur les lieux de l’événement et au milieu des décombres. La première personne que j’ai rencontré à Gaza c’était une femme vivant avec sa famille sur ce que nous pouvons décrire comme une caverne de ferrailles et de grabats de pierres dans un des villages à proximité de la frontière, sur mon chemin à destination de la ville de Gaza. Quand nous avons visité l’Université américaine de la ville on a trouvé juste un amas de débris. On constate de visu une destruction massive des infrastructures : des usines, des hôpitaux et des écoles, en plus d’autres endroits et des bâtiments publics, le bâtiment du parlement lui-même et le reste…

Au contact de la population on ressent une grande colère. La vision des gens au milieu de cette vaste destruction laisse une impression horrible, effarante. La souffrance des habitants est semblable à celle d’une population incarcérée dans une grande prison à ciel ouvert. Cette impression de prison vous la ressentez déjà au passage du poste de frontière qui ressemble au premier abord comme un couloir dans un aéroport qui se transforme dans sa taille et sa forme comme une cage de prison. Tout le temps que vous passez dans ce poste frontalier vous avez l’impression angoissante d’être incarcéré dans ce lieu de passage. Je garde souvenir d’un lieu qui manque d’air, qui manque d’espace, comme je garde souvenir de la sur multiplicité des points de contrôle en béton. En effet Gaza est une grande prison à ciel ouvert.

La situation difficile et les souffrances de la population de Gaza que vous décrivez comme des vexations subies au quotidien par les Palestiniens , pensez-vous qu’il y ait une similitude entre la souffrance en Palestine et celle que vous avez vécue en Irlande du Nord pendant les brûlantes années de confrontation ?

Oui, il ya des similitudes. L’histoire du conflit dans cette région remonte à 1947 et les Britanniques y ont une grande part de responsabilité comme cela a été le cas quand ils ont décidé de s’ingérer illégalement et illégitimement dans nos affaires irlandaises. Au moment le plus intense du conflit en Irlande, j’ai reçu la visite de mes du Moyen-Orient, de la Palestine et de l’Afrique du Sud qui ont été impressionné par le dispositif de répression militaire et policier mis en place à l’ouest de Belfast. Ce que, moi, j’ai vu lors de ma visite des territoires palestiniens est pire, bien pire. Nous avons connu des moments extrêmes qui ont duré un ou deux ans , mais c’est incomparable par rapport à la situation des camps de réfugiés existant depuis 1947. La situation est pire encore quand tu juges que la guerre contre les palestiniens est une violation des normes internationales et que le siège de Gaza a commencé il ya déjà deux ans.

Quand vous pensez à l’occupation des territoires palestiniens et à la situation illégale des colonies de peuplement en Cisjordanie et les colonies illégales vous pensez que c’est injuste. Mais quand vous voyez que ces colonies ne sont pas de petites zones résidentielles sur les routes, mais de grandes villes avec une population de dix mille ou vingt mille ou trente mille cela vous donne davantage de conviction que tout ceci n’est pas en conformité avec n’importe quelle convention internationale. Depuis ma première visite il ya deux ans, j’ai noté lors de cette dernière visite que la situation s’est aggravée.

Je dois dire aussi que le Sinn Fein est convaincu de la nécessité de mettre fin à ce conflit par la voie du compromis. Il existe des moyens pour mettre fin au conflit en acceptant les nombreux ajustements necessaires au règlement du conflit, et cela même si dans ce conflit on a une partie plus puissante que l’autre et surtout si on voit l’intensité et la complexité du conflit opposant deux parties non seulement éloignées l’une de l’autre sur tous les plans mais vivant sur une seule et même zone qui a la particularité d’être étroite.

Mon attention est attirée par la problématique de ce territoire exigüe dans lequel vivent et naissent maintenant des génération de Palestiniens et d’Israéliens, et qu’aucune des parties n’est capable de remporter une victoire décisive ni d’imposer une défaite totale le faisant renoncer à ce territoire. Dans cette région l’avenir et la sécurité des uns et des autres sont intimement liés et sur ces points sensibles les parties peuvent trouver un compromis honorable. Ce compromis honorable n’a pu être trouvé ni une voie de résolution du conflit mise en marche car la communauté internationale n’a pas agit avec équité, impartialité, objectivité et neutralité. Il est regrettable que la communauté internationale tolère des atteintes aux droits de l’homme contre les Palestiniens et qu’elle vienne au nom de ces mêmes droits donner des leçons aux Palestiniens. Je pense donc que l’actuel gouvernement israélien est face à un grand défi parce que les perspectives d’une nouvelle guerre sont palpables et il faut prendre conscience de l’existence face à lui d’un adversaire qui ne va pas céder et qu’il est inutile de poursuivre la même politique et de vains engagement s qui ne conduisent pas à la paix mais à l’impasse ou à l’escalade dans le conflit. Il est plus sage de réviser la politique ancienne et de revoir la structure mentale des israéliens pour s’inscrire dans une stratégie de paix durable. La paix est possible si et seulement si elle se construit sur l’équité, l’égalité des droits et le respect de l’autre.

Vous avez rencontre les dirigeants du Hamas, dont M. Ismail Haniyeh, du Hamas, organisation classée comme groupe terroriste. Vous vous êtes rendu à Gaza à titre personnel mais aussi en votre qualité de représentant du parti Sinn Fein qui lui aussi dans le passé était considéré comme organisation terroriste. Avez-vous trouver de nombreux points communs entre vous et le Hamas et quels ont été les sujets de vos entretiens avec le HAMAS ?

Il ne s’agit pas de la question du HAMAS ou du Sinn Fein, mais de l’analyse sur un processus démocratique qui a eu lieu et dont il faut prendre compte. Le HAMAS a été élu à la suite d’une élection démocratique qui s’est normalement déroulé lorsque les circonstances ont permis aux Palestiniens de s’exprimer librement en participant à des élections libres et justes - et cela est le cas de toutes les élections réellement démocratiques - et une fois que les gens sont allés voter pour choisir un parti ou un autre, il appartient à chacun à l’intérieur et à l’extérieur de respecter ce vote et de reconnaître le choix du peuple.

La question fondamentale pour moi , sur cette question, n’est ni le HAMAS ni le FATAH ni le Front démocratique mais la logique de ma conscience morale et politique : reconnaître aux gens le droit et la liberté de choisir leurs représentants dans des élections libres, transparentes et honnêtes. Nul n’a le droit de s’interposer dans un processus electoral pour changer son cours en s’accordant le droit régalien de choisir à la place des autres, d’être tuteur de leur conscience ou directeur de leur choix politique ou d’être un jugement de valeur sur leur choix quelque soit le choix des gens. Ce sont les règles de tout processus démocratiques. Sur ce principe il est immoral de venir dans la Région et de dire à sa population qu’il aurait fallu faire tel ou tel autre choix car mon ego sait mieux que le votre où se trouve votre intérêt et votre préférence. Non seulement une telle attitude est insensée mais elle est insultante et vexatoire. Le seul jugement admissible est celui qui évalue les conditions de déroulement du vote pour juger de la liberté et de la probité des élections. Toute autre attitude n’est pas constructive.

Respecter les principes démocratiques c’est reconnaître, en dehors des sentiments , que le HAMAS a été élu par le peuple, et qu’il faut respecter le choix de la population. De quel droit et au nom de quelle morale je vais contester le vote d’une partie du peuple anglais en faveur de Gordon Brown ou de Tony Blair. il ne m’appartient pas d’exprimer une objection contre telle ou telle autre partie des électeurs. Je dois respecter le choix populaire ce qui le m’empêche pas d’être en désaccord avec le gouvernement britannique et de son ingérence dans les affaires de mon pays. Je dois traiter avec Gordon Brown, parce que les gens l’ont choisi, je ne vais pas choisir moi l’interlocuteur qui me convient contre la volonté du peuple. Je pense donc qu’il faut accepter et reconnaître le résultat obtenu par le biais d’élections libres et équitables.

Lorsque j’ai rencontré des membres du Hamas ainsi que le Premier ministre du HAMAS j’ai eu le plaisir de le rencontrer et je dis la réunion tenu avec lui était une bonne réunion. Nous avons discuté et il m’a parlé de sa vision de la situation comme il a précisé que le Hamas accepte le règlement sur la base du principe des deux dans les limites des frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale. Ils m’ont dit clairement que la résistance est dirigée contre l’occupation, et non pas contre les Juifs ou contre les israéliens. Ils considèrent que le problème des Palestiniens réside en toute transparence et fondamentalement dans l’occupation par Israël des territoires palestiniens. Ils ont clairement qu’ils veulent la paix et qu’ils travaillent sérieusement pour y parvenir.

Au cours de notre séjour nous avons rencontré tous les autres partis politiques palestiniens.

Pensez-vous que le Hamas a fait suffisamment de concessions pour parvenir à la paix sachant qu’Israël et la communauté internationale ne le croient pas ?

Eh bien, je me réjouis de la présence de George Mitchell, l’ envoyé spécial des États-Unis et je crois que les États-Unis ont un grand rôle à jouer, en encourageant et en créant des conditions favorables pour parvenir à un règlement pacifique. La question donc n’est pas de savoir si le Hamas est prêt ou non a faire des les compromis et jusqu’où il peut aller dans ses compromis. Je pense que la véritable question qui se pose est celle à l’attitude des gouvernements et des gouvernants dans la reconnaissance qu’il y a un choix crucial a faire entre deux voies : soit vivre en perpétuel conflit soit trouver la solution au règlement pacifique, solution qui respecte le droit des peuples. Si les dirigeants décident de suivre la voie de règlement du conflit, le processus de réalisation d’un tel règlement exige bien entendu un compromis de chacune des parties. Il est légitime de se poser une autre question : si on veut réellement la résolution du conflit pourquoi exiger des conditions préalables. Notre expérience nous a appris les leçons du dialogue et l’objectivité de ni inclure ni fixer comme conditions de dialogue des conditions préalables qui peuvent saper l’idée même de dialogue.

Je me réjouis donc de la participation de George Mitchell dans la région. Saviez-vous que lorsque nous avons entamer le dialogue avec le gouvernement pour trouver une solution pacifique au conflit en Irlande il ont dit que nous ne pouvons participer au dialogue que si et seulement nous proclamions notre rejet de la violence. Nous leur avons dit pourquoi nous sommes les seuls être concernés par la cessation des violences ? Toutes les parties doivent toutes renoncer à la violence. C’est dans ce climat que le principe et le cadre du dialogue préconisés par Mitchell ont été mis en place. Toutes les parties sans exception ont signé l’accord de renoncement au recours à la violence y compris notre parti car nous sommes un parti démocratique qui cherche et accepte des voies pacifiques quand il y à une volonté réelle pour un règlement sérieux et crédible du conflit. L’absence de conditions imposées à une partie qui peuvent avantager une autre ou la présence de conditions équitables et acceptées par tous conduit à des progrès. Bien entendu nous avons rencontré d’autres difficultés en raison de la présence d’un grand nombre de propositions et de la volonté politique, mais nous savions que pouvons surmonter toutes les divergences car personne dans les négociations de paix ne croyait que la situation serait idéale pour son camp.

Le problème Jerry c’est que la mission de Mitchell a été un succès en Irlande du Nord, mais dans le conflit israélo-palestinien, sa mission semble vouée à l’échec, en particulier avec l’actuel gouvernement israélien. A quelle paix croire quand le ministre des Affaires étrangères d’Israël refuse l’idée d’une solution à deux États ou ignore la Convention d’Annapolis montrant que les Israéliens ne sont même pas prêts à respecter les engagements signés par leurs précédents gouvernements. Comment peut-on parler de paix dans ces conditions ?

Il appartient en premier lieu à la communauté internationale de jouer un rôle plus actif, parce que beaucoup des précédents accords sont devenus oubliés alors que ces traités de base ne peuvent être négligés par la communauté internationale qui doit faire respecter les traités et les conventions conformément aux dispositions des normes internationales.

Il semble que rien se fait pour le moment dans ce sens. Le ministre des Affaires étrangères d’Israël, parle comme si les Américains sont dans sa poche ?

Eh bien, attendons pour voir la suite. Il est possible que les événements dans le futur lui donnent raison, peut-être. Si j’étais palestinien, je me serais senti comme vous venez de l’exprimer dans ce point de vue, mais permettez-moi de dire une chose, je ne suis pas un expert des questions du Moyen-Orient et je ne suis pas un expert des détails de cette affaire, mais certaines personnalités que j’ai rencontré du côté israélien m’ont dit qu’elles veulent que la paix l’emporte. Chacune des parties semblent souhaiter que la paix prévale dans la région !

Selon leurs propres termes ?

Cela dépend de plusieurs paramètres, de la volonté politique, de l’état d’esprit des gens et de l’intelligence humaine à appréhender les problèmes et les solutions. J’ai déjà dit tout cela à tous ceux que j’ai rencontré dans la partie palestinienne avec tout le respect que je leur dois car en comparaison à notre propre expérience où personne n’est venue nous proposer une solution révolutionnaire aux problèmes de l’Irlande du Nord. La plus grande réalisation qui a permis d’accomplir d’autres réalisations sur le chemin de la paix était l’unification nationale ou du moins un grand degré d’unité qui nous a accompagné concrétisant ainsi un large succès populaire. Et je pense qu’il devrait y avoir plus d’unité du côté palestinien, car c’est quelque chose de primordial. C’était le succès de l’unité qui a été la clé en en Irlande du règlement du conflit. Pour parvenir au règlement de la crise il faut surmonter les obstacles et placer l’intérêt national au dessus des intérêts partisans et au dessus d’autres causes secondaires.

La force que pourrait réaliser la cause palestinienne en réalisant son unité de rangs d’une part et en bénéficiant de l’aide des pays arabes d’autres est capable de pousser Israël à faire la meilleure chose qui soit en accordant aux Palestiniens leurs droits, mais aussi à s’ouvrir aux autres états arabes pour faire de la région une région de paix en dépit de ses difficultés et de ses défis. Il y a une grande dynamique qui peut être enclenchée par les dirigeants palestiniens et arabes. il ya beaucoup de d’actions et de dynamiques qui peuvent être réalisées par les dirigeants palestiniens et leurs amis même si cela n’est de prime abord évident et facile. La question n’est pas facile, je l’ai dit plusieurs fois, il ya vingt ans de cela, lors d’une interview, j’ai dit qu’il y aura un règlement du conflit en Irlande. J’ai été démenti par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, le temps a prouvé la vérité de ce que j’ai dit, après vingt ans. Ce que nous avons obtenus, et la situation nouvelle à laquelle nous sommes parvenus ne sont pas le résultat d’un miracle, ou d’un accident de l’histoire ou quelque chose de ce genre mais l’aboutissement d’un long processus, de longs efforts et de l’appui international pour les demandes jugées raisonnables. Je pense que la communauté internationale se doit d’agir et de soutenir un règlement négocié et pacifique. La communauté internationale doit soutenir, d’une manière impartiale et équitable les droits du peuple palestinien et les droits du peuple israélien, et le grand rôle revient en particulier aux grandes puissances telles que l’administration américaine à Washington .

Vous avez évoqué le processus de paix en Irlande du Nord, mais dans quelle mesure ce processus a pu pour combler le fossé entre les catholiques et les protestants dans la région ? Nous avons entendu il ya quelques jours votre adjoint au parti Sinn Fein Mightis Martin qui occupe le pose de vice-premier ministre du gouvernement de l’Irlande du Nord révéler que les catholiques qui l’ont menacé de mort étaient des traîtres. Ils ont trahi qui ?

Eh bien, soyons clair, j’ai pris la parole sur ce point bien avant. L’Irlande est toujours divisée et les Britanniques revendiquent toujours la tutelle sur l’Irlande qui a leurs yeux leur appartient. Ceci fait parie de l’équation irlandaise, mais nous nous sommes adaptés à cette équation, et effectivement nous avons mis le conflit armé et la violence derrière nous par des moyens pacifiques et des voies démocratiques à poursuivre pour régler définitivement le contentieux historique et le conflit politique. Cela constitue une réalisation importante, et c’est à cette réalisation importante dans notre processus de paix qui laisse le conflit dans une nouvelle dynamique de règlement que Martin a fait allusion d’une manière générale et qui est remis en question d’une manière particulière par la tentative d’assassinat contre ’un des membres du Sinn Fein attaqué à son domicile hier. Des groupuscules font peser des menaces de mort à l’encontre des dirigeants du Sinn Fein et en particulier contre Martin Mighties.

Pour quels mobiles ? Certains justifient ces menaces en accusant le Sinn Fein de délaisser les intérêts des catholiques.

Les progrès que nous avons réalisés sont palpables et en évolution. Personnellement je n’ai agi dans cette direction que pour atteindre l’objectif dont la logique consistait à unir les gens de s’unir et à se mettre à travailler afin de mettre fin à leurs souffrances et pour envisager tous ensemble un avenir commun et partagé. Nous sommes confrontés à des défis importants. Quand on dirige nos efforts vers une autre région ou un autre domaine pour exprimer notre solidarité avec les gens, nous le faisons que dans le seul but d’encourager les efforts et de promouvoir les progrès, et non pas à poussés par des motivations égoïstes, de moralisateurs qui prodiguent des conseils ou pour le prestige d’une partie contre une autre. Tout ce que je sais, c’est qu’il ya des droits violés quotidiennement dans cette région et cette situation ne doit pas être autorisée à perdurer.

Il ya des possibilités réelles pour la poursuite de la paix et il ne faut pas les gâcher. Cette voie pacifique est la meilleure dans notre orientation politique, elle est préférable à la poursuite de l’agression par une partie et à un agenda de guerre par une autre partie. une reprise de notre part de la guerre.

Je reviendrai encore une fois dans la région en qualité d’observateur si le conflit n’est pas réglé. Je le dis, en ma qualité d’observateur, que s’il n’ y a pas de solution pacifique au conflit dans les vint ans à venir toute la population arabe basculera dans le camp d’ Al-Qaida ou du Hamas, car on ne lui a pas donné d’autres modèles crédibles et on n’aura pas utilisé à bon escient les opportunité de paix. La probabilité de radicalisation des populations arabes va aller en crescendo, indépendamment de notre éthique, de notre discours politique ou de nos désirs ou de ce qui aurait du être fait à temps. Il y a un fait qu’il ne faut pas occulter cette région ne connaîtra la stabilité que s’il est mis fin aux souffrances de cette région. Laissé à lui-même le temps va aller vers plus d’instabilité à moins que la communauté internationale n’intervienne pour établir un modèle de règlement pacifique le plus vite possible.

Est-ce que c’est un avertissement que vous avez donné aux Israéliens en leur disant sans détours qu’ils sont confrontés à une bombe à retardement ?

Certes, mon message s’est adressé à toutes les personnalités que j’ai rencontré et avec qui j’ai eu un entretien. le monde. Je me suis clairement exprimé sur ce sujet et j’ai veillé à ce que mon message parvienne sans déformation , avec humilité et respect à tous israéliens et palestiniens, personnalités et parti politiques. Je ne suis pas un maître de conférences, mais je dis que le peuple palestinien, est une victime spoliée de ses droits et qu’il a subi toutes sortes d’injustice ; j’ai lu beaucoup sur le judaïsme et j’ai visité le musée juif sur l’Holocauste et de ce fait je suis sensible aux souffrances du peuple juif. Je veux être un ami des deux peuples. Mais le peuple palestinien a le droit de créer un Etat permanent et viable et que les palestiniens vivent dans cet état comme citoyens libres qui jouissent de tous les droits de l’humanité, et ce n’est pas leur cas actuellement .

Nasser Al-Badri pour Al Jazeera - Traduction Omar Mazri