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Incendie de Saint-Denis : "L’habitat indigne"… et l’information qui l’est tout autant

Terrible drame le week-end dernier à Saint-Denis (93), où un incendie a ravagé un immeuble du centre-ville, faisant au moins deux morts et quatre blessés graves dont un pompier.

Comme chaque fois, et elles sont malheureusement de plus en plus fréquentes, médias et politiques déplorent en chœur des conditions de logement indignes, des situations humainement intolérables, des exploiteurs de la misère humaine, des marchands de sommeil, des "salauds de propriétaires" qui ne méritent même pas la corde pour les pendre…

Selon une grille de lecture des événements aussi simpliste que mensongère, ou tout du moins sciemment incomplète, on a pu lire et entendre partout « L’habitat insalubre en cause ». Sous entendu : l’habitat insalubre en est la cause.

Sans doute. Mais qu’est-ce qui est la cause de l’habitat insalubre ?

Dans cet immeuble dont la façade prouve encore qu’il fut un bel immeuble en pierre de taille de l’époque haussmannienne vivaient une cinquantaine de personnes, très majoritairement des clandestins. C’était, dit à Direct Matin Stéphane Peu, adjoint à l’urbanisme, « un lieu de squat et de trafics ». Il ajoute : « Sur une dizaine d’années, une trentaine de personnes sont mortes à Saint-Denis à cause de l’habitat indigne, dans des incendies ou des effondrements ».

La suite de l’article est exemplaire dans la désinformation. On nous dit ainsi que « Malgré plusieurs mises en demeure administratives adressées aux copropriétaires, le bâtiment était laissé à l’abandon alors que des familles payaient plus de 600 euros par mois ». Tout ceci, là encore, est sans doute exact, mais sans doute aussi très orienté dans l’interprétation. Car il y a quelques questions essentielles à poser :

1) Est-on sûr que "marchands de sommeil" et copropriétaires sont toujours les mêmes personnes ? Chacun sait aujourd’hui que les miséreux s’exploitent très souvent entre eux, cf. le fameux « bail zaïrois » – un exemple parmi d’autres – qui ne tire pas son nom des hôteliers bretons !

2) Comment, et avec quels moyens, un propriétaire dont le bien est squatté depuis des années peut-il entreprendre des travaux ? Car il faut savoir que, s’il n’encaisse pas de loyers, il a néanmoins de lourdes charges à payer (taxes foncières, etc) et doit, en plus, reloger les occupants pendant la durée des travaux.

3) Lorsque des gens, fussent-ils les pires des malheureux, occupent illégalement un lieu et se mettent en danger en tirant des fils électriques depuis un compteur éventré, le propriétaire spolié de son bien est-il "LE" responsable ?

Sur le site LePoint.fr, on peut lire : « Lundi soir, plusieurs dizaines de personnes, dont des rescapés, se sont rassemblées devant l’immeuble incendié à l’appel de l’organisation Droit au logement (DAL), qui demande le relogement de tous et la régularisation des sans-papiers. » Y’a qu’à, en somme…

Encore une mesure qui, si elle est prise, fera monter le ras-le-bol de tous les Français qui attendent, depuis plus de dix ans en moyenne, un logement social auquel tout leur donne droit, et qui voient à chaque drame des clandestins arrivés la veille leur passer sous le nez.

Ainsi ce Tunisien, ayant fui sans doute cette révolution tant vantée dans nos médias : « Parmi [les manifestants] se trouvait Oualid Abidi, un Tunisien âgé de 33 ans, arrivé d’Italie il y a environ un mois et demi. Depuis, il vivait dans l’immeuble chez un ami. Il s’est fait une fracture au pied en sautant du deuxième étage. Après une nuit passée à l’hôpital, il devait être hébergé à l’hôtel lundi soir. “Je n’ai pensé qu’à une chose : survivre, échapper aux flammes. Maintenant, je n’ai plus rien. Tout a brûlé”, a-t-il dit à l’AFP. »

Rien n’est rose, et surtout rien n’est simple. La société ne se divise pas entre les salauds de propriétaires et les autres. La détresse est sûrement, ici bas, le bien le mieux partagé : celle des immigrants à la rue comme celle de gens modestes qui ont économisé toute leur vie durant pour avoir un toit quand viendrait la retraite, et se retrouvent un beau matin avec une famille, voire deux, entassées dans leurs trente mètres carrés. Des miséreux qui, souvent, payent un loyer à des escrocs de leur communauté tout comme ils ont payé le racket des passeurs, et qu’on ne peut déloger, même après des années de procédure et un jugement en main. Encore une spécialité bien française où le droit n’est pas le droit et moins encore la justice.

Alors oui, il y a des incendies criminels. Il arrive que des copropriétaires, usés, cèdent à vil prix leur bien à des promoteurs. Peu regardants sur les méthodes, ceux-ci s’arrangent pour nettoyer la place. Il semble, heureusement, que cette fois ce n’était pas le cas.

Alors, à qui la faute ?

 






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8 Commentaires

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  • Excellente analyse... Rien a ajouter

     

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  • pour proposer de bons remèdes,il faut établir de bons diagnostics et c’est ce qu’essaye de faire cet article.De par mon expérience personnelle,ayant grandit dans un taudis(ma mère elevant seule cinq gosses en vivant de ménages),j’estime avoir une certaine légitimité à parler de ce sujet,et le principal cliché véhiculé par les merdias consiste à en faire un problème exclusivement de "banlieue"(mot journaleux,guillemets !).En effet mon taudis d’enfance n’était pas en "banlieue"mais dans un petit village près de Marseille,l’eau coulait à travers le toit les soirs de pluie,du moisis partout(beaucoup de gosses de ma rue tombaient malades,poumons etc),les cafards pullulaient malgré le mal que se donnait ma maman à nettoyer tout les jours,mais surtout PAS DE SALLE DE BAINS,nous nous lavions dans une bassine(imaginez le boulot pour une femme seule).De plus,n’en déplaise à certains,l’etat est beaucoup moins présent dans les petits villages qu’en banlieue(loi 20%hlm,CCAS,ass sociales...)je ne savais pas ce qu’etait un CCAS avant de quitter mon "bled".Tout cela pour dire qu’il faut rétablir une vérité,il y a plus(ou autant)de misère dans les petits villages qu’en "ville".Par ailleurs l’objet de mon commentaire n’est nullement de blamer notre pays la France pour ce que j’ai vécu(je suis d’origine algérienne),ou d’etre dans une démarche sho-shocolatesque en criant"j’ai plus souffert que les banlieusards",mais juste de rétablir un peu de vérité à travers mon parcours

     

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  • Excellent article comme souvent chez filsdefrance.

     

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  • A côté de tout ça, on arrive à trouver des camps illégaux de Roms que l’on livrent aux autorités Roumaines, Bulgares et leurs voisins en plus d’octroyer à ces pays des fonds (pour ne pas dire les impôts) afin que eux résolvent le problème car ce n’est pas le nôtre évidemment.

     

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  • de gens modestes qui ont économisé toute leur vie durant pour avoir un toit quand viendrait la retraite



    restons sérieux, les gens modestes n’ont évidement pas les moyens de devenir propriétaires a paris ou le moindre appart vaut 20 ans de salaire, ni même en province :

    ils payent un loyer.

     

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    • Faux !
      Les personnes modestes peuvent devenir propriétaires !
      Pour cela, un crédit sur 30 ans pour un logement de misère mal placé, mal fréquenté et le tout à pas moins de 100k€.
      Un peu de bon sens, Paris vit dans une autre dimension concernant le logement mais Marseille par exemple (j’y vis) propose des logements miséreux pour un bon paquet d’€ !
      Plus j’y pense et moins le sentiment de devenir propriétaire me traverse et pourtant, je gagne correctement ma vie même si je fais partie de la classe moyenne (enfin c’est relatif car par classe moyenne, l’état entend une fourchette de SMIC>classe moyenne>2500€ voir plus)

       
  • en passant on pourrait ressortir les citations de proudhon sur la question du logement.

     

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  • bien vu. tu as raison la situation est complexe et la misère partagée.
    Combien de noirs africains étrangers que j’ai entendu me dire qu’ils étaient pauvres avant d’avoir leurs confidences : que les gars ont d’immenses terres avec bétail ou des immeubles qu’ils louent ou des entreprises, taxi, pèche, alimentation etc. C’est pas dur à vérifier si on veut bien le faire.
    Une collègue cambodgienne m’apprend qu’elle a été acheté par un chauffeur de taxi de son pays à paris, le gars est marié ou en couple avec 4 autres femmes en france, qui travaillent et lui rapportent. La femme à 30 ans le gars 50.
    de nombreuses histoires de migrants ont plus à voir avec un business qu’avec la misère soit disant locale. le pire c’est que ces populations se seront habituées à nos terres, notre climat et nos lois permissives et ne retourneront jamais s’installer dans leur pays d’origine comme ils le promettent si souvent en crachant sur les cochons de français.

     

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