Il y a quand même des abus de langage avec le terme de polythéiste. Le catholicisme, de St Augustin à Boèce en passant par le Cardinal De Cues a toujours chercher à dire que il fallait que l’Un soit trois pour être Un (Père=Unité ; Fils= égalité ; Saint Esprit= Connexion). Et puis les anges et les prophètes sont souvent considérées en Islam comme des "Noms de Dieu", des Attributs du Dieu Un ; de même le platonisme n’est pas polythéiste, rappelons que le terme "l’Un" ou "Un-Bien" vient de Platon puis des néoplatoniciens (Plotin ; proclus....), les autres Dieu peuvent ainsi être ramenés, comme en Islam à des Noms (ou essences) de l’Un.
Il faudrait donc commencer par s’entendre sur le terme de polythéiste. Le problème de fond paraît plutôt être le statut christique ! Et là, bien que moi même catholique, il faut aussi admettre que la vision médiocre et théologiquement molle d’une sorte de Christ historique rebelle (voir communisant) n’aide pas à la compréhension du christianisme par les autres religion et notamment l’Islam, rappelons que le Christ est avant tout un corps mystique, le Verbe de Dieu, et qu’il est le lien ici bas vers le Dieu Père (Créateur). Ici bas, veut avant tout dire, en nous, en "l’homme intérieur" comme disait Saint Paul d’Ephèse.
Il faudrait que les catholiques se rappellent que avant d’être temporel, la religion vraie est avant tout intérieur. Et quand on part de l’intérieur pour allez vers l’extérieur (du noyau à l’écorce, du germe au fruit), alors on voit que la vraie fracture n’est pas religions contre religion, mais des interprétations des religions contre d’autres interprétations de la religion.
Et là, on remarque quoi ? Que la vraie Kabbale juive (pas la "Kabbale noire") reconnaît le Christ (rappelons que le "naturei Karta" qui a soutenu Dieudonné se réclame de la Kabbale, "quaballah" voulant dire tradition) comme le sauveur, que l’Islam (soufisme, un certain salafisme sérieux, et le Chiisme duo-décimain) aussi reconnaît Aissa comme le combattant de l’Antéchrist, c’est à dire de Gog et Magog.
En dernière instance c’est "l’homme intérieur" ou "l’oeil du coeur" (Imram Hossein emploie d’ailleurs ce terme) qui, d’un point de vue spirituel, est le baromètre définissant qui est du côté du duo Satan-Lucifer ou du côté du Christ (donc de Dieu). La théologie et ces querelles sont infinies, sincèrement. Relisons De Maistre, S. Weil, Saint Augustin, Saint Denys l’Aéropagite, Boèce, Saint Bonaventure, N. De Cues....
Ave Maria.