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Irak : Appuyées par l’aviation états-unienne, les forces kurdes tentent de reprendre le barrage de Mossoul

Selon les directives données par le président Obama, les frappes aériennes menées par l’aviation américaine contre les positions tenues par l’État islamique (EI) ont pour objectif de protéger Erbil, la capitale du Kurdistan irakien où est installé un consulat des États-Unis, ainsi que les minorités religieuses poussées à l’exode par les jihadistes.

Pourtant, le 16 août, les avions, dont probablement les chasseurs-bombardiers F/A-18 Super Hornet du groupe aérien embarqué à bord du porte-avions USS George H. Bush, et les drones américains ont effectué 9 frappes aériennes dans le secteur d’Erbil et celui du barrage de Mossoul pour détruire des véhicules blindés utilisés par les jihadistes, dont un MRAP (Mine Resistant Ambush Protected) ayant appartenu aux forces irakiennes.

Or, ces frappes ont en fait appuyé une offensive des combattants kurdes (les Peshmergas), lancée le même jour pour reprendre le contrôle du barrage de Mossoul, tombé aux mains des jihadistes le 7 août dernier, après quelques jours d’incertitudes.

« Ces actions visent à soutenir les efforts humanitaires et à protéger le personnel américain et les installations des États-Unis en Irak », a fait valoir l’US Centcom, le commandement américain pour l’Asie centrale et le Moyen-Orient.

À première vue, l’on pourrait penser que cet appui aérien à l’offensive des Peshmergas va au-delà du cadre fixé par le président Obama. En fait, le barrage de Mossoul est stratégique pour plusieurs raisons : il permet de fournir de l’électricité à la province de Ninive (voire même au-delà) et l’irrigation des cultures.

Or, depuis avril, l’on sait que les jihadistes sont susceptibles de se servir des barrage hydro-électriques comme des armes : ils l’ont fait dans la région de Falloujah, ville qu’ils contrôlent depuis le début de cette année, pour inonder des zones.

Dans le cas de celui de Mossoul, une telle action ne serait pas rationnelle puisque la capitale de la province de Ninive est aussi celle du Califat qu’ils ont instauré. Seulement, son état demande des travaux de réfection. Faute de quoi, il risque de s’effondrer et d’inonder des régions le long du fleuve Tigre jusqu’à Badgad, ce qui serait bien évidemment catastrophique. D’où la nécessité d’en reprendre le contrôle.

Selon le général Abdel Rahmane Korini, l’appui aérien américain a permis aux Peshmergas de « prendre le contrôle du côté Est du barrage ». Et d’ajouter : « Nous avons tué plusieurs membres de l’EI. Nous continuons à avancer et devrions annoncer de bonnes nouvelles dans les prochaines heures ».

De nouveaux massacres commis par l’EI signalés

À Kocho, un village situé à plus de 150 km au sud-ouest de Mossoul, les jihadistes auraient massacré plusieurs dizaines de personnes appartenant à la minorité Yazidi, une éthnie kurdophone considérée comme « hérétique » par l’État islamique.

« Nous avons des informations de nombreuses sources, dans la région et via les services de renseignement, que dans l’après-midi (15 août), un convoi d’hommes armés (de l’EI) est entré dans ce village », a raconté Hoshyar Zebari, un haut responsable irakien. « Ils s’en sont pris aux habitants, en majorité des Yazidis qui n’ont pas fui leurs maisons », a-t-il ajouté.

« Environ 80 personnes ont été tuées. Ils s’en sont pris aux habitants qui n’avaient pas fui leurs foyers, en majorité des Yazidi », a confirmé Harim Kamal Agha, un responsable de l’Union patriotique du Kurdistan (UPK) dans la province de Dohuk, en précisant que que les assaillants ont enlevé les femmes pour les conduire dans des centres de détention sous leur contrôle.

Depuis début août, si l’on en croit Amnesty International, des milliers de Yazidis ont été kidnappés par les jihadistes depuis le début de ce mois.

En Syrie, où l’État islamique s’est emparé de vastes zones, les jihadistes ont tué, au cours des deux dernières semaines, 700 membres de la tribu sunnite des Chaïtat. Cette dernière a tenté de se rebeller contre leur autorité dans la province de Deir Ezzor, riche en pétrole.

Par ailleurs, avec les armes américains prises aux forces irakiennes, l’EI a lancé une offensive dans la province d’Alep (frontalière avec la Turquie) contre les rebelles au régime de Bachar el-Assad et s’est emparé d’une dizaine de localités. Les combats se concentrent désormais à Marea et à Azaz, deux bastions du Front islamique, la plus importante coalition rebelle en Syrie.

« Les rebelles considèrent qu’il s’agit d’une des plus importantes batailles contre l’EI », a commenté Abou Omar, porte-parole du « conseil révolutionnaire » de Marea. Et pour cause : si les jihadistes prennent le contrôle de ces deux localités proches de la Turquie, ils couperont l’approvisionnement des rebelles.

Une résolution des Nations unies contre l’EI

Suite au départ du Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, le 15 août, une résolution placée sous chapitre VII demandant le désarmement immédiat de l’État islamique ainsi que du Front Al-Nosra (actif en Syrie, proche d’al-Qaïda). Ce texte permet donc de prendre des sanction et le recours à la force pour que ces mesures soient appliquées. Mais il n’autorise pas, pour l’instant, d’opération militaire.

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