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La preuve par Gaza

La dignité arabe se trouve à Damas et non à Doha

Alors que la crise syrienne vient d’entamer son 21e mois, qu’on se bat toujours – avec une ampleur très inégale – à Alep, Damas et Homs – et que Hollande reçoit le dirigeant islamiste de la coalition d’opposition –, quoi de neuf sur le front syrien ?

 

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La dernière manip des opposants syriens : assimiler Bachar à Netanyahu, et Alep à Gaza. Quand Israël envoie des obus contre la Syrie et que les alliés occidentaux des insurgés soutiennent Israël, et qu’Israël soutient l’ASL !

 

Poutine : Bachar ou le chaos

Pas, quoi qu’on en dise dans nos médias, le regroupement de la « Coalition nationale » d’opposition : elle ne ratisse pas plus large que le CNS, y compris chez les opposants au gouvernement, elle est tout aussi intransigeante que lui, tout aussi ignoré que lui par la plupart des insurgés et ne jouit pas de d’avantage de reconnaissance internationale : que le Qatar, la Turquie et la France l’adoubent, et que les États-Unis et les Européens se contentent de la saluer ne représentent aucune avancée réelle de cette opposition radicale.

Vladimir Poutine, véritable arbitre – ou « mâle dominant » – du jeu diplomatique autour de la Syrie, vient de rappeler, au cours de sa rencontre avec Angela Merkel, qu’exiger avant toute chose le départ de Bachar al-Assad est poser le problème à l’envers : « Il faut d’abord se mettre d’accord sur l’avenir, comprendre comment seront garantis les intérêts légitimes des différents groupes ethniques et religieux, et seulement après aborder les changement. Et non l’inverse : écarter Assad et après réfléchir à ce qu’on va faire. » Et le président russe de rappeler le précédent – et le présent – libyen : « On sait à quoi (la stratégie occidentale) a mené en Libye : à la désintégration en Libye, au meurtre de diplomates, y compris un ambassadeur américain. » Et Poutine de demander, dans un lapsus transparent – et explicable vu la gémellité des situations – « Qui veut le chaos en Libye ? » Et de répondre : « Pas nous, c’est trop proche de nos frontières !. »

La position russe n’a pas évolué, et ne peut pas évoluer. Pas question d’« échanger » Bachar contre un gouvernement islamiste soi-disant modéré et dans la main du Qatar et de la Turquie, et donc des États-Unis. Pas question de perdre son point d’appui arabe en Méditerranée. Pas question de donner un signal encourageant aux islamistes de Tchétchénie et du Caucase. Pas question surtout pour la Russie de connaître son premier revers géopolitique depuis l’arrivée de Poutine aux affaires, et d’enregistrer une perte de prestige et d’influence, prestige et influence renforcés justement dans une moitié du monde par l’attitude de l’administration russe sur le dossier syrien. Et face à cette détermination de Moscou, les gesticulations diplomatiques de Paris, Londres ou Bruxelles (et même Washington) ne pèsent pas assez lourd.

Gaza ringardise l’ASL et le Qatar

Alors quels sont les faits vraiment nouveaux dans cette longue et sanglante crise ? Nous en voyons deux. Le divorce des Kurdes d’avec la rébellion islamiste, divorce qui semble aller devoir jusqu’à la confrontation. Et puis Gaza.

Ce qui est en train de se passer dans ce gigantesque cul-de-sac palestinien, saisissante synthèse géographique de l’enfermement et de l’humiliation d’un peuple, rappelle avec éclat à l’opinion arabo-musulmane qui est l’ennemi numéro un de l’Islam et de la dignité arabe dans la région. Et du coup, l’attaque par Tsahal de ce bastion de l’irrédentisme arabe et palestinien ringardise la rébellion syrienne, qui prétend combattre un ennemi de l’Islam, mais ne tue en Syrie que des musulmans ou des Arabes, ne détruit qu’un pays arabe, comme les Israéliens sont en train de le (re)faire à Gaza, dirigé par un gouvernement islamiste d’ailleurs.

Et ce qui vaut pour l’ASL vaut également pour ses protecteurs du Qatar dont le silence est assourdissant, et à hauteur de l’embarras que leur cause cette agression de leur allié objectif israélien contre leurs protégés du Hamas. Et l’on voit que c’est l’Égypte qui a pris la tête de la résistance diplomatique à cette agression, et pas les roitelets emberlificotés dans leur réseau d’alliances occidentales et de compromissions sionistes.

La difficulté n’a d’ailleurs pas échappé à certains opposants syriens qui ont vendredi agrémenté leurs manifs maigrelettes de slogans et de pancartes associant Gaza et la Syrie, et Bachar et Netanyahu. Plus c’est gros plus ça passe ? Pas vraiment. Les anti-Bachar peuvent tenter toutes les récupérations et tous les amalgames, leur dossier n’est pas crédible : c’est la Syrie de Bachar qui a accueilli des centaines de milliers de réfugiés palestiniens et leurs descendants, qui abritait naguère le siège du Hamas et héberge toujours celui du FPLP. C’est l’Iran, allié de la Syrie, qui fournit en missiles la résistance à Gaza. Et c’est le Hezbollah libanais, autre allié indéfectible de la Syrie, qui pour la première fois a fait reculer, en 2006, l’invincible Tsahal. Alors que Shimon Péres a exprimé son « admiration » pour l’ASL, que Netanyahu et Barak se sont prononcés pour le renversement de Bachar al-Assad, et que leurs protecteurs du Golfe n’ont jamais rien fait contre Israël, réservant toute leur ardeur belliqueuse et leurs pétro-dollars et à la destruction de la Syrie résistante à Israël, en attendant de pouvoir s’en prendre à l’Iran.

Pour résumer, Gaza prouve que la dignité arabe se trouve à Damas et non à Doha.

Louis Denghien

Pour aller plus loin avec Kontre Kulture :

 






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4 Commentaires

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  • #263658
    Le 17 novembre 2012 à 13:37 par dragonmood
    La preuve par Gaza

    "assimiler Bachar à Netanyahu"
    Est-ce vraiment si différent ? Quand on sait que le plateau du Golan a été implicitement abandonné par le régime syrien à Israël , quand on sait que cela fait 40 ans qu’Israël et la Syrien sont en "guerre" mais qui ressemble plus à une paix hypocrite, quand on sait que les Israéliens massacrent des Palestiniens en majorité Musulman et que les Alaouites (secte chiite hétéroclite) massacrent en majorité des Musulman...N’est-il pas justifiable de faire cette comparaison ?
    Personnellement elle ne me paraît pas si injustifiée.

     

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    • #263856
      Le Novembre 2012 à 20:53 par rem
      La preuve par Gaza

      blablabla le golan a été vendu à Israel, et Gamal Abdel Nasser, le champion des champions a vendu le Sinai aussi ?Et la Cis-Jordanie aussi tant que tu y es ?

      Ceux qui ont les yeux ouvert savent que c’est en parti grace à l’Iran et à la Syrie qu’aujourd’hui Gaza a de quoi se défendre un minimum face à l’agression de tsahal et non pas grace à Morsi ou les pétromarches.
      Quant aux soit disant alaouites qui massacrent des sunnites, je te répondrais juste par "armée de conscription composée majoritairement de sunnite".

       
  • #263754
    Le 17 novembre 2012 à 17:42 par abderrahim
    La preuve par Gaza

    La messe est dite, on remballe, y’a plus rien à rajouter.

     

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    • #263894
      Le Novembre 2012 à 21:55 par le petit marseillais
      La preuve par Gaza

      +1

      J’ai vu quelques images de propagande de l’"ASL" qui comparent Netanyahou avec Assad....C’est dingue de voir à quel point ils n’ont rien compris...

      Ils se font soutenir par les Américains, les Israéliens, les Qataris etc mais ils ne voient aucun problème alors que se faire soutenir par ses pires ennemis, par définition, ça pue la manipulation à plein nez.
      Mais la stupidité ne s’arrête pas là ; ils croient même que ce sont EUX qui manipulent les Américains et leurs larbins, ce sont EUX qui résistent à Israel et non pas la Syrie baasiste etc.

      C’est ha-llu-ci-nant...