Les chiffres du chômage n’incitent pas à la fronde envers les employeurs. Certains, peu scrupuleux, en profitent pour multiplier les avances douteuses envers leurs collaboratrices ou les candidates à un emploi, de la simple allusion au harcèlement sexuel avéré. Avec un sentiment d’impunité, nourri par leur statut et le marasme économique. Malheureusement, peu de victimes portent plainte. Témoignages.
« Je connais pas mal de monde que votre CV intéresserait. Allons dîner, nous verrons ça de plus près… » Non, ce n’est pas la réplique d’un film mais la proposition d’un dirigeant à une collaboratrice potentielle. À l’heure du chômage de masse, conserver son emploi, savoir se faire recommander, cela revient souvent à être soutenu, choisi, aidé. Mais parfois aussi désiré, manipulé, possédé...
« Des indices laissent penser qu’il existe une corrélation entre la crise et certains cas de harcèlement sexuel », avance Marylin Baldeck, secrétaire générale de l’Association européenne des violences faites aux femmes au travail (AVFT). « Je ne m’avancerais pas sur une corrélation chiffrée, car elle est impossible à mesurer, en revanche, il est très clair que le discours des victimes a changé. Cela fait onze ans que je travaille à l’AVFT et j’ai pu noter une nette différence entre les demandes des victimes en période de prospérité et en période de crise. Avant, les femmes sollicitaient un accompagnement pour quitter leur emploi dignement et repartir avec des indemnités. Aujourd’hui, elles nous demandent comment garder leur emploi malgré la situation de harcèlement. »
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Alain Soral sur le harcèlement sexuel (extrait de l’entretien de juin 2012) :