Le peuple juif se caractérise par une appartenance au groupe dont il est difficile de s’extraire. Cette forte cohésion et cette construction identitaire s’expliquent largement par les liens du sang. Sans le sang juif, pas de prétention possible à appartenir à la communauté juive. Ce racialisme ou ce tribalisme en fait un peuple qui s’est construit contre les autres. En ce sens, sa position victimaire actuelle peut légèrement faire sourire les initiés.
Les grands intellectuels juifs, comme Marx, Freud, Lazare ou Aron, ont nécessairement dû se hisser au-delà de ces liens tribaux afin de tendre vers l’universel. Sans cela, ils n’auraient jamais pu acquérir conscience d’eux-mêmes mais aussi conscience de leur groupe. Il faut sortir d’un groupe ou d’une situation pour pouvoir mieux l’analyser. C’est de la philosophie de bas étage.
Israël Shahak (photo ci-dessus) appartient à ce cercle d’intellectuels qui ont pu s’éloigner des liens du sang, laissant place aux sentiments, et ainsi s’inscrire dans le domaine de la raison. Dans son livre incontournable Histoire juive – Religion juive, Le poids de trois millénaires, ce chimiste israélien offre une vision décapante du monde juif. En voici, un bref résumé.
En vertu du droit israélien, une personne ne peut être juive que si sa mère, sa grand-mère, son arrière-grand-mère et sa trisaïeule ont été juives. La conversion est possible à des conditions strictement encadrées. L’appartenance au judaïsme n’entraîne pas une appartenance à la nation israélienne puisque celle-ci contient des musulmans et des chrétiens. Elle octroie en revanche des droits que les autres n’ont pas. Peut-on dès lors parler légitimement de démocratie ?
Shahak, le fondateur de la ligue israélienne des droits de l’Homme, reproche à sa communauté son défaut d’humanisme qu’il cible à travers sa justice violente, son absence d’humour et son mépris pour le savoir. Il rappelle à juste titre qu’elle a eu un rôle important dans le trafic d’esclaves. La religion juive voue une haine à Jésus-Christ, dont il a d’ailleurs bien fait les frais, et à ses disciples qu’il faut exterminer.
Maïmonide, le codificateur du Talmud, texte d’interprétation de la Torah ayant une valeur supérieure à cette dernière, explique que les noirs ne sont pas des hommes mais qu’ils ont une valeur supérieure aux singes. Moïse Hess, un des premiers socialistes allemands, évoque la « pure race juive ». Hitler n’a donc rien inventé. Un racialisme en a affronté un autre. Les sionistes ont d’ailleurs applaudi l’ascension d’Hitler en 1933.
Confirmé dans le dernier livre de Jean Soler, Qui est Dieu ?, Israël Shahak définit le judaïsme comme étant un polythéisme où Yahvé occupe la place la plus importante. Seuls les derniers prophètes ont commencé à parler d’un seul Dieu.
Le texte religieux des juifs, le Talmud, prescrit des commandements qu’ils n’ont pas à respecter à l’égard des non juifs. C’est bien le Christ et par la suite Paul de Tarse ou Saint Paul, qui ont universalisé ces prescriptions.
Il en découle des règles que l’on pourrait qualifier aujourd’hui de discriminatoires. Ainsi, il est en principe interdit de pratiquer la médecine le jour de sabbat sauf lorsqu’un juif est en danger de mort. Le médecin juif ne sera pas condamné s’il refuse de soigner un goy agonisant. Il aura alors respecté les règles talmudiques. En matière de prêt à intérêts, le même principe prime. Au sein de la communauté, cette exclusion de « l’autre » a aussi lieu. Il existe des dispenses pour les juifs riches, ces derniers ayant le droit de prêter avec intérêts aux pauvres.
Dans son analyse historique, l’auteur distingue le judaïsme classique (IXème – XVIIème siècle) de la phase moderne (XVIIIème siècle – nos jours), « marquée par la dissolution de la communauté juive totalitaire et de son pouvoir, et par des tentatives (dont la plus importante est le sionisme) de l’imposer à nouveau ».
Contrairement au mythe, les juifs ont, malgré les persécutions réelles, toujours appartenu aux classes supérieures. Leur condition était bien souvent meilleure que celle des serfs qu’ils méprisaient encore plus que les autres gentils, terme employé dans le Talmud pour désigner les chrétiens et les musulmans. Ils étaient très souvent exemptés du paiement de l’impôt qu’ils aidaient couramment à collecter.
Leur intérêt était donc plutôt de vivre dans les pays féodaux où le pouvoir central faible laissait une grande liberté aux puissants vassaux. Au XIVème siècle, lorsque la nation française était en phase d’achèvement, Philippe Le Bel a chassé les juifs, assimilés justement aux intermédiaires parasites, rôle qu’ils ont gardé en Pologne, pays resté longtemps féodal. Pour l’Espagne, c’est un peu différent car les juifs étaient mieux traités par les musulmans.
Ça n’est qu’avec Ferdinand et Isabelle la Catholique, premiers architectes de la nation espagnole, les réformateurs de l’Eglise d’Espagne, Torquemada et le cardinal Ximenes, et le peuple fatigué des servitudes juives à l’égard de l’aristocratie féodale et du haut clergé, que les juifs ont d’abord perdu leur statut privilégié en Espagne, puis ont été persécutés et enfin expulsés. Les juifs n’étaient donc pas si mal traités dans les pays accueillants malgré leur absence totale de volonté de s’intégrer. Leurs divers abus et mépris à l’égard des « gentils » ainsi que leur position permanente d’intermédiaire – marchands ou usuriers –, liée à leur condition de nomade, leur a valu des brimades et expulsions méritées.
Si les pays accueillants étaient plutôt tolérants, il en va bien différemment de la loi juive. En application des prescriptions religieuses, le meurtre d’un gentil n’est pas punissable. Lorsqu’il a une cause indirecte, il ne constitue même pas un péché. Cet acte est toutefois interdit quand il risque de provoquer la haine envers la communauté juive. Si ce risque existe, le juif doit demander paiement au goy. Le médecin juif ne peut donc soigner gratuitement un gentil. De la même façon, si un gentil tue un juif, il doit être puni à moins qu’il ne se convertisse. Seul un juif a le droit de tuer un autre juif. Logique tribale implacable. Maïmonide est d’une clarté impitoyable :
« Quant aux gentils avec qui nous ne sommes pas en guerre […] il ne faut pas causer leur mort, mais il est interdit de les sauver s’ils sont en danger de mort ; si, par exemple, on voit l’un d’eux tomber dans la mer, il ne faut pas se porter à son secours, car il est écrit : « et tu ne mettras pas contre le sang de ton prochain » – mais il [le gentil] n’est pas ton prochain [1] [2]. »
Les exemples sont légion. Interdiction de boire dans la même bouteille qu’un non juif car risque d’empoisonnement, de rendre un objet volé à un goy ou de secourir un groupe où la proportion de juifs est faible. Quelle religion d’amour et de paix !
S’agissant de la femme d’autrui, l’Encyclopédie talmudique dispose :
« Celui qui a des relations charnelles avec la femme d’un gentil n’est pas passible de la peine de mort, car il est écrit : « la femme de ton prochain [3] » et non : la femme d’un étranger ; et de même que le précepte « l’homme restera attaché à sa femme [4] », qui est adressé aux gentils, ne s’applique pas à un juif, de même il n’y a pas de mariage [sacré] pour un païen ; la femme mariée d’un gentil est interdite aux [autres] gentils, mais un juif n’est en aucun cas concerné [par cet interdit]. »
A travers son livre honnête et courageux, Israël Shahak, que les antiracistes hystériques auront du mal à faire passer pour un antisémite notoire, démonte l’escroquerie intellectuelle selon laquelle les juifs auraient été martyrisés depuis la nuit des temps alors qu’ils ont souvent été dans le camp des oppresseurs, éjectés lorsque la coupe était trop pleine. Ce peuple élu, « sûr de lui et dominateur », chassé par Yahvé pour avoir échoué dans l’accomplissement de son projet, gagnerait à être humble dans le respect du châtiment divin. L’auteur plaide pour un rejet du Talmud, texte partagé par la majorité du monde juif. Ce vœu pieux n’est malheureusement pas à l’ordre du jour.
[1] Lévitique, 19:16.
[2] Maïmonide, Mishneh Torah, « Lois sur les meurtriers » 2, 11.
[3] Exode, 20:17.
[4] Genèse, 2:24.