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La France prête à envisager une contrepartie pour maintenir sa présence militaire au Tchad

Le président tchadien, Idriss Deby, estime que si la France souhaite garder un présence militaire française sur son sol avec l’opération "Epervier", elle devra payer en conséquence.

"Nous nous acheminons vers une révision de l’accord de siège entre ’’Epervier et le Tchad", a annoncé Idriss Deby, mercredi 11 août, estimant que la France doit offrir une contrepartie au gouvenement tchadien si elle "veut rester au Tchad et utiliser ses avions, entraîner ses hommes".

Le ministère de la défense s’est dit "prêt à examiner" cette demande, précisant que l’objectif de la France "n’est pas de quitter le Tchad mais d’y avoir un pôle de coopération opérationel".

’Il y a un coût à payer et l’accord de siège permettra de clarifier ce que la France doit payer au Tchad", a expliqué M. Deby pour justifier sa demande. L’opération ’’Epervier’’ a été déclenchée en 1986 après le franchissement du 16e parallèle par les forces armées libyennes qui soutenaient le leader Goukouni Oueddei. Les militaires français n’ont depuis plus quitté le pays, gardant notamment une base sur l’aéroport de N’Djamena et une autre sur l’aéroport d’Abéché.

"Cela fait vingt ans qu’’’Epervier’’ existe et il ne joue plus son rôle, à part quelques soins donnés aux malades et un appui logistique en cas d’agression quelque part", a-t-il commenté.

Depuis cette date, aucun accord de défense n’a été signé entre les deux pays et "la France ne paye rien au Tchad à part quelques marchandises qui entrent sous douanes", a rappelé le président tchadien.

"Si la France dit qu’elle n’a pas de moyens pour payer et qu’elle veut partir, a-t-il continué, nous garderons les meilleures relations possible, mais nous n’empêcherons pas ’Epervier’ de partir". Actuellement, la France compte 950 hommes et 3 Mirage 2000 engagés dans cette opération nationale.

Cette remise en cause survient alors que le président tchadien a obtenu le départ du Tchad de la Mission des Nations unies en République centrafricaine et au Tchad (Minurcat) d’ici la fin de l’année.

La France, qui renégocie ses accords de défense avec ses partenaires africains, a accepté de fermer ses bases militaires françaises au Sénégal. Le ministère de la défense précise que la France ne maintient une présence militaires dans certains pays que "parce qu’ils le souhaitent et à leur demande", notamment dans les "deux bases opérationnelles avancées", à Libreville et Djibouti.

Le ministre des affaires étrangères, Bernard Kouchner, a en revanche souligné que Paris voulait "renforcer ses défenses" au Sahel après la mort de l’otage Michel Germaneau, qui était aux mains de ravisseurs islamistes.