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La presse : l’échec de la contre-offensive ukrainienne, c’est la faute des Russes

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Le Monde patine aussi...

 

 

Après nous avoir vendu la victoire éclatante des forces du bien, la presse mainstream se cherche des raisons à une contre-offensive qui patine. La première, c’est que les Russes ne sont pas aussi cons qu’ils en ont l’air ; la deuxième, c’est que le no man’s land entre les deux armées a été ultra miné par les Russes, ce qui n’est pas loyal ; la troisième, c’est l’aviation russe qui revient en force dans la bataille, alors qu’elle a la maîtrise aérienne, ce qui n’est pas du jeu. On exagère à peine.

 

 

L’élément de langage principal de la com’ de l’OTAN, ce sont ces 100 km2 récupérés depuis le début de l’offensive du 5 juin, soit quelques villages. On rappelle que le territoire russophone repris par les Russes constitue 130 000 km2, histoire de bien relativiser l’avancée otano-kiévienne. Poutine en a profité pour ironiser sur l’optimisme du camp occidental, qui joue aux petits soldats avec la vie des pauvres Ukrainiens, qui sont désormais pourchassés par la police pour être incorporés et finir dans le chaudron : les « Leopard, les blindés sur roue français et les chars américains brûlent de bon cœur ».

Quand on pense que nos analystes au début de la réaction ukrainienne ironisaient en expliquant que les blindés cramés étaient une mise en scène russe, et que seuls 2 Leopard avaient disparu... Les stats sont beaucoup plus brutales : les Russes parlent de 160 chars et 360 blindés ennemis détruits, contre 54 chars russes. L’OTAN ricane et réplique en annonçant 35 véhicules de combats détruits seulement, dont 4 Leopard et 16 Bradley. En revanche, on n’a pas de nouvelles des chars légers français ni des Caesar envoyés sur le front...

Le Monde, devant le patinage otano-ukrainien, a reconnu que les Occidentaux avaient été un peu rapides en besogne. Il a interrogé l’historien Nikolaï Mitrokhine, chercheur à l’université de Brême (Allemagne) :

« La libération de sept ou huit villages n’est pas du tout ce à quoi on s’attendait... Les tactiques choisies au départ par l’armée ukrainienne se sont avérées infructueuses. Les tentatives de percer les champs de mines et les fortifications primaires, c’est-à-dire les bastions situés dans les bandes forestières, à l’aide de colonnes de chars précédés de chaluts, se frayant un chemin à travers les champs de mines, ont échoué parce que les troupes russes y étaient préparées. Le plan stratégique [ukrainien] est clair : utiliser la reconnaissance de combat pour trouver un point faible, passer au moins une ou deux lignes de défense, atteindre la ligne principale, en ayant déjà identifié la perspective d’une percée, et y envoyer des forces plus importantes. Des tentatives ont été faites pour attaquer au moins une douzaine d’endroits, mais toutes ont buté sur la deuxième ligne de défense, où les combats se déroulent actuellement. Au bout de quelques jours, l’armée ukrainienne a été contrainte de revenir à une tactique plus typique, où des blindés légers traversent les champs pour débarquer des groupes d’assaut près de la bande forestière suivante avec plus ou moins de succès… »

On découvre alors, à l’inverse des déclarations de spécialistes sur une armée russe quasi « soviétique » (on a les sources), que les Russes non seulement savent se battre, mais qu’ils ne font pas n’importe quoi : on n’est plus en 1941, lors du choc Barbarossa. L’analyste militaire Patricia Marins le reconnaît :

« L’Ukraine n’a pas assez de systèmes antiaériens mobiles, a moins de blindés, moins d’avions opérationnels, face à des défenses beaucoup plus puissantes et une armée russe qui s’est considérablement améliorée au cours des derniers mois. Les Russes utilisent maintenant des hélicoptères efficaces, des munitions rôdeuses comme contrebatterie, ils accélèrent la remise en marche des blindés et utilisent le brouillage électronique sur tout le front, ainsi que des bombes planantes guidées. C’est une autre armée. »

Soit ces analystes militaires et médiatiques ont menti, soit l’armée « soviétique » s’est muée en un clin d’œil en outil moderne. Désormais, l’inquiétude ne se dit plus en off, chez les otanistes : le couperet de la fin juillet est tombé. Si les Ukrainiens ne percent pas avant un mois, ils ne toucheront plus autant d’armes lourdes. C’est dire jusqu’où va l’infantilisation de ce malheureux pays, pris en étau entre la souveraineté russe et l’agressivité de l’Empire.

La méthode russe de minage en temps réel des zones de combat

C’est avec d’infinies précautions que nous empruntons ces paragraphes à l’article du Monde du 14 juin 2023 qui décrit la nouvelle utilisation des mines par les Russes. Le sujet suivant est en anglais non sous-titré en français, mais on comprend l’idée des véhicules lanceurs de mines commandés par IA. C’est d’une efficacité redoutable, et l’OTAN découvre une tactique inattendue...

 

Au-delà de leur nombre, c’est aussi la façon dont les Russes utilisent leurs mines qui suscite l’intérêt des milieux militaires occidentaux. Contrairement aux idées reçues, un champ de mines n’est pas destiné à empêcher le passage de véhicules, mais à les canaliser vers une zone où ils pourront être détruits. « Un obstacle doit être battu par les feux pour être efficace, c’est-à-dire qu’il faut avoir la capacité de tirer des missiles antichars ou des obus d’artillerie sur les forces coincées dans les mines », explique une source militaire française.

Or les troupes de Moscou s’avèrent performantes en la matière. « Il semble qu’à plusieurs reprises les positions avancées russes aient été évacuées devant une attaque d’ampleur, ce qui est exactement ce qu’il faut faire. Conquises par les Ukrainiens après le “bréchage” des champs de mines, ces positions ont alors été prises sous le feu de l’artillerie russe et des lance-roquettes », note Stéphane Audrand.

Dans la conception russe du minage, il ne s’agit plus d’une pratique statique et préventive, mais d’une utilisation en temps réel pendant les combats. Les Russes disposent pour cela de matériels leur permettant de piéger des zones à distance. Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux russes ont montré des véhicules ISDM Zemledeliye en action près de Zaporijia. Ces systèmes, comparables à des lance-roquettes de calibre 122 mm, permettent d’envoyer jusqu’à 600 mines antichars ou antipersonnel par salve, à une distance pouvant atteindre 15 kilomètres, pour bloquer des manœuvres blindées ou repiéger des zones qui venaient d’être nettoyées.

« Les Russes utilisent leurs lance-roquettes Zemledeliye pendant que nous menons des attaques, pour nous encercler. Ils voient nos mouvements, même nocturnes, et posent des pièges pour couper notre retraite », confirme au Monde une source militaire ukrainienne.

Percée impossible ?

Comme prévu, sur E&R

 






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