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Erdogan veut resserrer les liens économiques avec l’Iran

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a appelé mardi à un rapprochement économique avec l’Iran en dépit des pressions occidentales en faveur de mesures de rétorsion contre Téhéran, sous prétexte de ses activités nucléaires.

"Pourquoi ne pouvons-nous pas établir avec l’Iran un mécanisme de commerce sans restrictions similaire à celui que nous avons avec l’Europe ? Je ne vois pas personnellement de raison à ce que nous ne puissions pas le faire", a déclaré M. Erdogan au cours d’un forum d’affaires turco-iranien à Istanbul.

"Si nous nous dépêchons de finaliser les pourparlers sur un accord de commerce privilégié (...) nous pouvons atteindre 30 milliards de dollars d’échanges bilatéraux en cinq ans. Nous devons le faire", a-t-il ajouté, cité par l’agence de presse Anatolie.

La Turquie a affirmé en juillet qu’elle appliquerait les sanctions votées par l’ONU contre l’Iran mais pas celles, supplémentaires, décidées par les Etats-Unis et l’Union européenne.

Ankara est lié à l’UE par un accord d’union douanière et a entamé avec elle des négociations d’adhésion en 2005.

M. Erdogan a indiqué que le niveau des échanges bilatéraux avec l’Iran était d’environ 10 milliards de dollars actuellement, consistant pour l’essentiel en achat de gaz iranien par la Turquie.

"Il y a beaucoup de choses que nous pouvons donner à l’Iran", a-t-il souligné, insistant sur les "opportunités uniques" offertes par la proximité géographique des deux pays.

La Turquie, seul membre de l’Otan à la population très majoritairement musulmane, entretient de bonnes relations avec son voisin iranien.

Membre temporaire du Conseil de sécurité de l’ONU, elle a voté en juin contre les sanctions frappant l’Iran, affirmant privilégier la voie diplomatique.

En mai, elle avait présenté avec le Brésil et l’Iran une proposition d’accord sur un échange de combustible nucléaire iranien en territoire turc. Cette initiative a été ignorée par les grandes puissances.