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L’aviation française a réduit son activité dans le ciel libyen

La situation en Libye tend à revenir à la normale, avec la réouverture partielle de l’espace aérien, qui avait été fermé lors de la mise en place d’une zone d’exclusion aérienne décidée par la résolution 1973 du Conseil de sécurité des Nations unies, la remise en fonctionnement du gazoduc Greenstream, le seul qui relie la Libye à l’Europe via l’Italie et la reprise de la production pétrolière, qui est actuellement de 300.000 barils/jour (contre 1,6 millions avant le conflit).

Cependant, il reste encore des points noirs. Ainsi, et outre les problèmes internes du Conseil national de transition (CNT) qui ne sont pas de bon augure pour la suite, les combattants révolutions (thuwars) n’ont toujours pas réussi à s’emparer de Syrte et de Bani Walid, les deux bastions où les pro-Kadhafi opposent une farouche résistance, qualifiée de « suprenante » par le colonel canadien Roland Lavoie, le porte-parole de l’opération Unified Protector, sous commandement de l’Otan, étant donné que ces derniers n’ont guère de chance de renverser la situation.

Ne pouvant plus être ravitaillés car encerclés, les combattants pro-Kadhafi ont une nouvelle fois mis en échec leurs adversaires du CNT à Syrte, alors que ces derniers étaient sur le point de prendre le contrôle de la ville. « Nous avons dû nous retirer vers le QG de la police (pris mardi, ndlr) et nous allons utiliser l’artillerie lourde pour frapper les forces de Kadhafi », a déclaré Hamid Neji, un combattant des Thuwars.

En attendant, au terme d’une semaine de combats de rue, les troupes du CNT ont eu près de 100 hommes tués et des centaines de blessés. Et la situation n’est guère meilleure à Bani Walid, située à 170 km au sud-ouest de Tripoli et où environ 1.500 fidèles du colonel Kadhafi resistent toujours aux assauts des thuwars.

Et, pour ne pas arranger les choses, une katiba pro-CNT a reculé d’une trentaine de kilomètres à cause d’un différend avec d’autres unités, accusées de ne pas respecter les consignes. Mais que l’on se rassure, le chef du comité local du nouveau pouvoir à Bani Walid, Al-Haj Emburk al-Fatnani, a assuré qu’il s’agissait de préparer la prochaine offensive…

Quoi qu’il en soit, du 6 au 13 octobre , l’aviation française a réduit d’environ un quart le nombre de ses sorties au-dessus en Libye, par rapport à la semaine précédente. Ainsi, 64 missions d’attaque au sol ont été effectuées, au cours desquelles 11 objectifs ont été détruits dans le secteur de Syrte et de Bani-Walid. Les hélicoptères de l’Aviation légères de l’armée de Terre (ALAT), embarqués à bord du BPC Tonnerre, n’ont pas été engagés.

Dans le détail, et au 30 septembre, les avions de l’armée de l’Air et de l’aéronautique navale, qui ont effectué environ 4.500 sorties (ce qui représente 20.000 heures de vol), ont tiré 15 Scalp ainsi que 225 A2SM et largué 950 bombes pour détruire 750 objectifs militaires. Entre le 20 mars et le 12 août, le porte-avions Charles de Gaulle a totalisé 2.400 catapultages et appontages pour 1.100 sorties opérationnelles effectuées par ses appareils (Rafale M, Super Etendard Modernisé, Hawkeye), dont 1.100 d’attaque au sol et 356 de reconnaissance.

Les Gazelle de l’ALAT ont lancé 431 missiles HOT au cours d’une trentaine de raids et détruits 550 cibles (soit 90% des frappes réalisées par les hélicoptères engagés dans l’opération de l’Otan) tandis que les bâtiments de la Marine nationale ont tiré 3.000 obus de 100 et de 78 millimètres.

« L’utilisation de ces munitions a respecté nos stocks, mais ils devront être recomplétés. Il n’y a pas de problème, sauf à ce que nous ayons rapidement besoin d’une grande quantité de munitions » a confié Gérard Longuet, le ministre de la Défense, lors d’une audition devant la Commission Défense de l’Assemblée nationale.

Par ailleurs, Madrid a annoncé, le 12 octobre, son intention de retirer ses 4 avions de combat déployés dans le cadre de l’opération Unified Protector. « A l’instar d’autres pays alliés, l’Espagne a décidé de retirer ses F-18 de la Libye » a ainsi déclaré madame Carmen Chacon, le ministre espagnol de la Défense.

L’Espagne continue cependant à prendre part aux opérations, avec un avion de ravitaillement, un autre de surveillance maritime et une frégate. Son engagement en Libye lui a, pour le moment, coûté 100 millions d’euros.

 






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