Egalité et Réconciliation
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L’identité nationale n’est pas un slogan

par Nicolas Dupont-Aignan

L’identité nationale est à la mode ! Cruel paradoxe de voir ceux qui ont toujours moqué "l’exception française" soudain s’en emparer pour masquer l’échec de leur politique qui, de fait, la remet en cause. Car l’identité nationale n’est pas un objet qu’il faudrait, à intervalles réguliers, vénérer pour faire oublier la dureté des temps ; pire, en faire un sujet de discorde pour rassembler le camp des soi-disant "bons Français" contre celui des "mauvais". L’identité nationale doit être une dynamique de rassemblement, sous-tendue par des valeurs, une histoire partagée, des institutions, un projet de société.

Car, oui, ce plébiscite de tous les jours, cher à Renan, ne tombe pas du ciel. Il doit être ardemment désiré et méticuleusement bâti par les élus du peuple. Ce vouloir-vivre ensemble a un nom : la République. Il a un idéal : "Liberté, Egalité, Fraternité". Il a un acteur central, l’Etat, creuset de la nation à travers les âges et le gardien de l’intérêt général, contre l’emprise des féodalités et des intérêts particuliers. Enfin, ce vouloir-vivre ensemble a une langue, le français.

Cette République française est exigeante. Elle suppose d’être incarnée par ses élites, avec un devoir d’exemplarité que les anciens appelaient la vertu - mais comment le pourraient-elles aujourd’hui tant elles font honte ? Elle doit, en outre, apporter l’ordre et le progrès. Or, de nos jours, l’anarchie économique s’accompagne de la régression sociale et du désordre dans la rue.

Il ne sert à rien d’organiser des débats dans les préfectures sur l’identité nationale si la souveraineté populaire est transférée à Bruxelles ; si l’on réduit les effectifs de police et que l’Etat régalien n’a plus les moyens de jouer son rôle ; si l’école n’incarne plus un espoir de promotion sociale ; si on laisse se développer ghettos et communautarismes contraires à une citoyenneté française laïcisée ; si les responsables politiques, économiques et scientifiques laissent tomber le français ; si la fiscalité tond les classes moyennes et épargne les plus riches ; si, enfin, les services publics sont privatisés.

En définitive, la République est exigeante, car elle suppose avant tout le respect du peuple. Un peuple qui n’est pas dupe de la démagogie et de l’impuissance publiques qui sont les deux faces d’une même médaille : celle du renoncement au modèle français. Alors, oui, l’identité nationale retrouvera sa dynamique quand la politique redonnera un sens au fait d’être français.

Nicolas Dupont-Aignan est député de l’Essonne et président de Debout la République.