Egalité et Réconciliation
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Historique : l’ensemble du secteur médical français s’élève contre le "diktat" européen

Pour la première fois de son histoire, le Conseil national de l’Ordre des médecins vient de s’associer publiquement aux quatre grands syndicats de médecins libéraux français (CSMF, MG-France, SML, FMF) dans un texte commun titré "Maintenir des services de santé de proximité et protéger le secteur de la Santé des appétits des financiers". Ce communiqué sans précédent historique dénonce le "diktat de la Commission Européenne exigeant de la France qu’elle laisse des capitaux, de toute nature, prendre la maîtrise des sociétés d’exercice libéral (SEL) constituées entre professionnels de santé libéraux."

Interrogé par l’AFP, le Dr Martial Olivier-Koehret, président du syndicat MG-France, a déclaré que "pour qu’on ait une position commune il faut qu’on soit très inquiets : ça n’est jamais arrivé".


Dogmatisme européen


Avec son dogmatisme habituel, la Commission européenne considère la santé comme un service comme les autres. Elle exige donc qu’il soit ouvert à la concurrence et elle impose à la France de modifier sa loi sur les "sociétés d’exercice libéral" (SEL) pour ouvrir leur capital aux financiers qui veulent les acquérir.

Actuellement, les SEL doivent être possédées en majorité (75 à 100%) par des professionnels, afin de préserver l’indépendance et la qualité de leur exercice. Ce que veut Bruxelles, c’est faire sauter ce verrou qui interdit à des non-professionnels de la santé de dépasser 25% du capital. Et c’est ce qui provoque la réprobation unanime des médecins, pharmaciens, dentistes, mais aussi sages-femmes et kinésithérapeutes français.

La tactique du salami

Comme à l’accoutumée, Bruxelles utilise également la "tactique du salami" pour parvenir à ses fins. Comment ? En pratiquant des coups de force sournois et petit à petit, pour imposer de façon progressive et peu visible une politique rejetée par une écrasante majorité de Français.

C’est ainsi que, dans un premier temps, les exigences de la Commission européenne ne concernent que les laboratoires d’analyses constitués en SEL, qui se voient donc sommés d’ouvrir leurs capitaux à des non professionnels de la santé.

Mais les autres professions de la santé ne perdent rien pour attendre : ce qui est en train d’arriver aux biologistes va arriver aux pharmaciens. Puis ce sera le tour des médecins en SEL. Enfin, cela s’étendra à l’activité de l’ensemble des médecins français.

Mise en garde solennelle

Dans leur communiqué du 3 juin 2008, le Conseil de l’Ordre des médecins et les syndicats de médecins libéraux "demandent au Gouvernement et au Parlement de maintenir la réglementation qui, jusqu’à présent, a garanti la qualité des soins et l’indépendance professionnelle."

L’ensemble des représentants du corps médical assortit cette demande d’une mise en garde solennelle : "La santé ne doit pas devenir une marchandise livrée aux spéculations financières avec des processus de concentration et une recherche de rentabilité immédiate incompatibles avec la proximité que les médecins offrent aujourd’hui aux patients. [...] La position de la Commission européenne met aujourd’hui brutalement en cause la reconnaissance de la spécificité du secteur de la santé ".

La logique de l’Europe : ponctionner notre production de richesses pour mieux servir les fonds de pension anglo-saxons

Ce que ne dit pas le communiqué conjoint de tous les organismes représentatifs du monde médical, c’est que l’ouverture du capital des SEL à des non-professionnels de la santé se fera pour l’essentiel au bénéfice des fonds de pension anglo-saxons et notamment américains.

En d’autres termes, la logique qui découle de la politique de l’Europe, sur cette question des métiers de la santé comme sur bien d’autres sujets, c’est d’exiger toujours plus de rentabilité en France, pour pouvoir servir des dividendes toujours plus élevés aux actionnaires et aux retraités…américains. Il ne s’agit rien moins que d’un pillage organisé et déguisé de façon présentable.

Rappelons ici que, si les fonds d’investissement américains sont à ce point pléthoriques qu’ils peuvent virtuellement tout acheter, c’est parce que l’ensemble de la société américaine est fondée sur un hyper-endettement à côté duquel l’endettement de la France est dérisoire.


Conclusion : pour la santé comme pour tout le reste, une seule solution : sortir de l’Union européenne au plus vite


Naturellement, le prétendu "gouvernement français" a fait savoir, sur ce sujet de la santé comme sur tous les autres, qu’il obéirait à Bruxelles. C’est logique puisque notre "gouvernement" ne gouverne plus rien du tout. Il n’est que l’exécuteur des directives européennes.

Interrogé sur le communiqué historique de l’Ordre des Médecins et de tous les syndicats de médecins libéraux, le ministère de la Santé a donc botté en touche, en indiquant seulement avoir quémandé à la Commission européenne un "délai supplémentaire pour finaliser avec les professionnels la réforme déjà en cours. La France a pris l’engagement de répondre aux griefs de la Commission, en adoptant une loi d’ici fin 2008-début 2009".

Dans l’ensemble du secteur de la santé, comme dans celui de l’industrie, de l’agriculture, des pêches, des professions libérales, des hôteliers-restaurateurs, et l’on en passe, les esprits ont commencé à évoluer. Toutes les catégories sociales commencent à comprendre que la prétendue "construction européenne", c’est la destruction de la France, de notre démocratie, de notre modèle social et même de notre modèle de santé. Il est désormais grand temps d’arrêter les frais et de sortir de l’Union européenne, conformément à l’article 49A du nouveau traité de Lisbonne.

Union Populaire Républicaine

Source  : http://u-p-r.org