Egalité et Réconciliation
https://www.egaliteetreconciliation.fr/
 

L’européiste allemand Martin Schulz contre le souverainisme de Vladimir Poutine et Marine Le Pen

Il tirera mardi sa révérence, après vingt-deux ans passé au Parlement européen en tant que député puis cinq en tant que président de l’institution. Le socialiste allemand Martin Schulz, 60 ans, a longuement reçu jeudi à Bruxelles plusieurs journaux européens – La Repubblica, El Pais, Die Welt, La Libre Belgique et le Journal du Dimanche – pour dresser un bilan de son mandat et évoquer les défis qui attendent l’Union européenne, sur le plan intérieur comme dans ses relations avec la Russie et les États-Unis.

[...]

Comment les élections présidentielles ou législatives à venir en 2017 dans les différents pays membres affecteront l’Union européenne ?
L’élection présidentielle en France et les élections générales en Allemagne auront un impact sur la scène politique européenne. La paralyseront-elles ? Dire cela est excessif. Mais en 2017, l’avenir de la coopération franco-allemande sera fortement influencé par le résultat de ces deux élections. Si Marine le Pen devient présidente de la France et demande un référendum pour sortir de l’euro, cela pourrait conduire l’UE – et spécialement la France – au désastre. Mais je suis très optimiste sur le fait que Marine Le Pen ne gagnera pas l’élection présidentielle.

 

Comment contrer les populistes en Europe ?
Nous ne relèverons jamais le défi du populisme si nous n’offrons pas des solutions aux citoyens ordinaires pour l’éducation, pour les transports et les infrastructures, pour les familles dont les personnes âgées doivent être accompagnées à la maison. Il faut des investissements qui créent de la croissance et des emplois. Les gens qui respectent les règles de la démocratie et qui travaillent pour le bon fonctionnement de la société ont souvent le sentiment qu’ils ne sont pas respectés. Que cette société s’intéresse à tout, sauf à leur destin individuel, qu’elle ne les implique pas. Cela peut être faux, mais le sentiment est là. [...] Notre génération de responsables politiques en Europe demande aux parents de travailler plus longtemps en acceptant des salaires et des retraites moins élevés, avec moins de services publics. Pourquoi ? Pour sauver les banques, alors que leurs enfants sont au chômage ? C’est cela qui conduit à la déception. Ces personnes voient que chaque jour, nous discutons de milliards d’euros, un milliard ici, cinquante milliards là. Or, pour beaucoup de citoyens, cent euros est une somme cruciale pour survivre.

 

Qu’est-ce que l’Union européenne a raté ?
Cela a commencé en 2005, avec l’échec des référendums en France et aux Pays-Bas. Peut-être même avant. Une intégration profonde, pour rendre l‘Europe plus forte au 20e siècle dans la compétition mondiale, n’était pas le bon projet. Nous l’avons sous-estimé. Pour beaucoup de citoyens, c’était lié à une sorte d’amalgame : « Mon identité va disparaître ». La crise financière a creusé cette défiance, cette peur d’ouvrir les frontières et le marché aux autres – la fameuse peur du « plombier polonais ».

[...]

Deux super puissances, la Russie et les États-Unis, semblent aujourd’hui hostiles au projet européen. Cela aura-t-il des conséquences politiques ?
J’ai écouté avec attention les débats au Congrès américain. Donald Trump a son point de vue, mais les interlocuteurs à la Chambre des Représentants et au Sénat ne sont pas préparés à abandonner notre traditionnelle coopération transatlantique. En recevant Nigel Farage, Trump a montré qu’il n’était pas un supporter enthousiaste de l’intégration européenne. Mais je pense qu’il découvrira assez rapidement qu’une coopération fructueuse entre l’Europe et les États-Unis est dans l’intérêt de tous.

 

Quelle attitude l’UE doit-elle adopter envers lui ?
Le respecter, et exiger le même respect en retour. Si la Russie a vraiment influencé cette élection, cela créé un gros problème. Cela doit nous alerter pour les élections à venir en Europe. Mais nous devons vivre avec lui. Il est le président élu.

 

Vladimir Poutine est la référence de tous les mouvements populistes en Europe. Avons-nous fait une erreur en négociant avec lui ?
S’il soutient des mouvements ici en Europe, je trouve cela inacceptable. Mais il est le président de la Russie. Nous devons réfléchir aux allégations de certains représentants russes, pour qui les Européens ne respectent pas assez la Russie. D’où vient ce sentiment ? Je respecte beaucoup ce pays. Dans les relations internationales, il faut respecter ses partenaires souverains. La Russie siège au Conseil de sécurité de l’ONU, c’est un de nos plus gros voisins, notre interlocuteur dans toutes les crises mondiales. Nous aurons peut-être encore plus à négocier avec elle dans les prochains mois. L’annexion en Crimée a brisé l’intégrité territoriale d’un pays : l’UE a réagi de manière logique. Aujourd’hui, il ne s’agit pas seulement d’un débat sur les sanctions envers la Russie, mais sur les moyens de sortir de la crise. La force de l’UE, dans les moments de confrontation, est de trouver une stratégie de sortie. J’espère que des deux côtés, les interlocuteurs y réfléchiront.

Lire l’article entier sur lejdd.fr

L’Union européenne contre les peuples
lire chez Kontre Kulture

 

Les limites de l’Union européenne, sur E&R :

 






Alerter

19 Commentaires

AVERTISSEMENT !

Eu égard au climat délétère actuel, nous ne validerons plus aucun commentaire ne respectant pas de manière stricte la charte E&R :

- Aucun message à caractère raciste ou contrevenant à la loi
- Aucun appel à la violence ou à la haine, ni d'insultes
- Commentaire rédigé en bon français et sans fautes d'orthographe

Quoi qu'il advienne, les modérateurs n'auront en aucune manière à justifier leurs décisions.

Tous les commentaires appartiennent à leurs auteurs respectifs et ne sauraient engager la responsabilité de l'association Egalité & Réconciliation ou ses représentants.

Suivre les commentaires sur cet article

Afficher les commentaires précédents
Afficher les commentaires précédents