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Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

Propos recueillis pour E&R par Alimuddin Usmani le 13 avril 2014

Le 18 mai prochain, le peuple suisse se prononcera sur des questions de société très importantes. Parmi celles-ci figure une initiative qui offrirait un salaire minimum de 4000 francs (3300 euros) par mois à plein temps à chaque travailleur.

L’initiative vient des membres actifs d’Unia, plus grand syndicat des travailleurs en Suisse [1]. Les milieux patronaux ainsi que les partis de la droite bourgeoise s’opposent fortement à l’initiative, tandis que la gauche y est plus favorable.

José Steck a enseigné le français au Cycle d’orientation [2] pendant de nombreuses années ; cette personnalité incarne une gauche authentiquement sociale. Il s’explique en détail sur son engagement en faveur de cette initiative.

 

José Steck, pouvez-vous nous exposer les principales raisons pour lesquelles vous soutenez le « oui » à l’initiative sur le salaire minimum le 18 mai prochain ?

Je crois qu’il faut d’abord prendre conscience du contexte socio-économique. D’abord, je relève le profond malaise social, exprimé par les nombreuses initiatives, notamment Minder, puis par l’initiative 1:12, refusée après un matraquage publicitaire du patronat ; enfin, la présente initiative qui vise, en réalité, de nombreux objectifs : limiter l’inquiétant dumping salarial observé dans de nombreuses branches, proposer un salaire horaire convenable qui tient compte du coût de la vie, réduire l’anxiété – dangereuse à plus d’un titre – liée à la menace de déclassement social, favoriser la stabilité politique, sociale et juridique de la Suisse, grâce à des règles visibles, démontrer que la prospérité se partage et bénéficie à tous et, ainsi, contribuer à la nécessaire, à l’indispensable cohésion sociale. En résumé, accepter cette initiative, c’est offrir de meilleures conditions de vie, un espoir, une cohérence sociale, une stabilité politique et juridique.

Soulignons que le moment est favorable pour adopter de telles mesures : des prévisions économiques favorables, une inflation inexistante, une révision de la fiscalité des entreprises, etc. Il y a là un magnifique défi politique à relever, qui contribuera à éradiquer la pauvreté de nombreux travailleurs. Le projet est enthousiasmant, mais je note que les opposants conservent, en général, des positions prudentes, voire négatives. Sans doute méconnaissent-ils les importantes ressources dont dispose notre pays. C’est dommage.

 

Les opposants invoquent l’argument qu’un salaire minimum de 22 francs de l’heure constituerait un record mondial et exercerait un attrait énorme sur les demandeurs d’emploi non-qualifiés de l’étranger. Que leur répondez-vous ?

Certes, le salaire horaire serait – nominalement – un record. Néanmoins, je constate que l’économie suisse progresse davantage dans les cantons aux salaires élevés que dans les autres, et que la Suisse conserve une place flatteuse dans la compétitivité mondiale, malgré – ou à cause – desdits salaires. L’attrait de tels salaires pour des demandeurs d’emploi étrangers n’est pas un argument à négliger, surtout après l’acceptation de l’initiative du 9 février. Cependant, les opposants au salaire minimal ne peuvent prétendre, en même temps, que l’acceptation de l’initiative détruirait des emplois et susciterait l’attrait marqué des travailleurs étrangers pour des emplois inexistants ! Sans doute faudra-t-il faire preuve de vigilance à l’égard d’un tourisme économique donnant droit à des prestations sociales. Mais ce travail sera conduit par le Parlement, qui saura en maîtriser les éventuels dysfonctionnements. Modestes, si on les met en relation avec les avantages.

 

Les opposants insistent également sur le fait qu’une acceptation provoquera une perte d’attractivité de l’apprentissage. Comment motiver un jeune à suivre une formation si un salaire minimum de 4 000 francs est offert à chaque employé, qualifié ou non ?

Les opposants utilisent, selon moi, de prétendus arguments économiques, liés à des modèles d’explications obsolètes. Mais d’autres arguments appartiennent à une vision assez ignoble, au sens étymologique. Ainsi, la perte d’attractivité – supposée – de l’apprentissage semble réduire l’être humain à un attrait pour l’argent, puissant mobile, alors que l’acquisition des savoirs, des pratiques, le désir de s’améliorer – pour soi et pour les autres –, de progresser, sont méconnus. Pourtant tout montre que l’humain adopte, généralement, ces attitudes de progrès, sans l’immédiate obsession du gain numéraire. Sans doute les opposants opèrent-ils une projection psychologique primaire ; on connaît les relations entretenues par l’argent avec le stade primaire de la sexualité...

 

Certaines PME menacent de licencier en cas d’acceptation de l’initiative car elles estiment que cela induirait une concurrence déloyale avec les pays voisins, principalement à cause du coût de production, qui serait encore augmenté en Suisse. Pensez-vous qu’ils bluffent ?

Lorsqu’il y a des propositions de progrès social, une partie du patronat use – et abuse – de la menace du licenciement, voire suggère l’effondrement de l’économie. C’était déjà le cas au début du XXe siècle, lors de la diminution des heures de travail. Cette récurrence n’honore pas ceux qui utilisent sans vergogne la menace, la peur, plutôt qu’une argumentation serrée, apaisée, démocratique, respectueuse, en réalité, de l’intelligence du citoyen. Ce qui frappe, en outre, c’est l’usage immodéré du futur de l’indicatif, comme si les opposants réduisaient les phénomènes à une mécanique inéluctable, prévisible. Un peu plus de prudence – et de modestie – serait davantage approprié : ils ne détiennent ni la vérité, ni l’avenir.

Cependant, ces pitoyables interventions sont démenties par la pratique : en effet, plusieurs entreprises ont déjà entamé des démarches pour réaliser l’objectif majeur de l’initiative ; d’autres réfléchissent à des solutions conformes à celle-ci. Ces changements vont dans le bon sens. Constatons, par conséquent, que le patronat est divisé et que sa fraction la plus progressiste accompagne le mouvement de l’amélioration.

 

Une instauration du salaire minimum ne risque-t-elle pas enfin d’aggraver le travail au noir ?

Le travail au noir est identifié parmi les risques – hypothétiques – de l’initiative. Il existe déjà, avec des travailleurs détachés, et doit être impitoyablement réprimé. Sans doute, l’acception de l’initiative exigera des vigilances nouvelles et scrupuleuses. Toute initiative acceptée engage des renforcements dans les contrôles. Pour moi, le travail au noir – difficilement mesurable, et pour cause ! – doit être poursuivi avec une rigueur exemplaire et impitoyable. En effet, il transgresse la Loi et les contrats, prive la collectivité de ressources importantes (par l’impôt et les cotisations sociales), détruit la concurrence loyale et honnête et donc péjore les entreprises honnêtes. C’est inacceptable. Je note, cependant, que les opposants ne condamnent pas avec force ces pratiques scandaleuses, alors que ce serait leur devoir éthique de donner à la force publique suffisamment de moyens pour réduire ce véritable cancer économique, social et politique.

Pour toutes ces raisons – et malgré les risques, inhérents à toute transformation –, je voterai oui à cette initiative, probablement l’une des plus importantes soumises au peuple suisse.

 






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35 Commentaires

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  • #791846
    Le 18 avril 2014 à 21:26 par seber
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    La question d’un salaire minium est un piège qui enferme dans une logique économique non viable et ne change strictement rien aux infrastructures pourries qui nous dominent.
    Dans ce cas, j’attends toujours le SMIC : Salaire MAXIMUM Interprofessionnel de Croissance.
    Oups, vous avez dit….Croissance ? Très à jour comme concept….

     

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  • #791952
    Le 18 avril 2014 à 23:15 par Basile
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Le chomage - très bas en Suisse - va augmenter . Si en France vous augmentiez le SMIC jusqu’au salaire médian, vous vous retrouveriez avec 50% de chomeurs, bananes !

     

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    • #793258
      Le Avril 2014 à 23:04 par belerophon
      Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

      La plupart de ceux qui s’expriment ici ne connaissent ni la Suisse ni le cout de la vie.
      Si de telles mesures sont envisagées c’est pour éviter ce qu’il se passe en France
      Des gens qui travaillent et qui vivent dans leur voiture car le smic en France ne permet pas de se payer une chambre de bonne sur Paris tout juste un box et encore.
      La France est dans un état d’appauvrissement avancé ce qui explique que la plupart des boulots pourris en Suisse soient occupés par des Français très content de percevoir 4000 chf.
      Les loyers a Genève sont 2 fois supérieurs à ceux de Paris, ne parlons pas des frais concernant les soins médicaux car vous seriez choqués.
      Je travaille en Suisse depuis plusieurs années et à chaque pic d’activité lorsque le patron appelle la boite d’interim demande si il y a du Français de disponible car le Français est apprécié pour sa docilté son obéissance et en dernier pour la qualité de son travail.
      Pourquoi est il si docile ? Parce que s’il n’obéit pas on lui explique gentiment qu’on va le renvoyer dans son pays toucher 1000 euros avec les primes.
      Voilà le résultat de la politique de nos élites. Nous humilier à tel points qu’on soit obligé de ramper pour garder un emploi payé 4000 chf or avec 4000 chf vous êtes pauvre en Suisse mais très riche en France.
      Le mythe du Français grincheux et râleur à depuis longtemps disparu en Suisse.
      Il est au contraire très très obéissant. Il a plutôt intérêt de l’être.
      Le salaire médian en France est d’environ 1700 euros le smic à 1425 euros brut
      Le chômage est à 12% environ si je comprends bien augmenter le smic d’environ 300 euros ferait monter le chômage de 12 à 50% ?
      Basile avec un commentaire comme celui ci on touche le fond , on s’aperçoit que l’appauvrissement n’est pas seulement financier...Banane !!!

       
  • #792073
    Le 19 avril 2014 à 03:52 par Alexandre
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Hummm voilà une analyse qui a le mérite d’être limpide. Je ne suis pas un grand fan de ce sujet que la gauche ressort un peu trop souvent...Mais ça fait réagir aussi bien le petit patron que le bourge avec son gros cigare.

     

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  • #792111
    Le 19 avril 2014 à 07:29 par Rocketman92
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Ça va attirer tout ce que compte la misère et tous les escrocs en tous genres de la planète !!

     

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    • #792514

      Disons tous ceux qui rêvent... faut comparer le coût de la vie et ça beaucoup ne le font pas... Avec 4’000.- vous n’avez tout juste pas besoins de l’aide sociale si dégradante humainement... Pas de vacances si vous devez aller chez le dentiste dans l’année et ça c’est garanti, vous les passez "à la maison" !

       
  • #792173
    Le 19 avril 2014 à 10:13 par Nicolas Tesla
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Le mec serveur chez Mac Do 3000 Euros/mois (autant qu’un ingénieur !!!) mouais bof le genre de truc qui donne pas vraiment envie d’embaucher... Les entreprises ajusteront soit en délocalisant soit en n’embauchant plus, voir en licenciant, sérieux ce genre de mesure n’est pas du tout économiquement viable, mais c’est pas la première fois qu’ont s’aperçoit que les mesures socialistes et Étatistes ne marchent pas non plus...

     

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    • #792851
      Le Avril 2014 à 09:03 par Rarthmnemix
      Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

      Un cadre en Suisse gagne plus de 6000 Euros/ mois. D’où certains Frontaliers Français qui préferent aller bosser en Suisse et dormir en France. Ne parle pas de ce que tu connais pas.

       
    • #792879

      3000 eur/mois c’est ce que gagnait un ingénieur sortant de l’école en 1981. C’est ce que je gagnais ô troll.

       
    • #794121
      Le Avril 2014 à 10:49 par Nicolas Tesla
      Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

      Je réponds aux deux msg.
      1) Sorry, 3000 Euros pour un ingé en début carrière c’est tout a fait possible, on est pas non plus dans la silicon valey hein...
      2) Ensuite que les frontaliers gagnent 6000 ou pas ça change rien au fait qu’un serveur chez Mac Do sera payé 3300 Euros bref plus anti-économique que ça tu meurs, les Suisses se tirent juste une balle dans les pieds car aucune boite embauchera du non qualifié a 3300 Euros faut pas déconner non plus !
      D’ailleurs ceux qui vont le plus plus trinquer avec ça sera devine, les petites boites...
      Apparemment votre formation d’ingé ne vous permet pas d’analyser quelques principes de base et logiques d’économie c’est dommage.

       
  • #792375
    Le 19 avril 2014 à 15:05 par jobanco
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Je travaille en Suisse.
    Les salaires sont déjà à ce niveau, pour exemple un professeur touche 8000FR brut.
    En suisse on parle en brut. Les français ne venait pas, vous trop êtes mal vu (donneur de leçon, mr je sais tout, respecte rien, ce croit chez lui, grande gueule...)
    Le salaire indiqué de 4000FR est bas pour la suisse, car c’ est en brut.
    Le salaire minimum est pour lutter contre certaines entreprise qui font venir des entreprises extérieur de la suisse pour casser les prix, notamment dans le bâtiment.
    Car si une entreprise Suisse sous traite un travail à une entreprise italienne c ’est de la concurrence déloyale, si un salaire minimum est imposé c ’est donc pour imposer de rémunérer à un niveau correct pour la Suisse.
    Tout est beaucoup plus cher en Suisse car faut bien payer les salaires des gens, mais il faut savoir ce que l’ on veut. Des con saut mateurs avec du pouvoir d’ achat ou des esclaves compétitif...

     

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  • #792456
    Le 19 avril 2014 à 17:10 par rolalalalalla
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Bof de toute façon les suisses voteront non.
    Mais il aurait été intéressant de voir les effet d’un smic aussi haut

     

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  • #792521
    Le 19 avril 2014 à 18:49 par Rensk
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Je veux vous informer qu’il y a des gens en Suisse qui travaillent pour 2 CHF de l’heure... Non pas pour soulager les assurances dites "sociale" mais pour garder un lien social avec d’autres gens... ( Attention = la boîte s’engage dans un cadre humaniste, à promouvoir les responsabilités sociales et professionnelles afin de favoriser l’autodétermination des collaborateurs dans un contexte proche de l’industrie.)

    Tout ceux que j’ai questionné (et qui ont le droit de vote) me disent qu’ils vont tous voter pour l’initiative... tout en sachant que nous ne sommes pas concerné.

    Oui, les plus pauvres des pauvres SONT l’exception qui confirmera la règle du jeux...
    On a déjà nos chefs (employés d’État) qui ont 6 semaines de vacances par année dès 50 ans, 7 dès 60 ans... mais nous employés nous n’avons droit qu’à 4 semaines par ans égal notre âge... (Dont une semaine est déduite pour les ponts)
    En maladie (même certifié par le médecin) vous n’êtes pas payé... accident vous êtes couvert 30 jours...

     

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    • #797324
      Le Avril 2014 à 12:02 par Lolilol
      Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

      N’importe quoi ! Bien sûr que l’on touche son salaire malade. Ça s’appelle l’APG. En cas de maladie longue durée (1 an) l’employeur a le droit de rompre le contrat de travail. Mais pas avant et si aucune convention collective (CCT) ne mentionne le contraire ! Et la plupart des entreprises donnent 5 semaines de vacances et un 13ème salaire.

      Ce sont surtout les PME hors CCT qui sont visées par cette initiative. Car, elles sont les plus enclines au dumping (généralement des Sàrl tenues par des particuliers endettés). Et les autres entreprises sous CCT définissant un salaire inférieur à 4000 CHF (comme l’hôtellerie, la vente et l’alimentaire) vont rompre ces CCT si la loi passe et exigeront des compensations comme l’augmentation du temps de travail de 42h à 45h par semaine.

      De plus, ce salaire minimum n’est indexé sur rien et ne tient pas compte des différences économiques propres à chaque canton (système fédéral). Si avec 4000 CHF/mois on peut vivre à Fribourg, celà ne suffit pas pour se loger dans des cantons comme Genève ou Zurich.

      Donc, même si je partage l’intention d’améliorer le quotidien des plus défavorisés, je pense que cette initiative peut être contre productive et inciter négativement les employeurs à ne pas payer plus et à remettre en cause les CCT existantes et donc la paix du travail chère à la Suisse.

       
  • #792647
    Le 19 avril 2014 à 21:31 par Anonymous19
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    Un salaire minimum, c’est bien pour protéger les travailleurs qui sont presque toujours dans un rapport de force défavorable lors des négociations avec un employeur. Mais à ce niveau là, ça favorise la concurrence déloyale, la sous-traitance, etc. Un salaire, c’est comme une marchandise, le prix doit pouvoir se négocier en fonction de l’offre et de la demande. Sinon, c’est tout le système économique qui est biaisé. En URSS, l’économie s’est écroulée parce que les salaires comme les prix étaient fixés de manière arbitraire.

     

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  • #801048
    Le 29 avril 2014 à 07:04 par piero san giorgio
    Entretien avec José Steck sur le salaire minimum en Suisse

    ai voté oui ! (à l’avance par correspondance).
    piero san giorgio

     

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