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Erreur de l’administration : des avis d’imposition établis en 2011 étaient illégaux

Bon nombre des avis d’imposition établis en 2011 étaient illégaux en raison de l’incompétence de leur émetteur.

La dernière loi de finances s’est transformée en « loi de validation » a posteriori, c’est-à-dire a validé des mesures de taxation prises en 2011 sans aucun fondement légal.

Au cas présent, il s’agit d’une petite disposition glissée subrepticement dans la loi de finances rectificative pour 2011 qui entérine une erreur d’homologation des rôles pour l’impôt sur le revenu.

Rappelons en effet que les rôles d’avis d’imposition, c’est-à-dire les listes, sont en principe établis par le préfet qui d’habitude déléguait cette tâche à son directeur des services fiscaux. Or, du fait d’une réforme, celui-ci n’était plus compétent et devait laisser la place au directeur départemental des finances publiques, ce qu’ont oublié les préfets.

De même, certains fonctionnaires des grandes directions nationales ont également établi des rôles dès 2011 alors que cela ne leur est permis que depuis 2012. Bref, bon nombre des avis d’imposition établis en 2011 étaient illégaux en raison de l’incompétence de leur émetteur, risquant de rendre illégale la quasi-totalité de la collecte de l’impôt sur le revenu.

Le gouvernement a donc du faire voter en urgence une loi (1) corrigeant les bévues de son administration dans la mise en marche de sa nouvelle organisation, sous peine de perdre 50 ou 60 milliards d’euros d’impôt sur le revenu.

Comme une loi de validation ne peut agir sur des contentieux en cours, elle ne rétroagira pas sur les avis d’imposition déjà en cours de contestation. Heureux donc les contribuables qui auront su détecter avant tout le monde le vice de procédure et obtiendront la remise de leur impôt sur le revenu.

(1) Article 1er de la loi de finances rectificative pour 2011 n° 2011-1978 du 28 décembre 2011.

I. ― La première phrase du second alinéa de l’article 1658 du code général des impôts est ainsi rédigée : « Pour l’application de la procédure de recouvrement par voie de rôle prévue au premier alinéa, le représentant de l’Etat dans le département peut déléguer ses pouvoirs aux agents de catégorie A placés sous l’autorité des directeurs départementaux des finances publiques ou des responsables de services à compétence nationale, détenant au moins un grade fixé par décret en Conseil d’Etat. »

II. ― Les rôles homologués du 1er janvier au 16 novembre 2011 sur délégation du représentant de l’Etat dans le département sont réputés réguliers en tant qu’ils seraient contestés, à compter du 16 novembre 2011, par le moyen tiré de l’incompétence du délégataire, dès lors que ce dernier est un directeur des services fiscaux ou un agent de catégorie A détenant au moins le grade d’administrateur des finances publiques adjoint ou de directeur divisionnaire.

III. ― Les rôles homologués jusqu’au 31 décembre 2011 par les services fiscaux ou directions fiscales à compétence nationale sont réputés réguliers en tant que ces rôles seraient contestés, à compter du 16 novembre 2011, par le moyen tiré de ce que les fonctionnaires de ces directions ou services n’avaient pas compétence pour établir des rôles d’imposition.

IV. ― Les rôles homologués jusqu’au 31 août 2010 par des fonctionnaires de la direction spécialisée des impôts pour la région d’Ile-de-France et pour Paris ayant au moins le grade de directeur divisionnaire sont réputés réguliers en tant que ces rôles seraient contestés, à compter du 16 novembre 2011, par le moyen tiré de ce que le préfet de la région d’Ile-de-France, préfet de Paris, ne pouvait déléguer ses pouvoirs en matière d’homologation des rôles aux fonctionnaires de la direction spécialisée des impôts pour la région d’Ile-de-France et pour Paris et de ce que cette direction n’avait pas compétence pour établir des rôles d’imposition.

 






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5 Commentaires

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  • Rien d’étonnant !
    consultez rigoureusement aussi vos remboursements de la cpam vous serez aussi surpris !

     

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  • Et qui sont en majorité les "Heureux contribuables qui auront su détecter avant tout le monde le vice de procédure et obtiendront la remise de leur impôt sur le revenu." ?

    Peut être aurait-il fallut dire : les "Heureux contribuables qui auront été averti avant tout le monde du vice de procédure et obtiendront la remise de leur impôt sur le revenu."

    J"aimerais beaucoup avoir la liste, rien que pour rire (jaune)

     

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  • Une chose dont on ne parle jamais à propos de l’Etat Français :
    - la dette officielle de ce pays est de 1700 MdE, en réalité, elle est de plus de 2000 MdE (*)
    - mais en face de cette dette, que trouvons-nous ? Un actif évalué par la Cours des Comptes (2008) à 680 MdE.
    En d’autres termes, actif - passif, 2000 - 680, l’Etat Français a un déficit d’actif de, excusez du peu, 1300 MdE (!). Ce qui, en termes juridiques précis, caractérise une situation de Banqueroute.
    De ce fait, l’Etat Français n’est plus géré qu’en trésorerie, qui est en fait une cavalerie au coeur de laquelle on trouve les deux leviers principaux a) la dette (mais là, c’est fini) b) l’impôt, sur lequel nous avons un petit souci spécifique : indépendamment de la question intéressante de l’égalité fiscale dans ce pays, nous avons une des pressions fiscales globales les plus élevée (et mal utilisée par ailleurs) des pays de l’OCDE : 56%, un niveau qui ne permet guerre d’aller beaucoup plus loin (cf. l’actualité de la TVA fiscale).
    Alors quoi ? Situation de Banqueroute non dite, ajoutée à une impossibilité de refinancement (dette) sur fond de pression fiscale déjà maximale, la conclusion est que l’Etat Français est ni plus ni moins que...Mort.
    Nous sommes dans une impasse caractérisée, dont la résolution est, ensemble ou successivement implosion et grand soir annoncé.
    A quelle échéance ? Le temps qu’on épuise tout à fait le levier de la dette, d’ici fin 2012 maximum par conséquent (on aura rajouté 200 MdE de dette).
    A ce moment, il faudra bien, puisque la croissance s’effondre, augmenter la pression fiscale en proportion directe d’une fermeture de l’accès l’endettement extérieur, et là, ça craquera tout de suite.
    Le souci est que, ensuite, comme nous sommes dotés d’une force nucléaire qui limite tout de même les revendications potentielles de créanciers mêmes très agressif, nous sortirons de l’euro comme des voleurs, nous retournerons au franc en slip et dans la foulée, vous aurez une telle dévaluation et une telle mise à bas des services publics que, du jour au lendemain, vous aurez 10 millions de chômeurs en plus et un Etat en perdition.
    Tout cela pour quand ? Mi 2013.
    A ce moment, on pourra rigoler de nos feuilles d’impôts ; il n’y aura plus de Poste.
    A bon entendeur

    (*) si vous prenez en compte tous les engagements non financés à cette date : retraites, pensions, etc.

     

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    • Bonjour Kalix. Bravo et merci pour cette mise au point.
      Petite question : Sur les 2000 Mds de dette, quelles proportions en intérêts, en spéculation, en privilèges et en incompétence ? Donc, que reste-il comme larmichette en dépense publique réelle et de droit ? Je ne crois pas que nous quitterons l’UE comme des voleurs, nous nous libèrerons des racketteurs.
      D’ailleurs, pour rester dans le présent sujet, je constate en effet de plus en plus d’arbitraire dans le recouvrement fiscal. On est face à une fiscoracaille !