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L’occupation non-violente du Sud : des entreprises allemandes rachètent des entreprises espagnoles

Alors que les pays du sud de l’Europe se débattent dans la crise de la dette avec des récessions graves et des taux de chômage record, des entreprises allemandes ne perdent pas le nord, indique Reuters : des « Mittelstand », c’est-à-dire des entreprises allemandes familiales de taille moyenne, en profitent pour racheter de grandes sociétés en difficulté au Portugal, en Italie, en Grèce et en Espagne.

Maintenant que les craintes d’un éclatement de la zone euro s’atténuent, ces entreprises manifestent de l’intérêt pour ces pays qui offrent des potentiels d’investissement de plus en plus intéressants.

Cela est en partie lié aux réformes que ces pays ont été obligés d’implémenter, sur leur marché du travail et dans le domaine économique, ce qui permet aux entreprises de ces pays de bénéficier de davantage de souplesse pour leur gestion des ressources humaines.

« Les réformes que l’Allemagne les pousse à faire va stimuler très fortement la compétitivité de ces pays comparée à celle de l’Allemagne. Ce n’est pas une surprise si les entreprises allemandes affirment que l’Europe est intéressante », commente Michael Heise, chef économiste chez l’assureur allemand Allianz.

Une étude de la Banque DZ démontre que l’année dernière, une entreprise allemande sur quatre déjà présente dans des pays en difficulté de la zone euro était prête à y investir davantage, contre 14% pour l’ensemble de ces firmes Mittelstands.

« Pour les Mittelstands allemandes qui sont puissantes sur le plan financier, la crise s’avère être une bonne opportunité. Elles sont de plus en plus actives en matière d’acquisitions en Espagne », affirme Christoph Himmelskamp, un consultant chez Roedl qui aide des firmes allemandes à conclure des accords avec leurs homologues espagnoles.

Il estime que les acquisitions d’entreprises espagnoles par des entreprises allemandes ont augmenté de 30 à 40% depuis 2009, date du début de la crise grecque. Elles rachètent leurs concurrents, clients et fournisseurs alors que ceux-ci ont souvent du mal à garder la tête hors de l’eau compte tenu des effets de la récession dans leur pays et des difficultés qu’elles rencontrent pour emprunter de l’argent d’un système bancaire souvent très fragilisé.

« Mais ce n’est pas comme si les Allemands arrivaient comme une invasion de criquets pour s’attaquer aux entreprises italiennes et espagnoles » précise Himmelskamp. « La plupart du temps, les entreprises se connaissent depuis longtemps et les entreprises des pays du sud veulent être rachetées. Ce sont elles qui prennent les initiatives car elles ont besoin d’argent ».

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2 Commentaires

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  • ok les entreprises "allemandes" rachètent celles du Sud...
    mais comptent-elles se faire réellement de l’argent, car le Sud est, par leur faute, mort économiquement...

    le Monopoly marche tellement bien, qu’ils ont finit par être le seul joueur encore en courses, les autres entreprises enterrées au cimetière des non "compétitives"..., car pas assez cyniques et anti-humaines !

    l’Argent à tout prix, même au prix d’une liquidation de ce qui fait la richesse économique... le stade ultime du capitalisme financier ...

     

    Répondre à ce message

    • Je pense qu’affaiblir économiquement ces pays fait partie de la stratégie, racheter leurs entreprises à bas prix aussi : des pays aux technologies développées, géographiquement proches : facilitant l’import/export, et au sein de l’Union Européenne (normes européennes, libre échange...), dans lesquels on paye une main d’oeuvre à bas prix compte-tenu de la conjoncture, c’est tout prévu. Les filiales allemandes savent bien ce qu’elles font après que la Chine ait insuflé quelques milliards pour les tenir en laisse au moment ou l’Europe était bancale et que le FMI mettait des petits coups de pompes aux pays les moins en difficulté, l’Espagne est un état à la merci de tout économiquement, comme le reste des PIGS, mais assez développé pour offrir un terrain propice aux affaires des pays encore stables de l’UE.