Egalité et Réconciliation
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L’école républicaine de notre éducation nationale : ni nationale, ni républicaine !

Le mal dont souffre l’école est extrêmement simple, tellement simple que personne n’y pense. Pour le découvrir, il suffit de faire tomber un des tabous, voire le tabou qui pèse le plus sur les enjeux des institutions publiques : l’école n’est plus une "institution nationale". La "cause nationale", confinée tant par l’extrême droite (en elle-même) que par tous les autres mouvements et dirigeants politiques (en dehors d’eux-mêmes, par ostracisme idéologique), n’est en réalité plus soutenue par personne.

Or la première fonction, fondamentale, d’une école publique, de l’éducation républicaine, c’est de faire les citoyens d’une nation, de nourrir la nation de talents, de savoirs, de savoir-faire, de science, de culture, d’humanité. La nation c’est le vivre-ensemble, et c’est une culture assumée, c’est aussi un ensemble de mœurs, de coutumes et de règles qu’on ne peut qu’hériter et qu’il est illusoire et irresponsable de prétendre créer soi-même comme à partir d’une page vierge.

Plus de nation à l’école : plus de vivre ensemble pour les citoyens ; ne nous étonnons pas de l’incapacité de l’école a rassembler les élèves dans une même identité républicaine, nationale, culturelle. Ne nous étonnons pas des affrontements, des conflits et des haines qui se dessinent et commencent à s’exprimer. Plus de nation à l’école : ne nous étonnons pas de voir l’école ne plus se soucier de tirer les talents vers le haut (par la méritocratie républicaine abandonnée depuis plusieurs décennies), de les prendre là où ils sont, notamment dans les quartiers peu favorisés, pour les faire travailler au bien de la nation.

Plus de nation à l’école : les élèves ne comprennent plus ni qui ils sont, ni qui ils doivent être. Ne nous étonnons pas de les voir se tourner vers des identités qui les récupèrent au profit d’autres intérêts que l’intérêt national, celui des communautés par exemple ! Plus de nation à l’école, plus d’autorité pour les maîtres, qui se rabattent sur un charisme personnel (rendant l’efficacité institutionnelle aléatoire) ou un maternage sentimentaliste, à défaut d’une légitimité professorale et magistrale. Ne nous étonnons pas de voir les élèves refuser de plus en plus l’autorité d’un maître puisqu’ils ne savent pas que l’école fait la nation et que le professeur est un représentant de la nation !

Quand tout le monde méprise la nation, qui veut encore réellement vivre ensemble ? Qui veut encore accorder de l’autorité à quelqu’un d’autre que lui-même ? Les professeurs eux-mêmes, très largement acquis à une vulgate gauchiste, sont les premiers à vomir l’idée même de "nation", eux les incarnations de l’éducation "nationale", c’est à dire du berceau, de la pépinière de la nation ! Comment s’attendre à ce qu’une institution fonctionne correctement lorsque ses agents les plus importants refusent et haïssent ce qui fonde et structure leur métier ? Une "éducation nationale" qui n’a plus rien de national donc.

Mais une "école républicaine" qui n’est pas davantage républicaine ! Internats d’excellence au profit des défavorisés ? Devinez quel est leur nombre, sachant qu’il existe environ 11 000 établissements d’enseignement secondaire en France… onze pauvres petits collèges et lycées ! Voilà l’excellence républicaine ! Une minuscule vitrine, et derrière, nos multiples problématiques garderies ZEP et leurs "itinéraires de découverte" sous-culturelle, cautionnés par un pédagogisme anti-républicain !

Mais enfin ! C’est de chaque établissement scolaire qu’il faut faire un "internat d’excellence" ! C’est à chaque établissement scolaire qu’il faut donner les moyens d’en être un ! A quoi bon parler de mesures éducatives renforcées ou inventées, lorsqu’on plafonne à quatre surveillants dans un lycée de 1 200 élèves, alors qu’il en faudrait au moins un pour cent élèves, c’est à dire au bas mot douze surveillants ? Commençons par multiplier le nombre de surveillants par ! trois, nos élèves seront bien surveillés et commenceront à connaître de réelles conditions de travail dans un ordre scolaire ferme et serein !

Faisons redécouvrir à nos professeurs les principes de l’école républicaine, des principes qui ont été ouvertement bafoués par leur institution publique de formation (!), les IUFM, pendant vingt ans ! Remettons à l’honneur le savoir, le mérite, la réussite, l’effort, l’exactitude, l’initiative intelligente et respectueuse, mais pas par des discours démagogiques et verbalistes : par des rituels républicains et nationaux, par des méthodes pédagogiques classiques et éprouvées, par un ordre scolaire méritocratique et solidement structuré.

Par une gestion de l’affectation des professeurs qui valorise leur compétence et non pas les points obtenus par des PACS stratégiques ! En affectant des agrégés en haut de l’échelle des niveaux scolaires, et non en collège où leur compétence et leur salaire sont dépensés par l’Etat à perte dans un travail qui ne correspond pas à leur qualification ! Par des règles displinaires strictes qui rétablissent la hiérarchie entre les devoirs et les droits des élèves : droit d’apprendre dans les meilleurs conditions (et non droit de se plaindre en permanence pour toutes les raisons possibles), subordonné à un devoir de se comporter civilement et poliment, un devoir de respecter l’autorité des éducateurs et de se lancer dans l’acquisition de connaissances. Par des sanctions effectives qui concrétisent réellement la responsabilité active de l’institution, au profit de l’intérêt général ; par des punitions et des sanctions qui mettent surtout l’élève en face de ses devoirs, et non pas en position de pleurnicher constamment pour des droits qui ne connaissent aucune contrepartie, et qui font de l’élève un insolent consommateur de service public et non pas un futur citoyen investi de ses devoirs républicains et nourri d’un savoir légué par la nation !

Il nous faut une révolution nationale ! et républicaine de l’école. Que ceux que ces deux enjeux dégoûtent ne s’étonnent pas des conséquences de leur dégoût : le goût d’apprendre, le respect de l’école, l’autorité de l’institution n’existeront plus. Qu’ils ne s’étonnent pas que leurs élèves n’aient plus le goût d’apprendre ! Il faut rejeter le gauchisme pédagogiste qui fait de notre école une garderie sous-culturelle, une immense maternelle, tout autant que le libéralisme qui gère l’éducation nationale comme une grande usine. Pour cela, les principes de la République autant que la cause nationale, réellement oubliés depuis bien des décennies, doivent être redécouverts et rétablis, pour et par l’institution scolaire, dans leur légitimité fondamentale.

 






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1 Commentaire

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  • Une nation bat monnaie et contrôle ses frontières, sinon ce n’est plus une nation : c’est une simple province ! l’école ressemble à une bête de somme, fourbue et qui va nous clamser dans les bras d’un moment à l’autre...
    Que faire du cadavre ? les politiques et quelques pédagogues fous à lier ont rafistolé la créature, de bric et de broc, et celle-ci se mouvoie encore un peu, mais sans faire illusion : les français se détournent d’elle( qui l’eût cru il y a encore 30 ans ? ), ils savent maintenant qu’elle ne fait que garderie, et plus du tout cours...on dirait l’union soviétique des dernières années..Mais je blague et radote ; et je n’ai rien à proposer, sinon raccourcir la scolarité à 14 ans et, peut-être, supprimer quelques matières annexes sans rapport direct avec l’école proprement dite...et rétablir un examen à la fin du ce1, afin de diffracter les classes...

     

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