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L’inégalité de la distribution des revenus dépasse le seuil d’alerte en Chine

Le Coefficient de Gini, un instrument de mesure communément utilisé pour mesurer l’inégalité dans la répartition des richesses, a atteint 0,47 en Chine, dépassant le niveau de 0,4 reconnu comme étant le seuil d’alerte, ont déclaré des experts affiliés au Gouvernement.

« Le Coefficient de Gini n’a cessé d’augmenter en Chine après qu’il ait atteint le seuil d’alerte de 0,4 il y a dix ans », dit Chang Xiuze, chercheur à l’Académie de Recherches en Microéconomie qui dépend de la Commission Nationale du Développement et de la Réforme, dont les propos ont été rapportés lundi dans l’Economic Information Daily.

Imaginé par le statiticien italien Corrado Gini, le Coefficient de Gini, qui est une mesure de dispersion statisitique, est communément utilisé comme instrument de mesure de l’inégalité des revenus ou de la richesse.

Un coefficient de Gini bas indique une distribution plus égalitaire, le chiffre 0 correspondant à l’égalité parfaite, alors que des coefficients de Gini plus élevés indiquent une distribution plus inégale, le chiffre 1 correspondant à l’inégalité totale.

D’après M. Chang, « le fossé entre les riches et les pauvres est devenu déraisonnable ».

Li Shi, professeur en distribution des revenus et en études sur la pauvreté à l’Université Normale de Beijing, a déclaré que les revenus des 10% de Chinois les plus riches étaient 23 fois supérieurs à ceux des 10% les moins riches dans le pays en 2007, à comparer avec 1998, ou l’écart n’était que de 7,3 fois.

Certains économistes pensent que cet écart de richesse qui s’accroît est en parti dû à de larges montants de « revenus illégaux » provenant de la corruption.

D’après une enquête conduite en 2007 par Wang Xiaolu, directeur adjoint de l’Institut National de Recherches Economiques, qui dépend de la Fondation chinoise pour la Réforme, ce sont quelque 4 800 milliards de Yuans (703 milliards de Dollars US) de revenus urbains qui ont échappé à l’impôt et ont été qualifiés de « revenus cachés », a écrit l’Economic Information Daily.

Environ 75% de ces « revenus cachés » appartiennent aux personnes de la catégorie des hauts revenus, d’après l’enquête, qui a couvert plus de 2 000 familles urbaines dans tout le pays.

Les experts ont aussi signalé les revenus déraisonnablement élevés dans les « secteurs monopolistiques de l’information électronique, du pétrole, de la finance et du tabac » ainsi que les « secteurs particulièrement lucratifs de l’immobilier, de l’exploration minière du charbon et des actions et obligations.

« Le revenu des cadres supérieurs de certaines entreprises publiques atteint environ 128 fois celui du revenu social moyen », a dit Su Nanhai, Directeur de l’Institut du Travail et des Salaires, qui dépend du Ministère des ressources Humaines et de la Sécurité Sociale, dont les propos ont été rapportés.

« Le fossé entre les hauts dirigeants et les employés de base est environ de 18 contre 1 dans ces mêmes entreprises cotées en bourse », a ajouté M. Su.

Pour Wei Jie, professeur à l’Université Tsinghua, les secteurs monopolistiques ne devraient pas dominer la distribution des revenus.

« C’est vraiment triste de voir des gens bien et qui travaillent dur ne pas obtenir de hauts revenus, tout cela parce qu’ils travaillent dans des secteurs non monopolistiques », a-t-il déclaré.